L’Arena Carioca 3 du Parc Olympique de Barra a été le théâtre fin avril de championnats du monde d’escrime très spéciaux servant d’épreuve test pour Rio 2016. A 42 ans, la sextuple championne olympique au fleuret Valentina Vezzali y a fait ses adieux avec une médaille autour du cou !
La FIE n’organise traditionnellement pas de championnats du monde complets en année olympique. Elle le fait en revanche pour les deux tournois par équipes, qui tous les quatre ans, sont retirés du programme des Jeux selon le principe de rotation permettant de garder dix épreuves en compétition (fleuret, épée et sabre individuel hommes et dames, et deux tournois par équipes pour chaque sexe). Ce sont ainsi les championnats du monde 2016 de fleuret dames et de sabre hommes par équipes qui ont permis, du 25 au 27 avril dernier, de tester en grandeur nature les installations du pavillon Carioca 3 du Parc Olympique de Barra.
“L’importance de cette compétition pré-olympique, c’est de pouvoir tester tout ce qui est possible avant les Jeux olympiques. Cela veut dire que nous testons la salle, la technologie, et plus important, toutes les procédures concernant la présentation des équipes” a dit Krisztian Kulcsar, directeur des sports de la FIE. “La plateforme de compétition et le podium sont dans leur versions finales. Nous avons évidemment détecté certaines choses mineures qui doivent être corrigées. Cette salle diffère de ce que l’on trouve habituellement pour l’’escrime. En général, les spectateurs sont placés des deux côtés des pistes, alors que dans l’Arena Carioca, nous devons nous occuper de ceux qui sont aussi placés aux deux bouts. Donc, avec cette forme en X des pistes, nous offrons une meilleure visibilité pour eux.”
Pour Einaldo Batista, manager général des arènes carioca, “c’est une fantastique opportunité d’entraîner nos équipes. Nous avons organisé sept compétitions pré-olympiques ici avant celle-là, mais c’est la plus importante pour moi dans la mesure où nous préparons notre staff pour cette salle, où c’est la première fois que nous la testons. Il y a ici plein nouvelles choses dont notre personnel doit prendre conscience. Nous testons le système hydraulique, l’éclairage, c’est aussi la première fois que nous allumons la climatisation. C’est important pour l’infrastructure, le développement de la salle, car nous savons à quoi elle ressemblera durant les Jeux.”
Comme l’a noté Krisztian Kulcsar, la compétition a aussi permis de tester un nouveau système de pointage “développé depuis les Jeux de Londres”, et de mettre en action “les mêmes délégués, les mêmes officiels, les mêmes arbitres qui travailleront pendant les Jeux.”
Valentina Vezzali vers de nouveaux horizons
La compétition elle-même a offert au public un formidable moment d’émotion. A 42 ans, la sextuple championne olympique italienne Valentina Vezzali a disputé là sa dernière compétition internationale. En compagnie des sélectionnées pour les Jeux de Rio Elisa Di Francisca et Arianna Errigo dans une formation comptant aussi Martina Batini, l’équipe italienne a atteint la finale où elle a perdu 39-45 face à la Russie (Inna Deriglazova, Larisa Korobeynikova, Aida Shanayeva, Adelina Zagidullina).
“L’escrime a été toute ma vie. Mon fleuret m’a accompagnée depuis que j’ai eu un peu plus de six ans, et ensemble, nous avons partagé les émotions, les déceptions, les médailles, les revers de fortune, ainsi que les larmes de joie ou de colère. Dans la vie, après chaque fin, il y a un nouveau début. Aujourd’hui, je ne vois pas un crépuscule, mais plutôt l’aube de nouveaux matches à disputer et à gagner” a dit la nonuple médaillée olympique. La France (Gaëlle Gebet, Astrid Guyart, Yasaora Thibus et Pauline Ranvier) a pris la troisième place en battant la Corée du Sud 45-18.
Le tournoi de sabre hommes s’est également achevé sur la victoire de la Russie (Aleksey Yakimenko, Nikolay Kovalev, Kamil Iragimov, Dmitryi Danilenko), 45-38 en finale face à la Hongrie (Tamás Decsi, Nikolász Iliász, András Szatmári, Áron Szilágyi). Le bronze est revenu à la Roumanie (Alin Badea, Ciprian Ciprian Gălățanu, Tiberiu Dolniceanu, Iulian Teodosiu), qui a pris le meilleur sur l’Iran 45-35.