Eve Muirhead : « On se rend compte que ça y est, ça ne rigole plus : on est aux Jeux Olympiques ! »

Eve Muirhead a représenté la Grande-Bretagne aux Jeux Olympiques d’hiver de 2010 et de 2014, remportant la médaille de bronze en curling en 2014.

Eve Muirhead : « On se rend compte que ça y est, ça ne rigole plus : on est aux Jeux Olympiques ! »
(Getty Images)

J’ai participé à mes premiers Jeux Olympiques d’hiver en 2010 et je dois avouer qu’avec les autres filles de l’équipe de curling, nous avons longuement hésité à prendre part à la cérémonie d’ouverture. Nous savions que l’événement impliquerait des heures d’attente, ce qui pouvait s’avérer très fatigant, si bien que même une fois arrivées à Vancouver, nous n’avions pas pris de décision. D’autres athlètes préféraient ne pas défiler parce qu’ils voulaient être en pleine forme pour la compétition. Nous, nous ne savions pas quoi faire. Après discussion, nous avons estimé que cela n’affecterait pas nos performances. Nous avons donc décidé de nous rendre à la cérémonie et je ne le regrette vraiment pas.

Je me souviens de l’attente : nous avons tous dû patienter pendant des heures dans un tunnel sous le stade, tandis que les équipes se préparaient les unes après les autres à faire leur entrée. Mais finalement ce fut un bon moment, car l’ambiance était extraordinaire. Nous étions survoltées. L’avantage de la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver, c’est qu’elle vous permet de rencontrer tous les athlètes qui sont hébergés dans le village olympique, là-haut en station. C’est donc une belle occasion. Et les Jeux de Vancouver étant une grande première pour moi, j’étais très enthousiaste à l'idée de découvrir ces visages connus, que je n’avais vus qu’à la télévision. C’était vraiment étrange de se retrouver au milieu de toutes ces stars.

L’entrée dans le stade de Vancouver fut tout simplement incroyable, il n’y a pas d’autre mot. C’est une sensation difficile à expliquer. Votre corps est parcouru de frissons et cet événement marque véritablement le début des Jeux Olympiques. Avant la cérémonie d’ouverture, tout semble encore un peu abstrait, mais dès que vous y êtes, ça devient bien réel. Une cérémonie d’ouverture olympique n’a rien à voir avec une cérémonie d’ouverture de Championnats du monde ou d’Europe. Quand on est là, qu’on ressent cette ambiance, on se rend compte que ça y est, ça ne rigole plus : on est aux Jeux Olympiques !

Sur le moment, on ne pense pas aux millions de téléspectateurs qui vous regardent sur leur écran. Ce n’est qu’après, quand tout un tas de personnes vous disent qu’elles vous ont vue, que vous vous rendez compte de la portée énorme de l’événement. La cérémonie d’ouverture vous donne un coup de fouet extraordinaire. Je n’ai jamais connu ça ailleurs. Cela dit, il faut vraiment faire attention à garder la tête froide malgré l’ambiance de conte de fées et prendre garde à redescendre sur terre dès le lendemain pour se concentrer sur la compétition.

Le fait d’avoir participé à la cérémonie d’ouverture à Vancouver m’a aidée quatre ans plus tard à Sotchi, car je savais ce qui allait se passer. Cet événement n’a eu que des effets positifs sur mes performances, parce qu'il m’a donné ce sentiment si particulier d’être aux Jeux Olympiques. À Sotchi, j’ai vraiment pu me détendre et profiter de la cérémonie bien mieux que je ne l’avais fait quatre ans auparavant, parce que cette fois je savais à quoi m’attendre. Ces quelques 30 secondes où l’on entre dans le stade sont tout simplement magiques. De telles sensations n'ont pas de prix, alors il faut savourer chaque instant. À vrai dire, j’ai du mal à me rappeler des moments bien précis : tout se mélange, ce qui montre à quel point ces quelques heures sont extraordinaires.

J’avais adoré la cérémonie de clôture à Vancouver en 2010, notamment grâce aux performances de nombreux artistes comme Michael Bublé et Nickelback, mais assister à la cérémonie de clôture à Sotchi quatre ans plus tard en tant que médaillée olympique fut vraiment fabuleux. Je ne saurais même pas vous dire qui a chanté ou ce qui s’est passé : j’étais si enthousiaste que j’y ai à peine prêté attention. Participer à la cérémonie de clôture après avoir gagné une médaille, c’est la plus belle façon de mettre un terme à deux semaines de pur bonheur. Je sais que certains se rendent à la cérémonie de clôture avec leur médaille autour du cou, mais j’ai préféré m’abstenir. J’avais si peur de la perdre que je n’ai pas voulu la porter. L’équipe britannique avait obtenu d’excellents résultats aux Jeux de 2014, l’ambiance était donc à la fête. En outre, c’était la première fois en quatre ans que les quatre autres filles de l’équipe de curling et moi-même pouvions complètement nous détendre. Après tant d’heures passées à nous entraîner en vue de ces Jeux Olympiques, nous avons enfin pu nous lâcher, nous amuser et fêter ensemble notre succès.

Plus de