Après un titre olympique, quel meilleur retour à la compétition qu'un titre mondial à la maison ?
C’est ce qu’ont fait Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, lors des Mondiaux de patinage artistique de Montpellier, du 23 au 27 mars.
« Les Championnats du monde après les Jeux, c’est toujours une compétition spéciale, parce qu’on est encore un peu sur le petit nuage des JO », déclarait Gabriella Papadakis. « C’est comme une dernière célébration. Une compétition tout de même importante mais avec moins de pression que celle qui précédait. »
Un peu plus d’un mois après leur sacre sur la glace des Jeux Olympiques d’hiver de Beijing 2022, les Français ont donc remporté un cinquième titre mondial, devant leur public, avec un score de 229,820 points. Un exploit historique, qui n’a plus été réalisé depuis 1976, lorsque les danseurs sur glace de l’URSS Lyudmila Pakhomova et Aleksandr Gorshkov avaient remporté six titres en sept éditions.
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Une histoire mondiale débutée en 2015
À respectivement 26 et 27 ans, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont terminé l’année 2022 avec un nouveau titre mondial. Leur premier sacre avait été obtenu en 2015 à Shanghai, en République populaire de Chine. Il avaient ensuite réédité leur performance en 2016, avant de remporter l’argent en 2017.
C’était un peu moins d’un an avant les Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang 2018, où ils arrivaient avec le statut de favoris. Mais la danse rythmique ne s’était pas passée comme prévue : un bouton de la tenue de Gabriella s’était décroché, ce qui avait perturbé les pensionnaires de l’Ice Academy de Montréal. Malgré une prestation exceptionnelle en danse libre, récompensée par la meilleure note de la compétition, les Français n’avaient pas pu rattraper le retard accumulé sur leurs rivaux et partenaires d'entraînements canadiens Tessa Virtue et Scott Moir. Une déception qui les a profondément marqués.
« Nous voulions réécrire ce chapitre de notre carrière », déclarait Guillaume Cizeron après avoir enfin décroché l'or olympique à Pékin.
S'ils n'ont remporté que l'argent à PyeongChang 2018, ils se sont instantanément remis au travail et quelques mois plus tard, ils remportaient un nouveau titre mondial à Milan en Italie, puis un quatrième en 2019 au Japon.
Une olympiade post-PyeongChang sans faute, jusqu’à une deuxième place aux Championnats d’Europe 2020, où ils venaient chercher un sixième sacre, quelques mois avant que la pandémie de Covid-19 ne vienne perturber l’agenda international.
Le couple star de danse sur glace avait ensuite décidé de se mettre en retrait pendant près de deux ans, avant de revenir au début de la saison 2021/22 avec un objectif : conquérir l’or olympique.
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Guillaume Cizeron : « L’un des plus beaux moments de notre carrière »
La pression était donc forte avant de revenir sur la glace, mais Papadakis/Cizeron n’ont fait que monter en puissance, remportant une à une les compétitions auxquelles ils prenaient part (notamment les Grands Prix d’Italie et de France).
Puis la consécration tant attendue est arrivée. Après une danse rythmique récompensée par le plus haut score de l’histoire (90,83 points), ils ont de nouveau brillé lors de la danse libre pour s’adjuger le titre olympique et la meilleure note totale de l’histoire : 226,98 points.
Deux programmes éblouissants, alors que la pression était à son comble.
« On n'avait jamais été aussi stressé de toute notre vie », racontait Guillaume Cizeron après le titre. « Mais en même temps, on a vécu l’un des plus beaux moments de notre carrière. Il y avait une certaine sérénité. On sait qu’on peut avoir confiance dans notre entraînement, que l’on peut se faire confiance sur la glace. Il y avait toutes ces 17, 18 années de partenariat. On pouvait se reposer sur tout ça, mais c’était quand même très stressant. »
À Montpellier, les danseurs entraînés par Romain Haguenauer ont foulé la glace avec une pression en moins. Et les applaudissements du public français qui a acclamé ses champions olympiques.