Mondiaux de gymnastique artistique : Après avoir pensé à arrêter, Marine Boyer veut tout donner pour son objectif olympique 

Paris 2024

Avant les Championnats du monde de gymnastique artistique à Liverpool du 29 octobre au 6 novembre, Marine Boyer a remporté les Internationaux de France à la poutre. La gymnaste de 22 ans est de retour à son meilleur niveau après avoir pensé à la retraite. Aux Jeux Olympiques de Paris 2024, elle peut désormais écrire l'histoire. 

5 minPar Nicolas Kohlhuber | Created 27 October
Marine Boyer of Team France
(2021 Getty Images)

Marine Boyer a pu découvrir les émotions uniques d’une victoire internationale à domicile.

Le 25 septembre dernier, elle était émue aux larmes au moment où La Marseillaise résonnait dans une Arena Bercy remplie par 12 500 spectateurs. La Française venait de décrocher la médaille d’or à la poutre aux Internationaux de France avec 13,750 points pour devancer Jade Carey et Elsabeth Black.

Cette victoire, sa première au niveau international depuis 2016, est arrivée au meilleur des moments. Elle lui a permis d'assurer sa participation aux Championnats du monde prévus à Liverpool du 29 octobre au 6 novembre, mais surtout de faire le plein de confiance.

« Ça a été tellement long, c'était une longue période de ma vie où je pensais ne jamais pouvoir revivre ça. C'est vrai qu'à ce moment-là, mettre un terme à cette période, ça m'a fait tellement de bien », a avoué la Réunionnaise dans une interview à Olympics.com.

Ce succès est venu récompenser la détermination de Marine Boyer. Elle avait traversé une période de doutes après les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, en 2021.

La Française avait été affectée par le report d’un an des derniers JO, et ressentait un trop-plein au point d’avoir pensé à l’arrêt de sa carrière sportive.

« L'année supplémentaire avant les Jeux Olympiques, ça n'allait pas psychologiquement. Je commençais à me blesser, ma tête ne tenait pas », s’est rappelée celle qui était notamment touchée à une cheville lors des Championnats d’Europe 2021.

Ce contexte ne lui a pas permis de s’exprimer pleinement au Centre de gymnastique d’Ariake.

« Si ta tête peut tenir, ton corps tiendra »

Pourtant, elle était attendue pour sa deuxième participation aux JO.

La gymnaste de Meaux avait été une des révélations de Rio 2016 en terminant quatrième à 0,133 point de Simone Biles et du podium de la poutre. Elle avait été portée par l'insouciance de sa jeunesse pour réussir une première année senior remarquée avec également une médaille d'argent aux Championnats d’Europe.

Malgré trois nouveaux podiums continentaux et huit médailles en Coupe du monde, cinq ans plus tard, son parcours individuel s’est arrêté dès les qualifications à Tokyo 2020. Dans l’épreuve par équipes, les Bleues sont restées aux portes du top 5 avec une sixième place en finale.

Repartir du Japon sans médaille olympique a été délicat pour Marine Boyer. Les interrogations sur son niveau, sa motivation et sa forme physique se sont multipliées et elle a décidé de se mettre en retrait pendant deux mois. Une période constructive.

« J'avais besoin de lâcher après les Jeux et c'est ce que j'ai fait, j'ai pu voir mes amis, ma famille, partager des moments que je n'avais pas partagés depuis longtemps et tout ce plein d'énergie que j'ai pu faire pendant cette pause, me donne encore de l'énergie maintenant pour continuer la gym. »

Pendant cette pause, la gymnaste originaire de la Réunion a pu échanger avec d’autres athlètes français dans le cadre des Étoiles du sport. Une véritable prise de conscience.

« Tout le monde galère. Le sport ce n'est pas facile, c'est normal. C'est comme ça et il faut l'accepter. Si ta tête peut tenir, ton corps tiendra, c'est ce que je me suis dit. »

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Marine Boyer peut écrire l'histoire de la gymnastique française

Marine Boyer a fait évoluer sa manière de travailler pour sa reprise. Elle a repris l’activité physique en faisant d’autres sports et s’est entourée pour s’assurer que sa tête et son corps suivent car elle est consciente que l'objectif Paris 2024 « sera dur physiquement et mentalement ».

La gymnaste de 22 ans voit une préparatrice mentale et consulte son kiné au quotidien. Elle veut prendre soin de sa tête et de son corps pour avoir une chance de décrocher la médaille olympique qui lui manque jusque-là. Cette quête et la possibilité de participer aux Jeux Olympiques de Paris 2024, à domicile, l’ont incitée à poursuivre l’aventure et à redoubler d'effort pour être prête le jour-J.

Paris 2024 pourrait même permettre à Marine Boyer de réaliser un exploit inédit dans l’histoire de la gymnastique artistique française. Elle peut être la première gymnaste à participer aux JO à trois reprises. Ce possible record symbolise la résilience de la Française.

« Je sais que personne n'aurait parié sur moi avant. Je n'étais pas la plus douée, je n'étais pas la plus forte, mais je pense que mentalement, j'étais celle qui tenait plus. Je me suis toujours dit bat toi jusqu'au bout, va jusqu'au bout, ne lâche pas. Et c'est ça aussi qui m'a aidée à tenir et à être là maintenant. »

Son investissement, son travail et sa détermination lui ont permis de s'imposer aux Internationaux de France après avoir pensé à la retraite sportive. Et c'est en construisant sur ces mêmes qualités qu'elle va viser un autre podium à l'Aréna Bercy, dans deux ans : celui des Jeux Olympiques de Paris 2024.

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