Natalie Wilkie, une jeune fondeuse qui collectionne les médailles paralympiques
Natalie Wilkie va tenter de gagner une cinquième médaille aux Jeux Paralympiques d’hiver quand elle s’alignera sur le sprint classique femmes debout ce mercredi 9 mars. Malgré son jeune âge, la fondeuse canadienne de 21 ans a déjà tout d’une grande.
Natalie Wilkie a déjà gagné une médaille paralympique dans chaque épreuve de para ski de fond au programme des Jeux Paralympiques d'hiver. Et elle n’a que 21 ans ! La Canadienne a complété sa collection ce lundi 7 mars en décrochant l'or en longue distance avec un chrono de 48 min 04 s 8, terminant 55 s 4 devant sa première poursuivante.
« Je l'ai fait ! Je suis juste allée à fond et j'ai attendu que quelqu'un fasse mieux, mais personne n'y est arrivé. Je suis tellement heureuse », a réagi celle qui considère cette course comme une des meilleures de sa carrière.
La fondeuse originaire de Colombie-Britannique se présentait pourtant à Pékin avec déjà trois podiums paralympiques à son actif. À PyeongChang 2018, sa première apparition aux Jeux Paralympiques d’hiver avait été remarquée.
Alors âgée de 17 ans, la cadette de la délégation canadienne avait remporté trois médailles : l'or en 7,5 km classique, l'argent en relais mixte 4 x 2,5 km et le bronze en sprint classique. Cette moisson lui avait valu quelques comparaisons avec la légende Brian McKeever.
Le fondeur aux 18 médailles paralympiques lui prédisait même un avenir radieux le jour où ils sont tous les deux montés sur la plus haute marche du podium aux Jeux Paralympiques d’hiver de PyeongChang 2018.
« Elle a déjà débuté au plus haut niveau. Si elle veut continuer, elle pourra avoir une carrière pleine de grands succès », disait à CBC le quadragénaire au sujet de la jeune fondeuse entraînée par son frère.
« Revenir à l'entraînement m'a aidé à normaliser les choses »
Natalie Wilkie a un autre point commun avec Brian McKeever. Comme lui, elle a déjà concouru avec les valides malgré son handicap. Pas encore au point de prétendre à une sélection aux Jeux Olympiques d’hiver, mais à l’avenir, qui sait ?
La native de Salmon Arm a appris à skier en même temps qu’elle a appris à marcher. Ce sport est rapidement devenu son quotidien. Elle s’est impliquée dans les compétitions et dans la catégorie junior, la Canadienne faisait partie du groupe de haute-performance de Colombie-Britannique.
En 2016, un grave accident a changé sa vie. Natalie Wilkie a perdu quatre doigts de la main gauche lors d’un atelier de menuiserie à l’école. Elle n’a peut-être pas pu continuer sa progression avec les valides, la Canadienne n’a pas arrêté l’entraînement pour autant. C’est même la pratique du ski de fond qui lui a permis de ne pas perdre pied.
« J'étais dévastée, j'étais sûre que je n'allais plus pouvoir skier. J'ai passé deux semaines sans m'entraîner et j'étais très en colère contre moi-même. Je me suis demandée "et maintenant ?" Revenir à l'entraînement m'a aidé à normaliser les choses. Je m'entraînais toute l'année et passer ne serait-ce que deux semaines sans skier était bizarre », a-t-elle expliqué dans une vidéo de Cross Country BC.
Ce handicap a même renforcé sa motivation.
« Reprendre le ski m'a rendu plus déterminée. Je voulais prouver aux gens que j'étais encore une bonne skieuse. »
Quelques mois plus tard, Natalie Wilkie faisait ses premiers pas en para ski de fond tout en continuant de défier les valides à plusieurs occasions. L’hiver suivant, elle participait à ses premiers Jeux Paralympiques et remportait trois médailles.
Cet exploit a prouvé qu’elle est plus qu’une bonne skieuse. Mais à en croire ses performances actuelles, ce n’était pas encore suffisant.