Mathilde Gros a 23 ans et déjà six médailles européennes dont deux en or à son palmarès. Lors des Championnats du monde de cyclisme sur piste à Saint-Quentin-en-Yvelines du 12 au 16 octobre, elle a remporté son premier titre mondial, lors de l'épreuve de vitesse individuelle.
Elle est une des stars de l’équipe de France lors du rendez-vous planétaire à domicile. À deux ans des Jeux Olympiques de Paris 2024, la native du Pas-de-Calais prend ses marques dans le vélodrome qui accueillera le cyclisme sur piste pendant les prochains JO, un de ses grands objectifs.
Parcours, découverte du cyclisme, palmarès, spécialité : découvrez cinq choses à savoir sur Mathilde Gros.
Mathilde Gros se destinait à une carrière dans le basketball
Mathilde Gros est passionnée de sport depuis son enfance. Elle a commencé le basketball à trois ans. C’était alors son sport favori. C’est en suivant cette discipline aux Jeux Olympiques de Pékin 2008 que la native du Pas-de-Calais s’est fixé l’objectif de devenir olympienne.
« À Pékin 2008, quand j’ai vu les Américaines remporter la médaille d’or, mon père était assis à côté de moi et je lui ai dit : "Papa, je veux faire les Jeux. Dans n’importe quel sport, mais je veux faire les Jeux !" Il a rigolé », s’était-elle rappelée dans une interview accordée à Olympics.com avant les Jeux de Tokyo 2020.
Elle a poursuivi dans cette voie jusqu'à intégrer le Pôle espoir de basket d'Aix-en-Provence en 2012. À l’époque, son idole était Céline Dumerc, médaillée d’argent avec l’équipe de France aux Jeux Olympiques de Londres 2012. Elle n’est finalement pas parvenue à passer professionnelle.
« Je n’étais pas assez grande et je n’avais pas le niveau », reconnaissait-elle.
Elle a d’abord détesté le vélo
C’est par hasard que Mathilde Gros s’est mise au cyclisme sur piste. Elle est passée sur un vélo d’intérieur pendant sa deuxième saison au Pôle espoirs de basket d’Aix-en-Provence et a impressionné.
« Les données qui en sont ressorties étaient impressionnantes, de par mon âge et mon inexpérience en vélo », se souvenait-elle. Mathilde Gros avait 15 ans, et jusque-là, elle ne portait pas vraiment le cyclisme dans son cœur.
« À ce moment-là, j’étais montée une seule fois sur un vélo. Et c’était un VTT. J’ai détesté et je n’en ai plus jamais refait ! »
C’est pourtant devenu son métier.
À sa sortie du Pôle espoirs, elle a intégré l'INSEP en cyclisme sur piste. Justin Grace, l'entraîneur national de l'époque, avait été mis au courant des performances de l'ex-basketteuse sur le vélo. À ses débuts, ce n’était pas encore gagné. Mathilde Gros avait pensé à arrêter après plusieurs chutes consécutives pour ses débuts. Mais elle s’est accrochée à son rêve de participer aux Jeux Olympiques, qu’importe la discipline.
Trois maillots arc-en-ciel chez les Juniors
Mathilde Gros a rapidement fait parler d’elle en cyclisme sur piste. Elle s’est notamment révélée lors des Championnats du monde juniors en 2017.
La Française ne pratiquait cette discipline que depuis quelques années et pourtant, elle a quitté le vélodrome de Montichiari en Italie avec trois titres mondiaux. Elle a remporté le maillot arc-en-ciel en vitesse individuelle, 500 mètres départ arrêté et keirin. Ce triplé a été accompagné de deux records du monde juniors sur 200 m lancé (10 s 709) et 500 m départ arrêté (33 s 937).
« J'ai passé un cap. Je n'avais jamais eu de maillot arc-en-ciel. L'an dernier, je n'avais pas gagné de médaille. C'est un soulagement d'être au niveau mondial. C'est une bonne chose de faite ! », réagissait-elle sur Direct Vélo.
Mathilde Gros venait de fêter ses 18 ans et elle s’était déjà affirmée comme une pistarde très prometteuse. Ce triplé planétaire avait déjà des airs de confirmation.
Quelques mois plus tôt, la Française s’était imposée sur les mêmes épreuves aux Championnats d’Europe juniors. Et aux Championnats de France seniors !
Le keirin comme spécialité
La carrière de Mathilde Gros a pris un tournant au printemps 2018. Pistarde prometteuse, elle est partie au Japon pendant plusieurs mois pour intégrer l'équipe d'athlètes étrangères qui participait à la tournée internationale de keirin.
Elle a reçu cet honneur à deux reprises. Cette sélection lui a été bénéfique. La Française a appris au contact de stars de la discipline, mais a aussi franchi un cap psychologique.
« C'est grâce aux compétitions de keirin au Japon que j’ai réussi à vaincre mes peurs de chute », expliquait-elle à Olympics.com l’an passé.
Cette expérience lui a permis de devenir une véritable référence de la discipline. La pistarde de Salon Cyclo Sport a remporté deux titres européens (2018 et 2019) dans cette épreuve de sprint où les participants suivent un lièvre qui accélère progressivement avant de laisser les athlètes se départager sur quelques tours de piste.
Aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, Mathilde Gros a pris la 13e place dans cette épreuve qui a vu le jour là-bas.
23 ans et déjà un palmarès impressionnant
Mathilde Gros performe depuis tellement longtemps au plus haut niveau, qu’il est facile d’oublier qu’elle n’a que 23 ans. La Française a déjà un palmarès très fourni au niveau international. Elle est montée sur le podium des Championnats d’Europe élite dès 2017. À Berlin, elle avait pris la deuxième place de la vitesse individuelle femmes derrière l'Allemande Kristina Vogel, championne olympique en titre.
Depuis, cinq médailles continentales ont suivi dont ses deux titres en keirin.
Elle s’est affirmée comme une des pistardes les plus régulières d’Europe en vitesse individuelle femmes. Mathilde Gros est montée sur le podium à quatre reprises en cinq participations à cette épreuve au niveau européen. Mais jamais sur la plus haute marche. Comme en 2017, elle a été devancée par une Allemande cet été à Munich. La Française a gagné la médaille d'argent derrière Emma Hinze.
Aux Championnats du monde, elle avait décroché une médaille : le bronze en vitesse individuelle femmes lors de l’édition 2019 à Pruszków. Un bilan qu’elle a amélioré à domicile en 2022, à Saint-Quentin-en-Yvelines.