La navigatrice fidjienne Sophia Morgan s'inspire des stars du rugby à sept avant les Jeux de Paris 2024
Alors que nous poursuivons notre série d'articles sur les boursiers de la Solidarité Olympique dans leur parcours jusqu'aux Jeux de Paris 2024, la navigatrice fidjienne Sophia Morgan nous explique comment elle s'est inspirée de l'équipe de rugby à sept de son pays, laquelle a remporté une médaille olympique.
Sophia Morgan se souvient exactement du lieu où elle se trouvait lorsque les Fidji ont décroché leur première médaille olympique lors des Jeux de Rio 2016. Pour un pays insulaire du Pacifique comptant moins d'un million d'habitants, monter sur le podium olympique pour la première fois était un énorme exploit – et l'ampleur de l'événement n'a pas échappé à la jeune Sophia Morgan, alors âgée de 13 ans.
"J'étais en classe ce jour-là", se souvient-elle à propos de la finale masculine du rugby à sept, avec une victoire des Fidji 43 à 7 sur la Grande-Bretagne. "J'ai eu l'impression que toutes les îles Fidji étaient silencieuses parce que tout le monde suivait ou écoutait l'événement. Quand l'équipe a gagné la médaille d'or, c'était une grande fête ; nous nous sommes tous rués dehors et cela a signé la fin des cours pour la journée."
Et d'ajouter : "Le rugby est très populaire aux Fidji, alors voir l'équipe [masculine] de rugby à sept remporter l'or a été une grande source d'inspiration. Cette victoire nous a autorisés à penser que nous aussi nous pouvions faire la même chose."
L'édition suivante des Jeux Olympiques, à savoir celle de Tokyo 2020, a permis à Sophia Morgan de faire, du haut de ses 17 ans, ses débuts olympiques en voile dans l'épreuve du laser radial, épreuve qu'elle a terminée à la 42e place.
"C'était une expérience extraordinaire", se souvient-elle. "J'ai l'habitude de naviguer et de participer à des compétitions individuelles, alors faire partie de l'équipe des Fidji était vraiment spécial."
Savoir naviguer à travers les changements
Sophia Morgan a commencé à faire de la voile à l'âge de huit ans dans le club où son père avait lui-même appris ce sport, puis a déménagé en Nouvelle-Zélande à l'âge de 14 ans pour aller au lycée et poursuivre ses rêves de voile.
Ce nouvel environnement a eu un impact profond sur ses progrès en voile. "Il y avait beaucoup plus d'embarcations sur la ligne de départ et plus de régates auxquelles je pouvais participer et ainsi acquérir de l'expérience", explique-t-elle.
"La voile, c'est comme tout apprentissage : il faut y consacrer du temps avant d'obtenir des résultats. Et le fait de venir en Nouvelle-Zélande n'a fait que multiplier les occasions, avec plus de courses et plus d'accès à des partenaires d'entraînement et de formation. Cela m'a aussi permis de voyager à l'étranger pour participer à des régates internationales."
Les résultats n'ont pas tardé à suivre, Sophia Morgan se classant deuxième de l'épreuve féminine de laser radial par équipes aux Jeux du Pacifique de 2019. Après avoir terminé meilleure navigatrice de la région Océanie aux Championnats du monde 2020 de laser radial féminin, Sophia Morgan s'est qualifiée pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 et a bénéficié d'une bourse de la Solidarité Olympique afin de l'aider dans sa préparation aux Jeux. Ce soutien de la Solidarité Olympique s'est poursuivi en vue des Jeux de Paris 2024 et s'est avéré inestimable pour Sophia Morgan.
Un soutien essentiel
"L'obtention de la bourse a été un grand soulagement", confie-t-elle. "La bourse m'a permis de voyager et de participer à davantage de régates. La voile est un sport coûteux, qu'il s'agisse de l'équipement, des déplacements ou des inscriptions aux régates – donc cette bourse m'a énormément aidée."
Les efforts de Sophia Morgan pour se qualifier pour les Jeux de Paris 2024 l'ont amenée à participer à des régates dans le monde entier, notamment aux Jeux du Pacifique de 2023 aux Îles Salomon, où elle a remporté deux médailles d'argent dans les épreuves individuelles et par équipes de laser radial. Elle a finalement décroché son billet pour les Jeux de Paris 2024 en terminant huitième lors de l'épreuve de Sail Sydney en Australie en décembre 2023, et estime que le soutien de la Solidarité Olympique a joué un rôle essentiel dans sa qualification.
"Sans la bourse, nous aurions eu des ressources très limitées pour notre préparation aux Jeux Olympiques", explique-t-elle. "Sans la bourse, je n'aurais pas pu participer aux Championnats du monde aux Pays-Bas [en 2023] ou en Argentine [en 2024], ce qui m'a permis d'acquérir une grande expérience, car j'ai pu naviguer contre les mêmes personnes que celles que j'allais affronter aux Jeux Olympiques, ce qui est très important."
Sophia Morgan, enthousiaste à l'idée de représenter les Fidji
Sa qualification en poche, Sophia Morgan se concentre désormais sur l'amélioration de ses performances olympiques pour briller dans la marina de Marseille au mois d'août.
"Je suis très enthousiaste à l'idée de participer à nouveau aux Jeux Olympiques", déclare-t-elle. "Je suis évidemment un peu plus âgée maintenant, et j'ai davantage axé mes efforts sur la voile et ma forme physique, donc je suis impatiente de voir ce que cela va donner en termes de performances."
Et de conclure : "Ce sera un moment de fierté pour ma famille et moi, car c'est le fruit de tous les efforts déployés ces dernières années depuis Tokyo, et même au cours des années précédentes."
Plus de 1 300 athlètes soutenus par la Solidarité Olympique
Ce sont 1 319 athlètes au total, originaires de 159 Comités Nationaux Olympiques (CNO) et pratiquant 26 sports, qui ont reçu une bourse de la Solidarité Olympique pour Paris 2024. La Solidarité Olympique a pour ambition d'offrir aux athlètes talentueux de tous horizons les mêmes chances de se qualifier pour les Jeux et de briller sur la scène olympique en leur accordant les fonds indispensables au financement de leur rêve olympique. L'accent est mis sur les athlètes et les CNO qui en ont le plus besoin. Les bourses de la Solidarité Olympique offrent en effet aux athlètes un soutien financier sous forme d'une subvention mensuelle destinée à couvrir leur préparation – que ce soit dans leur pays d'origine ou dans un centre d'entraînement de haut niveau basé à l'étranger – et à les aider à se qualifier pour les Jeux.