Le skate dans la peau.
Vincent Milou est aujourd’hui l’un des meilleurs skateurs du monde, et ne cesse de progresser. Quatrième à Tokyo 2020 pour la première du skateboard aux Jeux Olympiques, il est passé à 1,21 point du podium.
« Il manquait forcément quelque chose », expliquait-t-il devant le Colisée, avant son entrée en lice au World Street Skateboarding Rome, le premier événement qualificatif pour les Jeux de Paris 2024.
« Mais j’ai très bien skaté ce jour-là. [Ma quatrième place] est plus une réussite qu’un échec. »
Une réussite qui aurait pu ne jamais exister s’il avait poursuivi le chemin entamé lorsqu’il était plus jeune, dans le sud-ouest de la France, à proximité de Bayonne, sa ville natale.
Comme beaucoup d’enfants, Milou pratiquait des sports plus traditionnels en parallèle à ses premiers tricks en skate.
« Mes parents voulaient que je fasse un sport collectif, foot et basket notamment, pour avoir un club et des copains. J’ai commencé à faire du skate à côté, mais vers 12 ans, je ne voulais plus faire autre chose. Uniquement du skate. »
« Au début, mes parents n’étaient pas trop d’accord. Mais quand j’allais au foot, je pleurais car je voulais faire du skate. »
Vincent Milou : « L’esthétique dans le skate est très importante »
C’est ce qu’ils s’est passé : il a fait du skate, et ne s’est jamais arrêté. Jusqu’à remporter le premier titre de champion de France de street en 2018 et le FISE Montpellier la même année.
Un an plus tard, il est devenu champion d’Europe, avec également une troisième place à la Street Skateboarding League de Los Angeles, remportée par un certain Yuto Horigome, champion olympique à Tokyo 2020.
Cet esprit compétitif, Vincent Milou l’apprécie. « On est tous là pour s’amuser un peu, mais on est aussi là pour gagner la compétition », affirme-t-il.
À Rome, il essaiera de décrocher la victoire, après une superbe 2e place au Tampa Pro 2022 en mai dernier, remporté par l’Américain Jamie Foy. La star du street Nyjah Huston avait terminé 5e en Floride, tandis que le champion olympique japonais pointait à la 11e place.
Des résultats en compétition qui l’ont fait connaître dans le monde entier, mais qui ne lui font pas oublié l’importance du flow en skate.
« L’esthétique dans le skate est très importante et il faut que les juges prennent ça en compte car dans le cas contraire, le skate va perdre sa saveur. »
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Paris 2024 : « Je veux gagner les Jeux »
Dans un peu plus de deux ans, il devrait représenter la France sur la Place de la Concorde lors de l’épreuve de street des Jeux de Paris 2024. Un quota est automatiquement attribué au pays hôte, et deux supplémentaires sont disponibles pour un seul et même Comité National Olympique (CNO).
Avec Aurélien Giraud, 6e à Tokyo, ils sont les fers de lance du street hommes français, et vont tenter de bien figurer à Rome pour avoir le meilleur classement en 2024, qui déterminera la composition de la compétition olympique.
Une chose est sûre pour Milou, il voudra faire mieux qu’à Tokyo. Et dans son cas, il n’a pas beaucoup d’options possibles.
« Je veux gagner les Jeux. C’est aussi simple que ça. Ou au moins être dans les trois premiers. » Ce serait une belle manière d’honorer la décision prise il y a 13 ans.
« Une médaille olympique chez moi, j’en ai très envie. Mes parents seraient super fiers. »
La première étape se déroule ce jeudi 30 juin lors des qualifications du World Street Skateboarding Rome, dont les demi-finales et finales sont diffusées en direct sur Olympics.com.