À Londres en 2012, pour mes premiers Jeux Olympiques, je n’ai pas eu l’occasion de participer à la cérémonie d’ouverture : je devais entrer en lice tôt le lendemain matin et j’ai estimé que ma présence à la cérémonie risquait de nuire à mes performances. J’en ai regardé un bout à la télévision, mais ce n’est pas la même chose. J’ai assisté cependant à la cérémonie de clôture et comme je n’étais pas à la cérémonie d’ouverture, j’avais vraiment hâte d’y être. En Belgique, nous n’avons pas la chance d’avoir des compétitions comme les Jeux du Commonwealth ou les Jeux asiatiques. En 2012, les Jeux Olympiques étaient la seule compétition omnisports à laquelle nous avons participé. J’étais donc impatient de pénétrer dans un stade immense car cela ne m’était jamais arrivé auparavant.
La cérémonie de clôture a été une expérience formidable : ma sœur Lianne était également là car elle avait elle aussi été sélectionnée pour Londres avec l'équipe belge de badminton. Après trois semaines de vie commune avec le reste de la délégation belge au village olympique, nous étions tous devenus de bons amis et c’était vraiment sympa de participer à la cérémonie avec eux. Nous avons visité tout Londres ensemble et nous avons donc tous vécu des expériences formidables avant de nous retrouver à la fin des Jeux. Quelle soirée fantastique !
La plupart des athlètes ont dû éprouver la même chose lors de la cérémonie de clôture, car c’était assez émouvant. On sentait vraiment que c’était fini. J’avais les Jeux Olympiques en ligne de mire depuis tant d’années que lorsque la flamme s’est éteinte, je me suis dirigé tranquillement vers le bus et tout a pris fin. C’est un sentiment un peu étrange. Lors de la cérémonie de clôture, je n’ai pas pensé aux Jeux suivants, prévus quatre ans plus tard à Rio. J’étais bien trop occupé à savourer mon expérience londonienne.
Lors de cette cérémonie de clôture, un épisode m’a cependant vraiment marqué. C’est quand Emili Sande a chanté Read All About It. Pendant qu’elle chantait, nous attendions notre tour pour défiler dans le stade olympique et l’écran géant diffusait des images des Jeux. On n’entendait presque rien dans le stade et les gens regardaient simplement ces images d’athlètes aux Jeux débordant d’émotion. C’était juste magique. Je regarde de temps en temps cette vidéo car c’est le moment de la cérémonie de clôture que je préfère.
Quatre ans plus tard aux Jeux de Rio 2016, j’ai eu la chance de participer à la cérémonie d’ouverture. J’étais vraiment curieux de savoir ce que je ressentirais, car lorsque j’étais enfant, j’ai vu beaucoup de cérémonies d’ouverture à la télévision. Mon père les enregistrait à chaque fois et j’adorais les regarder. Je regardais chaque pays défiler.
J’ai donc eu la chance d’y participer pour la première fois à Rio. Quand on attend son tour pour défiler dans le stade, c’est le bazar complet. Les officiels vous disent qu’il faut marcher en rangs, que les équipes doivent conserver entre elles une distance minimum de deux mètres, qu’il faut marcher correctement, mais tout le monde est si excité que dès que vous pénétrez dans le stade, ça part dans tous les sens. C’était une expérience extraordinaire.
Autre événement très spécial : ma sœur était également présente à Rio. Nous avons tous les deux concouru à Londres et à Rio, et ça, c’est assez exceptionnel. J’ai souffert pour me qualifier pour Rio, mais je sais que ma sœur a également fait beaucoup de sacrifices et qu’elle a travaillé très dur pour gagner sa place. J’étais très anxieux par rapport à sa qualification et quand nous avons eu tous les deux notre billet en poche, la boucle était bouclée : nous avions atteint tous les deux notre objectif. Je n’aurais pas vécu les Jeux de la même manière si j’avais été qualifié et elle non. D’ailleurs, si les Jeux m’ont paru si exceptionnels, c’est en grande partie parce que nous y étions ensemble.
Il y a une ambiance formidable au sein de l’équipe belge. Nous ne sommes pas la plus grosse délégation – nous étions environ 100, tant à Londres qu’à Rio – et du coup, on finit par se connaître tous, c’est sympa. Ce qui est vraiment spécial quand on est membre de l'équipe de Belgique, c’est qu’on est tous de fervents supporters les uns des autres et on finit donc par en apprendre davantage sur les autres sports et les autres athlètes. J’étais le seul joueur masculin de badminton belge à Rio et je partageais un appartement avec un haltérophile qui devait perdre trois kilos en une demi-journée avant d’entrer en lice ; il n’était donc pas de très bonne humeur. Mais en même temps, c’est très intéressant de voir comment des athlètes de différents sports se préparent. J’ai beaucoup de respect pour eux.
Je savais que les Jeux Olympiques de Rio seraient mes derniers et j’étais complètement à l’aise avec ça. J’avais pris ma décision longtemps avant les Jeux et je m’étais donc promis de profiter pleinement de la cérémonie de clôture. J’étais certes un peu triste, mais le plaisir a largement pris le dessus car je savais quelle chance j’avais d’être là. À Rio, nous avons pu nous installer dans les tribunes et savourer le spectacle qui était fantastique. Je me rappelle d’ailleurs davantage de mon ressenti que des artistes qui étaient sur scène. J’ai passé une magnifique soirée, même si je savais qu’il s’agissait de mes derniers Jeux Olympiques. C’est un privilège de pouvoir choisir quand se retirer. J’ai eu cette chance et j’ai été content de mon choix. C’était d’ailleurs un bon choix de finir à Rio.