Rugby : Antoine Dupont en Bleu à 7 ? Les réactions unanimes du monde de l’ovalie

Il y a quelques semaines, Antoine Dupont a officialisé son envie de rejoindre l’équipe de France de rugby à 7 pour faire partie de la préparation aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Une annonce qui a fait parler le monde du rugby – tous les rugbys ! -. Peu de ceux qui se sont exprimés semblent douter des capacités d’adaptation du capitaine du XV de France à cette nouvelle discipline.  

7 minPar Marion Theissen
Antoine Dupont équipe de France
(2023 Getty Images)

« Ce gars joue à un autre niveau ! Personne ne peut rivaliser actuellement. Il fait la différence en club et avec l’équipe nationale. Il m’aide à regarder mon jeu et essayer de m’améliorer ». Même Aaron Smith l’a reconnu, Antoine Dupont domine la planète rugby.

Ce n’est pas pour rien qu'il a été élu meilleur joueur du monde en 2021. Pas pour rien non plus qu’il semble indispensable au XV de France (20 titularisations sur les 27 derniers matchs). Dès lors, difficile de douter de son adaptation au rugby à 7. Au contraire même.

Le joueur de 27 ans a officialisé sa volonté de préparer les Jeux Olympiques de Paris 2024 avec l'équipe de France de rugby à 7 il y a quelques jours. Avant même ses premiers entraînements dans cette nouvelle discipline, les louanges ont été nombreuses.

Antoine Dupont fait déjà l’unanimité

« Il va très bien s’en sortir ». « C’est un extraterrestre, même si on le mettait dans une Formule 1, il terminerait premier ». « Je n’ai aucun doute sur ses capacités d’adaptation ».

Le monde de rugby est unanime. Dithyrambique. Même Thierry Henry y est allé de son compliment : « T’es le Kylian Mbappé du rugby ».

Danny Care, son ancien adversaire lors des célèbres Crunchs face à l’Angleterre, a été particulièrement élogieux. Dans le podcast Rugby Union Weekly, diffusé sur la BBC, il a déclaré que Dupont pourrait devenir l’un des meilleurs joueurs de rugby à 7 l’année prochaine.

« Antoine est le meilleur joueur du monde et les Jeux se joueront à domicile pour lui, donc imaginez à quel point c’est spécial. Si quelqu’un peut le faire et finir meilleur joueur du tournoi, c’est bien lui ! C’est le joueur de 7 parfait, les gens ne pourront pas l’attraper, il va marquer des essais et en provoquer », a avancé le joueur qui porte le maillot du XV de la Rose depuis 2008.

Quant à l’idée de manquer des rencontres à XV, elle ne devrait même pas entrer en ligne de compte selon le demi de mêlée anglais. L'opportunité est trop belle : « Il va encore jouer peut-être dix Tournois des Six Nations, donc si à la place il peut jouer les Jeux à la maison et peut-être gagner la médaille d’or... C’est le rêve de n’importe quel gosse qui a regardé les JO. Imaginez ! Battre tout le monde, chez soi, là où tout le monde t’aime déjà ? Il sera sûrement capitaine et il va sûrement gagner l’or. En tout cas, il a tout mon soutien ».

Danny Care, équipe d'Angleterre

(2023 Getty Images)

Les futurs coéquipiers d’Antoine Dupont (déjà) impatients

Ses futurs coéquipiers, Pierre-Gilles Lakafia, Terry Bouhraoua, Jean-Pascal Barraque et Paulin Riva ont également accordé leurs violons.

Si le premier n’a aucun doute sur sa capacité d’adaptation sur le long terme, il a évoqué les difficultés que Dupont pourrait rencontrer au début de sa transition : « S’il peut jouer deux tournois avant les JO ce serait bien, pour lui permettre de comprendre et d’assimiler les subtilités, » a-t-il confié à France Télévisions.

Sur le même plateau, le deuxième n’a pas hésité à employer des comparaisons élogieuses : « S’il y a un joueur capable de faire ça, avec ses super-pouvoirs, c’est Antoine Dupont. C’est un extraterrestre, même si on le mettait dans une Formule 1, il terminerait premier ».

Déjà chambreurs, ses futurs coéquipiers sont impatients de fouler les terrains avec l’un des meilleurs joueurs du monde à XV. Sans douter un instant de la rapidité de son adaptation : « On est surtout très excités de l’embarquer dans notre groupe. C’est super excitant de voir qu’un joueur de ce niveau-là s’intéresse à notre discipline. Pour nous, ça va être le meilleur challenge : l’amener dans notre groupe pour tirer le meilleur de son potentiel, » a déclaré Paulin Riva, dans La Dépêche du Midi.

Jean-Pascal Barraque, qui a déjà réalisé cette transition quelques années auparavant, le met en garde : « Je sais déjà qu’il peut faire la transition puisqu’il connait toutes les tactiques et les mecs de l’équipe. Je n’ai aucun doute qu’il sera très bon parce que ses passes, son jeu au pied et sa vision du jeu le sont. Mais il faudra qu’il s’adapte à la vitesse et à la douleur. On joue des matchs le samedi et ensuite on se lève le lendemain avec tellement de douleur dans notre corps... Mais on doit rejouer le dimanche ! »

Henry Speight : « Continuer d’avoir des objectifs dans son sport »

Une transition qui arrive à point nommé, d’après Henry Speight. L’ancien ailier de l’équipe d’Australie, vice-championne du monde en 2015 avait suivi la même trajectoire. Présent à Dubaï pour disputer un tournoi d’exhibition à 7, avant d’assister à la première étape du World Rugby Sevens Series, il s’est exprimé pour Olympics.com : « J’avais fait la même chose. Après la déception de la finale de la Coupe du monde, j’ai rejoint l’équipe à 7 australienne. Ça permet de passer un peu à autre chose mais de continuer d’avoir des objectifs dans son sport. »

Mais comme le reste du monde du ballon ovale, l’ancien joueur du Biarritz Olympique ne tarit pas d’éloge sur le demi de mêlée tricolore : « Je pense qu’il va très bien s’en sortir. Il va être dangereux à 7, parce qu’il a des qualités de sprinteur et de passeur aussi. Il peut faire des passes de 20, 25 mètres ! Et puis il est jeune, il a le physique pour tenir le rythme d’un match à 7, avec la bonne préparation. »

Antoine Dupont, une image positive pour le rugby à 7

La parole la plus importance reste peut-être celle de Jérôme Daret, son futur coach. Sur Eurosport, il s’est presque montré déjà convaincu par son futur joueur : « C'est un joueur qui défend fort : 90% de réussite au plaquage, capable de rattraper des joueurs à 50 centimètres de la ligne et de contre-rucker derrière. Ce qu'on attend énormément en rugby à 7. »

Pas de doute, donc, sur les capacités techniques d’Antoine Dupont, ni sur son adaptation tactique. Mais ce qui plaît encore davantage à l’entraîneur des Bleus à 7, c’est l’aura et l’attention médiatique que peut également apporter le n°9 du Stade toulousain : « Quand on connaît le standard d'un joueur comme Antoine, on ne peut qu'espérer qu'il apporte une plus-value extraordinaire à l'équipe. Son arrivée, c’est du pur bonheur. On le remercie énormément de s’intéresser à l’équipe de France de rugby à 7. Il envoie un signal à nos joueurs. Il leur dit : 'J’ai envie d’en découdre avec vous pour aller chercher une médaille olympique’. Ce n’est pas rien en termes de reconnaissance. »

Plus récemment, dans le Midi Olympique du 27 septembre 2023, le coach des Bleus à 7 a donné plus de détails sur l’arrivée de Dupont dans l’équipe : « Il va venir de manière régulière jusqu’aux Jeux Olympiques. L’important est qu’il soit là régulièrement. Il fera la tournée américaine, avec les étapes de Vancouver et Los Angeles mais aussi Madrid. En tout cas, je peux vous dire qu’il sera avec nous dès la première semaine de janvier. »

Reste à savoir si Antoine Dupont réussira son pari. « Maintenant, c'est du rugby à 7, et c'est le rugby à 7 qui vous sélectionne », a indiqué Jérôme Daret. « C'est lui qui vous accueille ou qui vous sanctionne. »

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