Nikola Karabatic pour Earth Day : « Les athlètes peuvent être moteur de la transition vers un modèle plus raisonné »

À l’occasion du Earth Day, la Journée de la Terre (22 avril), Nikola Karabatic a partagé avec Olympics.com l’importance qu’il attache aux questions environnementales et comment il fait évoluer les pratiques dans son sport. « Nos actions individuelles, en tant qu'athlète, vont inspirer les gens qui nous regardent, mais aussi nos clubs, nos dirigeants et nos fédérations à aller dans le même sens que nous. »

5 minPar Guillaume Depasse
Nikola Karabatic of Team France during Euro 2022
(J.Schlosser / FFHandball)

Certains sportifs n’ont pas peur de prendre la parole publiquement à propos de la préservation de notre planète. C’est le cas de Nikola Karabatic, triple champion olympique et considéré comme le meilleur handballeur de l’histoire.

Ambassadeur pour l’association Fair Play for Planet, Karabatic a accepté d’évoquer ses engagements et actions entreprises pour lutter contre le dérèglement climatique, à l’occasion du Earth Day, la Journée de la Terre, célébrée le 22 avril depuis 1970.

« Ce ne sont plus des contraintes, c’est un véritable mode de vie », confie le handballeur élu meilleur joueur mondial de l’année à trois reprises (2007, 2014, 2016).

Un mode de vie qui a également eu des conséquences positives sur son entourage, son club et sa fédération nationale, et qu’il transmet à ses enfants, Alek et Nora.

À 38 ans, Karabatic fait également de la lutte pour la préservation de la planète une priorité de son après-carrière.

L’international français se confie à Olympics.com.

Le changement de mode de vie de Nikola Karabatic

« Je n'aime pas trop dire "adaptation" car ça a été des changements, mais ce ne sont plus des contraintes. Lorsqu’on dit "adaptation", la notion de contrainte est sous-entendue. Ce ne sont plus des contraintes, c'est devenue mon mode de vie. »

« Cela a commencé avec l’alimentation, qui m’impacte aussi en tant que sportif. Réfléchir à ce que j'ai dans l'assiette : d'où ça vient, essayer de faire en sorte que tout ce que je mange ait le moins d'impact possible sur l'environnement. On ne se dit pas tout de suite que ce que tu as dans l’assiette peut avoir un impact énorme. La viande, si elle vient d'Amérique du Sud, entre l'élevage et le transport, n'a pas du tout le même impact écologique qu'une viande de France, élevée en agriculture raisonnée ou par des éleveurs français. Ça a été ma première grosse prise de conscience, la première modification de mes habitudes. »

« C’est aussi passé par les transports. Je vis à Paris depuis maintenant 7/8 ans et avec ma famille, on privilégie les transports en commun, le vélo, la trottinette, le train. Je vais déménager, donc on va devoir prendre une voiture, et je regarde quel est le mode le moins impactant. Sûrement une voiture électrique, peut être d'occasion ou hybride. »

« Je m’engage également dans des causes écologiques. J’essaie de pousser aussi mon club, ma fédération et l'équipe nationale à transformer aussi leurs habitudes avec les bouteilles d’eau et l'usage du plastique. Au PSG, on a mis en place des fontaines à eau pour éviter l'utilisation de bouteilles en plastique et on a économisé des tonnes de plastique. La Ligue de handball a aussi créé une action, "zone verte", pour mettre en place des distributions de gourdes et éviter le gaspillage plastique avec les bouteilles. Derrière, la Fédération française de football a suivi. »

Le rôle des athlètes dans la lutte pour l’environnement

« Je pense que nous, les athlètes, on peut être moteur du changement et de la transition vers un modèle plus raisonné, plus adapté à l'environnement qui nous entoure. Nos actions individuelles, en tant qu'athlète, vont inspirer les gens qui nous regardent, mais aussi nos clubs, nos dirigeants et nos fédérations à aller dans le même sens que nous. »

Respecter les autres pour respecter l’environnement : les valeurs que Karabatic transmet à ses enfants

« J'essaie surtout de leur apprendre le respect, la politesse, et l'empathie. Le respect d'autrui, le respect de ce qui nous entoure. Ça passe par plein de petites choses différentes et je pense que c'est la base pour avoir de l'empathie et pour grandir avec une conscience qui s'éveille. J'ai été éduqué comme ça. Une fois qu'on a ces notions là, beaucoup de choses en découlent. Le respect de l’environnement, ça passe tout d'abord par le respect d’autrui. »

Ce que lui inspire le thème du Earth Day 2022 : Invest in our planet

« Ça me parle car ce que je veux faire dans les prochaines années aura un lien avec la planète. J'ai envie de m'investir pour la planète à travers différentes actions. Je suis en train de monter un fonds de dotation avec mon frère, et je vais peut être aussi rentrer dans des fonds qui soutiennent des entreprises œuvrant pour l'écologie et l’environnement, donc pour la planète. Toutes mes actions, j'essaie de les entrevoir tout d'abord par le prisme de l'impact sur l'environnement et sur notre planète. »

Le message de Nikola Karabatic

« Je veux montrer, que ce soit à mes enfants ou aux personnes qui me suivent, qu'il faut se battre. Il faut être [quelqu'un de ] combatif avec de l'espoir. Même si, dans les temps que l’on vit aujourd'hui entre le Covid et maintenant la guerre en Ukraine, il y a énormément de points négatifs qui pourraient nous faire désespérer. Je pense qu'il faut toujours se battre pour les causes dans lesquelles on croit. Il faut être engagé. C'est ça que j'ai envie de montrer à mes enfants : toujours la tête haute et se battre pour ce en quoi on croit et en ses rêves. »

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