Masters de judo 2023 : ce qu’il faut retenir de la compétition à Budapest
La capitale hongroise a accueilli le Masters de judo du 4 au 6 août 2023. Lors de cette compétition réunissant les 36 meilleurs judokas de chaque catégorie de poids, Amandine Buchard et Romane Dicko ont décroché l’or, tandis que la championne olympique Clarisse Agbégnénou a pris le bronze.
L’équipe de France a décroché huit médailles dont deux titres lors du Masters de judo, du 4 au 6 août 2023. Elle a terminé deuxième du classement des médailles par nation à Budapest (Hongrie), où les 36 meilleurs judokas du monde se rencontraient.
Un format concentré des Championnats du monde de judo. Les principales différences ? Il n’y a pas de nombre limite d’athlètes par catégorie, ni par pays, et c’est la compétition qui délivre le deuxième plus grand nombre de points pour le classement olympique, derrière les Mondiaux.
Sur la route des Jeux Olympiques de Paris 2024, il était donc important d’être performant. En l’absence de Teddy Riner, qui a privilégié l’entraînement à la compétition, les Bleus ont répondu présents avec notamment les titres de Romane Dicko et Amandine Buchard.
Voici ce qu’il faut retenir du Masters de judo 2023.
L’or pour Amandine Buchard et Romane Dicko
Après sa médaille de bronze aux Championnats du monde de judo à Doha en mai 2023, Amandine Buchard confirme sa grande forme à l’échelle internationale en s’imposant en finale face à la numéro une mondiale, Distria Krasniqi (Kosovo), dans la catégorie des -52 kg.
Quant à Romane Dicko, médaillée de bronze aux Jeux de Tokyo de 2020 dans la catégorie des +78 kg, elle a été expéditive à Budapest en remportant notamment deux combats sur ippon, en moins d’une minute. Après avoir été éliminée d’entrée lors des derniers Mondiaux au Qatar, où Julia Tolofua avait terminé deuxième, Dicko a repris sa place de leader en dominant sa compatriote en finale de ce Masters, sur pénalités.
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Comme Tolofua, Cysique et Malonga en argent
La vice-championne olympique de Tokyo, Sarah-Léonie Cysique, a dû de nouveau se contenter de la médaille d’argent à Budapest chez les -57 kg. Après avoir remporté tous ses combats en moins de quatre minutes, elle s’est inclinée au golden score face à la Canadienne Jessica Klimkait, numéro deux mondiale.
En -78 kg, Madeleine Malonga a fait preuve de détermination tout au long de sa compétition. Mais elle a fini par tomber sur plus forte qu’elle en finale : l’Israélienne Inbar Lanir, championne du monde en titre, s’est imposée sur ippon en moins d’une minute.
Le bronze pour Clarisse Agbégnénou, Fanny-Estelle Posvite et Alexis Mathieu
Clarisse Agbégnénou, souvent sur la première marche en -63 kg, a dû en découdre pour décrocher une médaille de bronze à Budapest, derrière la Kosovare Laura Fazliu et la Japonaise Miku Takaichi. Après un premier tour remporté au golden score sur pénalités et un quart de finale gagné par waza-ari, elle n’a pas montré son judo explosif habituel avant la petite finale. Malgré une compétition en demi-teinte, ce résultat confirme sa régularité sur les podiums internationaux après la naissance de sa fille en juin 2022 et son sixième titre mondial acquis en mai dernier.
Fanny-Estelle Posvite s’est également classée troisième en -78 kg. Au deuxième tour, elle a notamment remporté son combat sur ippon au golden score contre la Néerlandaise Guusje Steenhuis, qui s’était classée troisième aux Jeux de Tokyo 2020. En demi-finale, elle s’incline contre sa compatriote Madeleine Malonga avec un troisième shido, synonyme de défaite.
Alexis Mathieu a quant à lui rapporté la seule médaille masculine de Budapest, en bronze. Même si son adversaire ne s’est pas présenté pour la petite finale, le Français a décroché sa deuxième médaille consécutive en Masters de judo, après l'argent en 2022. Sa victoire face au Hongrois Krisztian Toth, médaillé de bronze aux Jeux de Tokyo 2020 et qui combattait pourtant à domicile, est de bon augure pour la suite. D’autant plus après ce podium mondial derrière le binôme géorgien composé de Lasha Bekauri et de Luka Maisuradze, respectivement champion olympique et champion du monde en titre.
Une catégorie très ouverte chez les lourds
En l’absence de Teddy Riner, c’est le Finlandais Martti Puumalainen qui s’est imposé dans la catégorie des +100 kg, face au numéro un mondial, Temur Rakhimov (Tadjikistan). Il apporte ainsi une première médaille d’or à son pays lors d’un Masters de judo. Le Japonais Tatsuru Saito s'est classé troisième. Les favoris de cette catégorie n’ayant pas su confirmer leur domination à Budapest, il est donc difficile de définir qui pourrait être le principal adversaire de Teddy Riner lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Résultats des Français au Masters de judo 2023 à Budapest
- -48 kg Femmes : Blandine Pont et Mélanie Vieu (non classées)
- -60 kg Hommes : Romain Valadier-Picard, Cédric Revol et Luka Mkheidze (non classés)
- -52 kg Femmes : Amandine Buchard (médaille d’or) et Astride Gneto (non classée)
- -66 kg Hommes : Daikii Bouba, Maxime Gobert et Walide Khyar (non classés)
- -57 kg Femmes : Sarah-Léonie Cysique (médaille d’argent) et Priscilla Gneto (5e)
- -73 kg Hommes : Benjamin Axus (non classé)
- -63 kg Femmes : Clarisse Agbégnénou (médaille de bronze)
- -81 kg Hommes : aucun combattant
- -70 kg Femmes : Margaux Pinot (non classée)
- -90 kg Hommes : Alexis Mathieu (médaille de bronze) et Axel Clerget (non classé)
- -78 kg Femmes : Madeleine Malonga (médaille d’argent), Fanny-Estelle Posvite (médaille de bronze), Audrey Tcheumeo (7e) et Chloé Buttigieg (non classée)
- -100 kg Hommes : aucun combattant
- +78 kg Femmes : Romane Dicko (médaille d’or), Julia Tolofua (médaille d’argent), Coralie Hayme (5e) et Léa Fontaine (7 e)
- +100 kg Hommes : aucun combattant
La France deuxième au tableau des médailles
Le Japon et la France, qui sont régulièrement en concurrence directe sur le podium des médailles par nation, ont ainsi pu aligner 20 et 25 judokas respectivement à Budapest lors de ce Masters.
Avec quatre médailles d’or sur onze au total, le Japon termine en tête du classement par pays à l’issue de ces trois jours de compétition. Ryuju Nagayama, Ryoma Tanaka et Soichi Hashimoto se sont imposés respectivement en -60 kg, -66 kg et -73 kg, tandis que leur compatriote féminine Wakana Koga a fait de même en -48 kg.
La France occupe la deuxième place avec huit médailles, dont deux titres.
La Géorgie se classe troisième, avec une médaille d’or sur un total de six.
Les Bleus sur la route de Paris 2024
En tant que pays hôte des Jeux Olympiques de Paris 2024, la France n’aura que 14 places au total, hommes et femmes confondus (une par catégorie) pour disputer les épreuves de judo.
Dans certaines catégories de poids, la concurrence sera rude dans les rangs de l’équipe de France au cours des prochains mois. Avec autant d’athlètes parmi les meilleurs du monde, il faudra attendre le 25 juin 2024 pour connaître le classement mondial définitif. Si la France compte alors plusieurs judokas parmi les 17 meilleurs mondiaux au sein d’une même catégorie, le choix pour déterminer qui représentera les Bleus lors des prochains JO à domicile reviendra à la Fédération française de judo et à la Commission consultative des sélections olympiques (CCSO) du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Les féminines en -78 kg et +78 kg devront notamment batailler dur pour obtenir la seule place disponible, alors qu’elles étaient quatre représentantes tricolores par catégorie au coude à coude lors de ce Masters de Budapest.
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