VTT : Loana Lecomte, une santé mentale au top pour viser les sommets aux Jeux Olympiques de Paris 2024
Longtemps labellisée comme grand espoir du VTT français, Loana Lecomte est désormais une des meilleures athlètes mondiales de sa discipline.
L’Annécienne de 24 ans se sait attendue avant d’attaquer la dernière ligne droite de sa préparation olympique. Aux JO de Paris 2024, elle ne vise rien d’autre que la médaille d'or après une prometteuse sixième place à Tokyo 2020.
La vététiste avait eu un coup de moins bien mentalement après cette première expérience olympique. Réfléchie sur elle-même, ses ambitions et sa vie personnelle, la Haute-Savoyarde s’est donc penchée sur sa santé mentale, pour se préparer au mieux aux projecteurs médiatiques et populaires qui peuvent accompagner des Jeux Olympiques à domicile.
À quelques mois de JO de Paris 2024, Loana Lecomte est devenue championne de France de VTT cross-country pour la quatrième fois consécutive début mai à Levens, dans les Alpes-Maritimes, retrouvant le sourire après un début de saison poussif en Coupe du monde.
Un sourire qu’elle arborait déjà largement un peu plus tôt, avant de lancer sa saison, au siège de la Fédération Française de cyclisme, où Olympics.com l’avait rencontrée. Dans un entretien exclusif, la Française, pleine d’énergie positive, s’était confiée sur l’importance du bien-être mental dans sa vie sportive et personnelle ainsi que sur son rêve olympique, sans oublier de rendre hommage à son mentor, Pauline Ferrand-Prévot.
Alors qu’elle s’apprête à confirmer ses bonnes sensations en Coupe du monde de VTT à Nove Mesto en Tchéquie du 24 au 26 mai prochain, partez à la découverte de l’univers de Loana Lecomte.
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L’importance de la santé mentale : « Dans ma tête, j'ai l'impression d'avoir pris dix ans en un an ! »
Si certains athlètes restent prudents et discrets sur leur santé mentale, Loana Lecomte n’est pas du genre à se cacher. Le sujet est posé, la parole est libre, sans tabou, fluide.
« Avant les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, je savais que c'était important la préparation mentale, mais je me disais bon, ça va, je peux me préparer toute seule… mais en fait, c'est plus profond que ça, ce n'est pas si facile à travailler », déclare-t-elle d’une voix confiante, dès le début de cet entretien.
« Ça se travaille sur le long terme. Parfois, je fais des séances de préparation mentale où je n'ai pas l'impression qu'on ait travaillé. Ce n’est pas concret, cependant je sais qu'au fond, je construis en fait quelque chose de solide qui va me servir pour l’avenir. »
Après avoir connu la pression du résultat dès ses premiers Jeux Olympiques à 22 ans, Loana Lecomte a senti le besoin de trouver des outils et une méthode pour faire baisser la pression et les attentes qu’elle s’imposait. Avec les JO de Paris 2024 en approche, elle savait l’importance de se préparer également sur le plan mental, un aspect souvent délaissé par les jeunes athlètes.
« Dans ma tête, j'ai l'impression d'avoir pris dix ans en un an ! (Rires). Je suis contente d'avoir pu comprendre ça tôt. J'ai voulu apprendre pour avoir les épaules, pour affronter les très bons résultats comme les mauvais et rester moi-même. »
Malgré son statut de championne d’Europe 2022 et quadruple championne de France, Loana Lecomte garde cette envie de progresser et d’apprendre. « Je n'ai que 24 ans, j'ai encore de l'expérience à prendre. Il y a encore des points à travailler et je suis contente qu'il y en ait, parce que sinon je m’ennuierais. »
Désormais véritable base dans sa vie personnelle, le travail mental joue un plus grand rôle dans ses performances en tant qu’athlète.
« C’est très important le mental dans la performance. C’est ce qui permet de faire la différence au très haut niveau. Donc je travaille pas mal là-dessus. Ça m'a permis d'évoluer, de grandir et d'avoir une approche plus saine avec tout ce qui est compétition, tout ce qui compose le métier de sportive de haut niveau. »
C’est sur les routes de Haute-Savoie que Loana Lecomte aime se ressourcer et évacuer la pression. Elle n’est pas à l’aise très longtemps en milieu citadin, glisse-t-elle en regardant la nuit tomber sur la commune de Saint-Quentin-en-Yvelines, non, la championne préfère l’air montagnard, celui de son enfance, celui qu’elle n’a jamais quitté.
« Je suis issue d'une famille assez sportive, qui adore la nature. Depuis toute petite, je passe ma vie là-dedans. Aller en montagne, faire du ski, de la course à pied, c'est mon sas de décompression. J'ai la chance de vivre à la montagne où je suis assez tranquille, c'est ma bulle d’oxygène. »
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« Avec Pauline, nous nous sommes regardées et en se disant ‘on est fière d'être Françaises’ »
Derrière le large sourire communicatif de Loana Lecomte se cache une féroce compétitrice. Aucun doute n’est permis sur sa soif de succès à la lecture de son palmarès d’une part et à l’écoute de ses propos d’autre part.
« Sur la course, il n'y a pas de copine, il n'y a pas de cadeau. Que la meilleure gagne. »
Pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, elle ne veut pas se cacher et le dit explicitement, elle vise seulement la victoire. Pas uniquement sur le plan individuel, mais également collectif.
« Mon objectif, c'est de gagner. Mais l'objectif aussi, c'est qu'il y ait deux médailles. »
« Sur le papier, l'équipe de France de VTT peut ramener clairement quatre médailles. Le VTT français est au top du top sur le plan international. On fait partie des trois meilleures nations. Donc si tout se passe bien, on est capable de ramener quatre médailles. »
Si elle l’affirme, Paris ne représente pas sa seule chance de médaille. « Ma carrière ne s'arrête pas en 2024. J'espère faire encore au moins une, voire deux Olympiades. » La Tricolore souhaite cependant ardemment retrouver les sensations vécues en automne dernier, lors de l’épreuve test de VTT.
À la colline d’Élancourt dans les Yvelines, Loana Lecomte avait remporté cette grande répétition, acclamée par une foule en liesse.
« (L'arrivée victorieuse au test event) c'était un truc de fou. J'espère le refaire aussi cet été. C'est un beau circuit. »
Sur la ligne de départ, je me rappelle, il y avait un groupe de supporters qui chantaient et avec Pauline (Ferrand-Prévot), nous nous sommes regardées en se disant ‘on est fière d'être Françaises'. C'était trop bien et je pense que ça va être encore mieux pour les JO, j'ai hâte de vivre pleinement cette expérience. »
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Loana Lecomte - Pauline Ferrand-Prévot, un duo qui se tire vers le haut
Après sa victoire, elle avait enlacé une personne qu’elle considère et respecte énormément, pourtant l’une de ses plus sérieuses concurrentes pour l’or olympique… Pauline Ferrand-Prévot.
« Cette relation, c'est déjà beaucoup de respect, beaucoup d'échanges entre nous. C'est ce respect qu'on a entre nous qui nous a aussi rapprochées. Quand on se voit, on passe toujours du bon temps ensemble. C'est une personne que j'apprécie beaucoup et je pense qu'elle m'apprécie aussi (rires). »
Multiple championne du monde dans toutes les disciplines du VTT, il ne manque que le titre de championne olympique à PFP, fer de lance du cyclisme français depuis plus d’une décennie.
Une véritable légende, « pas seulement du VTT, mais du cyclisme en général » pour Loana Lecomte, qu’elle estime chanceuse d’avoir pour la conseiller durant sa carrière.
« Elle est passée par des phases très difficiles, elle a su rebondir et j'ai la chance de pouvoir échanger avec elle. C'est une mentor et j'espère que je lui apporte des choses, car elle m'apporte énormément. C'est ça qui nous permettra de ramener deux médailles cet été. On verra quelles couleurs on aura. Mais voilà, l'objectif c'est qu'il y ait deux médailles françaises à l’arrivée. »
Des médailles, qui auraient le goût de victoire, pas seulement sur le plan sportif, mais aussi sur tous les aspects de la vie.
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