Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron racontent leurs JO 2022

Les danseurs sur glace français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron racontent à Olympics.com les montagnes russes émotionnelles qu’ils ont empruntées lors de leur séjour en or aux Jeux Olympiques de Beijing 2022.

5 minPar Emma Hingant
Gabriella Papadakis and Guillaume Cizeron
(Dean Mouhtaropoulos/Getty Images)

La palette d’émotions que les Jeux Olympiques peuvent procurer est infinie.

À Beijing 2022, le tableau émotionnel fut très coloré pour les danseurs sur glace français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron.

Sous pression après avoir « raté » l’or il y a quatre ans à PyeongChang 2018 (ils ont tout de même décroché l’argent), ils voulaient absolument être en mesure de faire le vide dans leur tête pour pouvoir ressentir leur danse rythmique et leur danse libre dans les moindres détails.

C’est ce qu’ils ont réussi à faire, le 14 février. Quelques jours plus tard, Olympics.com a montré aux tout nouveaux champions olympiques Papadakis et Cizeron la vidéo de leur prestation magique en danse libre. Ils tentent d’expliquer toutes les émotions auxquelles ils ont succombé avant, pendant et après ces quatre minutes en or.

Retour sur un plein d’émotions.

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L’avant : « On n’a vraiment pas le droit à l’erreur »

« La pression est vraiment très, très intense », commence Guillaume Cizeron, qui avait expliqué, entre la danse rythmique et la danse libre, que les deux danseurs quadruples champions du monde étaient toutefois habitués à la pression des grandes compétitions. Cependant, à quelques secondes de monter sur la glace, toutes les émotions sont décuplées. « On est aux Jeux Olympiques, à la fin de quatre ans de travail. On n’a vraiment pas le droit à l’erreur. »

Gabriella Papadakis, elle, a su trouver la sérénité et mettre cette pression de côté au bon moment. « J’avais énormément de stress avant de commencer la compétition, avant de commencer la chorégraphie, mais une fois que la musique est partie, je me sentais vraiment très, très calme », admet-elle.

« Je crois que quand la musique commence, je me dis que je n’arrive pas à croire que nous y sommes, là, maintenant », poursuit Cizeron. « Tu visualises ce moment tellement souvent, genre cent millions de fois. Et puis tu y es. C’est le moment. C’est vraiment bizarre. »

Pendant : « J’ai profité du moment »

Et les voilà lancés. Quatre ans à espérer le titre après leur médaille d’argent à PyeongChang 2018. Quatre ans d’efforts et de sacrifices pour quatre minutes enchantées.

Au moment de revisionner leur prestation, en revanche, les souvenirs sont flous pour les deux amis. « Je suis surprise parce que j’ai vraiment l’air mécontente, mais j’étais pourtant vraiment contente », insiste Papadakis (26 ans). « J’étais plus heureuse que j’en ai l’air ! »

« J’ai vraiment beaucoup profité du moment, j’ai beaucoup profité de la chorégraphie », rassure-t-elle. « J’ai vécu exactement ce que je voulais vivre. C’était vraiment un beau moment. Je pense qu’il y avait un vrai sourire sur mon visage parce que je prenais du plaisir, tout simplement. »

« À partir du moment où on avait fait, et bien, tous les éléments difficiles, tout est devenu si facile. J’ai pu me concentrer sur la chorégraphie et arrêter de réfléchir. »

Cizeron (27 ans) explique, quant à lui, avoir réussi à puiser la force de leur entourage pour faire le vide et réussir une prestation accomplie, basée sur leurs fondamentaux. « Je pense qu’à ce moment-là, on a juste vraiment foi en notre chance. Je pense qu’on fait confiance à notre entraînement, l’un à l’autre, à nos coaches. On ressent aussi toute l’énergie de nos coaches. On est juste tous les deux, mais on n’est pas tout seuls sur la glace. On a tout le reste du public et de notre équipe derrière nous. »

Après : « Il y a beaucoup de joie dans le soulagement »

Les deux danseurs nous expliquent également que les quatre minutes sont passées à une vitesse supersonique, qu’ils avaient à peine commencer à danser que c’était fini. Sur leur dernière pose, Papadakis n’était toujours pas redescendue de la planète où elle et Cizeron étaient partis s’installer durant quatre minutes.

« Je flotte », explique Gabriella à propos de son état mental à la fin de leur programme. « Je ne me souviens pratiquement de rien. Je suis complètement perdue. Je ne savais pas où on était, mais je m’en fichais. À ce moment-là, plus rien ne m’importe. On a magnifiquement dansé, on peut rentrer chez nous, je suis contente. C’est tout. »

Guillaume, lui, n’était pas convaincu que la victoire était dans la poche. « Je n’étais pas sûr [qu’on ait gagné] parce que les derniers éléments n’étaient pas parfaits et ça m’a fait douter de toute notre prestation, bizarrement. Ensuite, j’ai visualisé le moment où on attendait le score il y a quatre ans… », dit-il avant de balayer d’un revers de la main ce mauvais souvenir.

Un lointain souvenir désormais. Ils sont champions olympiques ! Un nouveau statut qu’ils ont encore du mal à réaliser. « Ça fait encore bizarre de dire qu’on est champions olympiques. On ne l’a pas encore dit assez souvent », lance Guillaume.

« Intellectuellement, je comprends [qu’on a gagné]. Émotionnellement, pas encore », ajoute Gabriella. « Je ne veux pas me lasser qu’on dise qu’on est champions olympiques. Je veux garder la magie. On a gagné les Jeux Olympiques. On est champions olympiques ! »

Oui, et pour toute leur vie, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron seront champions olympiques. Et la magie de ces émotions perdurera à tout jamais.

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