EuroBasket féminin 2023 : Iliana Rupert, le maillot de l'équipe de France en héritage
Iliana Rupert n'a que 21 ans, mais elle est déjà une cadre de l'équipe de France de basketball femmes. Si endosser de telles responsabilités est naturel pour elle, c'est parce qu'elle est guidée par la mémoire de son père Thierry, un ancien international.
Iliana Rupert est prête à tout pour le maillot de l’équipe de France.
Que cela soit une parade pour célébrer le titre WNBA avec Las Vegas avant la Coupe du monde 2022 ou une blessure à une épaule pendant la phase de poules de l’EuroBasket 2023, rien ne peut lui faire renoncer aux Bleues.
Ce jeudi 22 juin, elle pourrait participer au quart de finale de l'épreuve continentale contre le Monténégro, seulement quatre jours après une sortie aussi prématurée qu’inquiétante face à la Slovénie. Ce sens du devoir en dit long sur une joueuse transcendée par l’équipe nationale.
« Mon envie de porter le maillot des Bleues est tellement forte. C'est toujours quelque chose que j'ai voulu faire, c'est un rêve. Je suis fière à chaque compétition, chaque entraînement d'avoir le maillot France. C'est un sentiment un peu particulier et je ne louperai ça pour rien au monde », confiait-elle à Olympics.com au début de la préparation de l’EuroBasket féminin 2023.
Les campagnes internationales successives ne risquent pas de lasser la joueuse de 21 ans. Malgré son jeune âge, elle totalise déjà 57 sélections et est une habituée des grands rendez-vous avec trois finales d’EuroBasket, une participation à la Coupe du monde et une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, en 2021.
Et ce n’est que le début pour celle qui s’affirme comme une cadre des vice-championnes d’Europe en titre.
« Je suis vraiment très contente et très fière d'avoir pu porter le maillot des Bleus si jeune et j'espère encore le porter pendant longtemps sur de très belles compétitions », savoure celle qui a découvert l'équipe nationale en juin 2019, un mois avant sa majorité.
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« Le décès de mon papa m'avait beaucoup affecté et me donne une force supplémentaire »
Si Rups a l’équipe de France chevillée au corps, c’est parce que sa symbolique dépasse le cadre du sport. Deux décennies avant l’EuroBasket féminin 2023, un maillot bleu floqué “Rupert” était déjà présent sur les parquets de l’EuroBasket 2003.
Thierry, son père, était un ailier fort réputé pour son activité défensive qui a rendu bien des services à plusieurs équipes de Pro A de 1997 à 2012. International à 35 reprises, il avait participé à sa seule et unique grande compétition internationale lors du rendez-vous continental 2003, une période qui a marqué Iliana même si elle ne s’en souvient pas.
« J'ai des souvenirs par rapport aux histoires qu'on m'a racontées, mais j'ai des photos de moi à ses matchs quand j'étais petite. Il y a le maillot France, le drapeau, et tout ça. Je le supportais, ça fait bizarre de se dire qu'au final, quelques années plus tard, c'est moi qui suis sur ces parquets, c'est un joli cercle de la vie », dit celle qui avait deux ans à l’époque.
Dix ans plus tard, le décès de Thierry Rupert avait ému le basketball français. Il avait succombé des suites d’un malaise cardiaque pendant un entraînement. Iliana Rupert est guidée par une force supplémentaire depuis ce jour-là, comme si elle avait transformé cette épreuve tragique en moteur.
Pour elle, chaque match est un hommage à son père et c’est encore plus vrai lors d'échéances internationales, quand elle porte le même maillot que celui qu'il portait au sommet de sa carrière.
« Le décès de mon papa m'avait beaucoup affecté et me donne une force supplémentaire à chaque fois que je rentre sur le terrain. De manière un peu inconsciente, j'ai ce petit truc en moi, ce petit plus qui fait vraiment ressortir le côté compétitrice. C’est vraiment venu avec cet événement parce que je n'avais pas forcément ça avant et maintenant, c’est en moi. »
Iliana Rupert, inspirée par son père et exemple pour son frère
Ce lien particulier rend l’équipe de France encore plus symbolique pour la joueuse d’1,94 m. Il l’incite à toujours donner plus sur le terrain, là où elle se sent dans son élément.
Être vocale et avoir un statut de leader est naturel pour elle, même chez les Bleues où elle fait toujours partie des plus jeunes. Une telle propension à soutenir ses partenaires en permanence vient peut-être de son statut de grande sœur.
Alors qu’Iliana Rupert a marché dans les traces de son père en équipe de France, elle s’apprête à voir son petit frère suivre son exemple en traversant l’Atlantique. Rayan Rupert devrait être sélectionné au premier tour de la Draft NBA 2023 ce jeudi soir et évoluer aux États-Unis dès l’an prochain.
Ça tombe bien car la joueuse qui a signé avec la franchise Atlanta Dream, ira dès la fin de l’EuroBasket féminin 2023 participer à sa deuxième saison WNBA. Son expérience lui permet de conseiller son frère de 19 ans avant le grand saut et la découverte de la vie américaine.
« Je suis sa grande sœur donc je suis obligée de lui donner des conseils, c'est plus fort que moi même si c'est parfois lui qui m'inspire avec son éthique de travail. »
Il n'y a aucun doute, l'héritage de Thierry Rupert est entre de bonnes mains.
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