Stefania Belmondo se retire au sommet
L’une des figures de proue du ski de fond italien, Stefania Belmondo, va faire son ultime sortie aux Jeux d’hiver de Salt Lake City et elle a envie de tirer sa révérence avec faste. À 33 ans, l’Italienne a débuté sur la scène olympique quatorze ans plus tôt à Calgary, pour enrichir par la suite sa collection de récompenses avec sept médailles en quatre participations olympiques à ce jour.
Surnommée « la tornade de poche » en raison de sa petite taille, Stefania Belmondo allie un talent naturel à une détermination et un courage qui ont façonné sa légende. À son apogée, elle parcourt jusqu’à 10 000 km par an à skis à l’entraînement. Son endurance lui est d’un grand secours et une fois encore, elle s’aligne dans cinq épreuves à Salt Lake City.
Jusque-là, ses meilleurs Jeux ont été ceux d’Albertville 1992, d’où elle est repartie avec trois médailles : deux dans des courses individuelles et une avec le relais italien.
Cette fois, elle entame son périple par le 15 km, une épreuve dans laquelle elle a été sacrée championne du monde, trois ans plus tôt. La Russe Yulia Chepalova prend rapidement les commandes et reste devant durant la première moitié de la course. Mais Stefania est en embuscade juste derrière elle et elle produit son effort à 6 km de l’arrivée.
L’Italienne caracole en tête lorsqu’à 4,5 km du but, son bâton droit se brise net. Énormément handicapée, elle ralentit et rétrograde dans le peloton à la 10e place, à quelque neuf secondes des skieuses de tête.
La chance va cependant lui venir en aide, sous la forme d’un entraîneur français qui va se porter à la hauteur d’une Stefania Belmondo désemparée et lui prêter l’un de ses propres bâtons. Le geste fait chaud au cœur, mais le bâton s‘avère trop long et elle ne peut réduire son retard. 500 m plus loin, un entraîneur italien lui glisse alors le bon bâton, qui lui permet de retrouver sa vitesse initiale.
Transcendée par un sentiment d’injustice, la tornade de poche tente de récupérer sa position de tête. Elle se fraye un passage parmi les autres concurrentes et finit par doubler le leader de la course, Larisa Lazutina, pour s’imposer de 1’’8.
Elle couple cette victoire avec une médaille d’argent dans le 30 km et une de bronze dans le 10 km, ce qui signifie qu’elle a égalé son « carton plein » de médailles, réalisé dix ans plus tôt. Elle se retirera du sport en étant la seconde femme seulement de l’histoire à avoir gagné 10 médailles aux Jeux d’hiver.