iQFoil : Hélène Noesmoen, une avance sur la concurrence avant Paris 2024

Hélène Noesmoen va tenter de finir la saison 2022 en restant invaincue. Aux Championnats du monde d’iQFOil, la Française se présente comme la grande favorite à sa propre succession. Elle a déjà tout gagné dans la série qui fera son entrée au programme olympique pour les Jeux de Paris 2024.

5 minPar Nicolas Kohlhuber | Created 12 October 2022
Helene Noesmoen iQFoil
(Sailing Energy / FFVOILE)

Depuis que l'iQFoil est devenu olympique, Hélène Noesmoen domine la discipline.

C’est bien simple, elle a remporté toutes les grandes échéances internationales depuis le début du circuit.

En 2022, elle est même invaincue dans cette épreuve qui fera ses débuts olympiques aux Jeux de Paris 2024. Une série de victoires qui lui a permis d'ajouter un troisième titre européen et une médaille d’or aux Jeux Méditerranéens 2022 à un palmarès déjà riche d'un titre mondial remporté en 2021.

Mais pourquoi Hélène Noesmoen est-elle aussi forte ?

Elle est revenue sur son parcours pour donner un début d’explication dans une interview à Olympics.com.

« J'ai commencé la planche à voile assez tôt. À la base, c'était en loisirs, en parallèle à ma pratique en RS:X, l'ancienne planche olympique. Dès que je sortais de l'entraînement, j'allais refaire quelques heures de navigation en foil. Toutes ces heures de pratique en planche à voile à foil, avant qu'elle devienne olympique, m’ont vraiment aidé, je pense. Et puis avant, elles étaient moins faciles et beaucoup plus techniques. C'est une expérience qui m'a aidée à être plus à l'aise techniquement que les autres sur les premières compétitions », a-t-elle avancé, soulignant également l’émulation au sein du collectif français pour expliquer sa progression.

La native des Sables d’Olonne peut compter sur sa passion de la planche à voile pour rester au sommet de sa discipline. Elle l’a héritée de son père qui a aussi été véliplanchiste à haut-niveau.

Aujourd’hui, c’est cette passion qui la guide et fait qu’elle ne compte pas ses heures passées à s’entraîner ou à travailler sur sa planche. La véliplanchiste de 29 ans est tellement perfectionniste et curieuse qu’elle ne considère pas ses entraînements comme du travail.

« La planche à voile est un sport hyper complexe dans lequel on peut progresser dans beaucoup de paramètres de la performance. C'est ce qui m'anime tous les jours », poursuit-elle.

Une nouvelle série olympique qui offre une grande marge de progression

En quête de perfection, elle a déjà identifié certains détails qu’elle peut encore améliorer malgré ses nombreux succès. Cela concerne le physique, mais aussi la technique avec des réglages de voile et de foil, ou encore la stratégie avec la nécessité d'anticiper et de rester concentrée sur une planche à voile plus rapide que les précédentes.

Hélène Noesmoen est peut-être invaincue depuis le début de la saison, elle sait que ce travail est nécessaire pour conserver son avance sur la concurrence. L’iQFoil étant une nouvelle série olympique, tous les véliplanchistes ont une marge de progression importante et le niveau de la flotte internationale évolue rapidement.

« On apprend des choses en permanence, c'est vraiment génial. Tous les jours à l'entraînement, on découvre des choses. Rien n'est figé au niveau de la hiérarchie internationale. Entre chaque compétition, tout le monde progresse dans son coin. »

Les Championnats du monde d’iQFoil seront une dernière occasion de le vérifier avant la fin de l'année. À Brest, la délégation chinoise pourrait être le visage de cette adversité qui progresse. Les meilleures véliplanchistes de la République populaire de Chine ne sont pas sorties en compétition depuis Tokyo 2020LU Yunxiu a décroché la médaille d'or en RS:X. Mais elles sont annoncées dans le Finistère.

Le rendez-vous mondial va permettre de terminer l’année en beauté. Dans l’épreuve femmes, une centaine de participantes venues d’une cinquantaine de pays sont attendues. De quoi permettre à Hélène Noesmoen de se tester face à une adversité qui sera une nouvelle fois menée par les Britanniques, les Israéliennes, les Néerlandaises, les Espagnoles ou les Italiennes.

« On sait que c'est le rendez-vous de l'année où tout le monde arrive en étant prêt. On sait que tout le monde va tout donner sur ce Championnat du monde. »

Hélène Noesmoen va évoluer à domicile, comme aux JO de Paris 2024

La Française vise évidemment le titre, mais pas forcément parce qu’elle l’a gagné l’an passé.

« Je ne le vois pas spécialement comme un titre à défendre, mais plutôt comme un nouveau titre à aller chercher » avoue celle qui se sait « observée par des concurrentes qui veulent la battre ».

Hélène Noesmoen aura un avantage de taille face aux représentantes des autres nations : elle évoluera à domicile. Le plan d’eau de Brest est également très familier, car c’est là où elle s’entraîne avec le pôle France.

Concourir en France sera aussi un avantage pour elle dans un peu moins de deux ans, lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. C’est son objectif principal. Et même si elle vise le titre mondial à Brest en ce mois d’octobre 2022, c’est bien pour l’or olympique que la Française travaille au quotidien. De quoi relativiser une éventuelle fin d’invincibilité.

« Je sens bien que là, ça fait quelques mois que le niveau se resserre. C'est de plus en plus dur. J'ai gagné les dernières compétitions, vraiment sur le fil, donc je sais qu'il y a bien un moment où ça risque d'être un peu plus compliqué que ça. Mais de toute façon, l'objectif final, c'est Paris 2024 et j'ai l'impression de m'y préparer au mieux. Je fais tout le possible pour essayer d'aller chercher la performance dans chaque petit détail et construire tous les moyens possibles pour préparer au mieux les Jeux Olympiques de Paris 2024. »

Elle a déjà fait plusieurs stages avec l’équipe de France à Marseille, sur le futur site olympique, depuis l’été 2020 pour préparer les prochains JO.

Avec un tel travail et une telle passion, Hélène Noesmoen se donne les chances de dominer l’iQFoil mondial jusqu’aux Jeux Olympiques.

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