Alexis Guimond, un nouveau mental d’acier pour une médaille d’or en para ski alpin à Beijing 2022 ?

Depuis sa médaille de bronze dans le slalom géant à PyeongChang 2018, le para skieur alpin canadien Alexis Guimond a changé ses entraînements et sa mentalité. Le résultat : une nouvelle médaille de bronze aux Jeux de Beijing 2022. Il vise désormais le titre paralympique, notamment en slalom géant hommes debout, jeudi 10 mars.

5 minPar Emma Hingant
Alexis Guimond
(Christian Petersen/Getty Images)

Les efforts des quatre dernières années auront valu la chandelle.

Alexis Guimond n’a en effet pas fait le déplacement pour rien. À son arrivée en République populaire de Chine pour les Jeux Paralympiques de Beijing 2022, le Canadien avait de fortes ambitions en para ski alpin : faire mieux que sa médaille de bronze glanée quatre ans plus tôt en slalom géant à PyeongChang 2018.

Et malgré de nombreuses difficultés au cours des quatre années qui viennent de s’écouler, le natif de Houston (États-Unis) qui s’entraîne à Mont-Tremblant, au Québec, a presque réussi son pari : il a fait aussi bien qu’il y a quatre ans en décrochant une nouvelle médaille de bronze à Pékin, le dimanche 6 mars, dans le super-G, une épreuve où il avait fini au pied du podium à PyeongChang.

Jeudi 10 mars, le skieur de 22 ans va prendre le départ du slalom géant dans l’espoir de remporter son tout premier titre paralympique et ainsi mettre de côté quatre années difficiles à vivre, notamment en raison de la pandémie de COVID-19.

Quatre années de lutte

« Ça n’a pas toujours été une aventure facile lors des dernières années. Il y a eu des journées plus difficiles que d’autres, autant physiquement que mentalement », explique-t-il au journal francophone de l’Ontario Le Droit Franco. « Se séparer de sa famille et de ses amis afin d’être vigilant face au virus, c’était lourd à gérer. Mais aujourd’hui, je suis heureux d’être ici pour une nouvelle opportunité aux Jeux. »

S’il croit fort en ses chances de nouvelle médaille, c’est en grande partie grâce à un revirement de mentalité effectué lors des quatre dernières années. Tant au niveau physique – il a pris 15 kg de muscles – que mental.

« J’ai changé tellement de choses lors des quatre dernières années. Je me suis concentré sur ma santé physique et ma santé mentale », a-t-il déclaré en zone mixte après avoir fini troisième du super-G, dimanche. « Physiquement, j’étais plutôt petit la première fois [à PyeongChang]. Alors j’ai pris de la masse pour être au meilleur de ma forme. J’ai donné la priorité à tout ça en tant qu’athlète. »

« J’ai commencé à apprécier tous les aspects de mon sport, que ce soit l’entraînement de poids ou être plus lié avec mes coéquipiers. Cela m’a vraiment aidé à progresser », ajoute-t-il sur le site de Paralympique Canada. « Je suis tombé amoureux du gymnase et de l’entraînement de poids. Cela fait une grosse différence dans mon ski, donc je l’apprécie encore plus. »

Un mental d’acier

Son mental a également changé du tout au tout, selon ses propres dires.

« Je suis plus mature comme personne après quatre années sur le circuit de la Coupe du monde », estime le skieur qui est paralysé du côté droit du corps en raison d’un accident contracté alors qu’il n’avait que six mois, avant de faire un AVC à l’âge de 12 ans qui l’a partiellement paralysé du côté gauche. « J’ai raffiné mon mode de vie d’athlète durant ces quatre années afin d’être au meilleur lors des Jeux. J’ai tout mis de mon bord pour avoir de bonnes performances. »

« Il a pris beaucoup de maturité au cours des quatre dernières années, il s’est bien repris », a ajouté son frère Marc-Antoine Guimond, vététiste de haut niveau, à Radio Canada après le bronze d’Alexis dans le super-G à Pékin. « On a vu son changement d’attitude. Il était positif. Il est vraiment impressionnant. »

D’autant plus qu’Alexis avait essuyé un revers quelques jours plus tôt en terminant cinquième de la descente. « Il s’est dit que c’était une nouvelle journée, et il a donné tout ce qu’il a. Il avait une mentalité très positive », analyse la belle-sœur d’Alexis, Émilie Dubois.

Des ambitions retrouvées

L’intéressé veut désormais conclure ses Jeux en beauté. « Mes attentes sont différentes de ma première participation aux Jeux en 2018 », dit-il au Droit Franco. « J’étais un peu surpris à l’époque. J’étais un peu distrait par tout ce qui se passait autour de moi. [Maintenant], honnêtement, je vise la médaille d’or. »

Ce serait une belle revanche sur des Championnats du monde, en janvier 2022, qui ne se sont pas passés comme il l’aurait souhaité : il n’a pas fini le super-G, et a terminé quatrième et cinquième respectivement en descente et en slalom géant.

« Ça a créé beaucoup de frustration », dit-il à La Presse. « Je pense que ça me servira de motivation. Ça met de l’huile sur le feu. Le but est de livrer mon meilleur ski et de ne rien laisser sur la table. J’ai un but concret en tête et c’est la médaille d’or. L’ambition de vouloir la médaille d’or fait de moi un athlète différent. Je ne veux jamais être satisfait tant que je n’aurai pas une médaille d’or aux Jeux Paralympiques. »

C’est donc remusclé, remotivé et encore plus mûr qu’Alexis Guimond se présentera le 10 mars au départ du slalom géant pour tenter d'être sacré champion paralympique pour la première fois, à seulement 22 ans.

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