Tennis - Roland-Garros 2023 : Arthur Fils et Luca Van Assche, des espoirs si attendus

À l’occasion de ce Roland-Garros 2023, deux grandes promesses du tennis français vont disputer pour la première fois le Grand Chelem parisien. Issus de la génération 2004, Arthur Fils et Luca Van Assche représentent l’avenir du tennis tricolore et pourraient créer la surprise dans le tableau principal de Roland-Garros dès cette année.

6 minPar Florian Bouhier

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(2021 Getty Images)

À moins de 500 jours des Jeux Olympiques de Paris 2024, le tennis masculin français est plus homogène que jamais. La France est l’une des nations les plus représentées dans le top 100 du classement ATP avec 11 joueurs. Malgré cette densité, aucun Bleu n’est présent dans le top 30 mondial, le statut de numéro 1 français passant cette année entre les mains de Richard Gasquet, Benjamin Bonzi et dernièrement Ugo Humbert, 38e mondial.

Mais deux jeunes joueurs, nés en 2004, pourraient tirer leur épingle du jeu. Adversaires lors de la finale du tableau juniors de Roland-Garros 2021, Arthur Fils et Luca Van Assche sont très attendus et réussissent leur adaptation au circuit principal. Olympics.com vous présente ces deux espoirs issus de la même génération, mais au profil de jeu totalement différent. À l’occasion de l’anniversaire des 40 ans de la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros 1983, la France pourrait avoir trouvé des joueurs susceptibles de prétendre à une victoire finale dans un Grand Chelem.

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Arthur Fils - Un profil moderne et rare dans le tennis français

Décidément Arthur Fils aime jouer en France. Il s'était révélé à la planète tennis l'automne dernier à Bercy en devenant le premier Français à sortir des qualifications d’un Masters 1000 depuis Gaël Monfils en 2004. Depuis, le jeune Français (bientôt 19 ans) a su confirmer en enchaînant les performances en 2023, à l’occasion de sa première saison sur le circuit ATP. Après deux demi-finale à l’Open Sud de France à Montpellier et l’Open 13 de Marseille, Arthur Fils a remportant le premier titre ATP de sa carrière au tournoi ATP 250 de Lyon en disposant de l'Argentin Francisco Cerúndolo, 28e mondial. (6-3, 7-5).

28e au classement de la race (celui comptabilisant exclusivement les performances de l’année en cours) et 1er français, Arthur Fils réussit une année 2023 très prometteuse, en étant prochainement 63e mondial après son titre à Lyon et le plus jeune membre du top 100 mondial.

Son profil, puissant et explosif, rappelle les Français les plus victorieux de ces dernières années, Gaël Monfils et Jo-Wilfried Tsonga. Armé d’un coup droit ravageur et d’un service efficace (71% de points gagnés derrière sa première balle), Fils a confié au Figaro s’être inspiré de la gestuelle de Jo-Wilfried Tsonga. « Jo (Wilfried-Tsonga) m’a beaucoup inspiré. Son service, sa manière de frapper en coup droit et aussi de se déplacer sur le terrain. »

Son jeu, composé des armes les plus importantes du tennis masculin, le service et le coup droit, semble plus être fait pour dur que pour terre battue. Pour se préparer au maximum à Roland-Garros, Fils a donc effectué une préparation allongée sur la terre ocre. Laurent Raymond, son entraîneur, confirme pour L’Équipe. « L’idée est de faire les ajustements nécessaires pour qu’Arthur ait sur cette saison sur terre le même niveau qu’il a eu sur dur. Déjà, il aime bien la terre, c’est important, et Roland Garros, ce n’est pas rien ».

Au premier tour, Arthur Fils sera opposé à un spécialiste de la terre battue, l’Espagnol Alejandro Davidovich Fokina, 34e mondial et ancien quart de finaliste à la Porte d’Auteuil. Une victoire serait un exploit majeur pour un joueur classé au-delà de la 600e place en début d’année 2022. Mais, elle ne surprendrait plus personne.

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Luca Van Assche - Une promesse qui confirme déjà

Dans le classement très officieux des meilleurs jeunes de 20 ans ou moins, seules les références Carlos Alcaraz (n°1 ATP) et Holger Rune (n°6 ATP), ainsi que l’espoir américain Ben Shelton (n°35 ATP) font mieux que Luca Van Assche, 79e mondial à seulement 19 ans.

Né en Belgique, Luca Van Assche connaît une progression spectaculaire et très régulière. Après avoir fait ses armes sur des tournois de seconde catégorie l’année dernière, il réussit une première année encourageante alternant les titres en Challenger (San Remo, Pau) et les premières expériences dans les tournois ATP. Au tournoi de Banja Luka, il a dominé le triple vainqueur de Grand Chelem, Stanislas Wawrinka (1-6, 7-6 (4), 6-4) avant de prendre un set face à Novak Djokovic (6-7 (4), 6-3, 6-2). Des premiers accomplissements qui permettent d’entrevoir un fort potentiel, mais également une marge de progression considérable.

À l’aise dans le jeu défensif et doté d’une forte intelligence de jeu, Luca Van Assche s’épanouit dans le jeu de fond de cours, affectionnant particulièrement contrer son adversaire. Bien aidé par un jeu de jambes au-dessus de la moyenne, Luca Van Assche est un combattant comme le prouve sa finale XXL contre Ugo Humbert au challenger de Pau en 3h55. (7-6 (5), 4-6, 7-6 (6)), la finale la plus longue de l’histoire du circuit Challenger. « Toutes les victoires me font plaisir, mais encore plus quand c’est accroché. » affirmait-il à La République des Pyrénées.

Pour viser plus haut, il devra développer sa panoplie offensive et un service un peu plus efficace (seulement 65% de point gagné sur sa première balle). Mais Luca Van Assche n’est qu’au commencement de sa prometteuse carrière. Après un premier match de Grand Chelem à Melbourne contre Cameron Norrie en janvier dernier (défaite 7-6 (3), 6-0, 6-3), il retrouve les joies d’un tableau principal de Grand Chelem à Roland-Garros. Opposé à Marco Cecchinato, 73e mondial et ancien demi-finaliste à la Porte d’Auteuil, le match s’annonce difficile. Ça tombe bien, le combat, Luca Van Assche adore ça.