Bjørn Dæhlie domine le ski de fond

Deux ans plus tôt à Albertville, Bjørn Dæhlie a illuminé les Jeux en gagnant trois médailles d’or et une d’argent, et en s’imposant comme la star du ski de fond masculin. Deux ans plus tard, une question brûle dont toutes les lèvres : peut-il récidiver et retrouver ce niveau étourdissant à Lillehammer ?

Bjørn Dæhlie domine le ski de fond
(IOC/STRAHM, Jean-Jacques )

Dæhlie est engagé dans les cinq épreuves du programme, et elles vont toutes fasciner le public norvégien. Il entame son marathon par le 30 km libre : il est le favori au départ de la course, qui a lieu le jour de la Saint-Valentin. S’il s’élance en 60e position, il est toutefois en forme et semble en mesure d’empocher sa première médaille d’or, puisqu’il passe en tête à tous les contrôles, pour franchir la ligne d’arrivée dans le bon temps de 1 h 13 min 13 s 6. Mais neuf concurrents plus tard, son compatriote Thomas Alsgaard prend le départ. Il n’est pas très connu, mais il est talentueux et il va vite. Au premier chrono intermédiaire, Alsgaard compte 3 s 6 de retard, mais il prend ensuite la tête au deuxième avec près de quatre secondes d’avance. À partir de là, il va consolider sa première place, pour vaincre finalement de 47 secondes. Dæhlie a commencé sa moisson par une médaille, mais elle est en argent, pas en or.

Trois jours plus tard cependant, il retrouve la plus haute marche du podium en gagnant le 10 km. Cette fois, il s’impose haut la main en devançant largement le Kazakh Vladimir Smirnov, et retrouve une certaine confiance qui lui servira deux jours plus tard dans la poursuite. Dæhlie en est le tenant du titre. Il a gagné de surcroît le titre mondial en 1993 et grâce à sa victoire dans le 10 km, il s’élance le premier dans la partie libre. Rarement un athlète aura semblé si assuré de l’or, même si Smirnov est celui qui lui offre le plus de résistance. La star kazakhe tente tout ce qu’elle peut, mais rien ne peut priver Dæhlie de sa deuxième victoire.

L’épreuve suivante est peut-être celle qui est la plus attendue de ces Jeux : le relais 4 x 10 km. 5 % de la population norvégienne a demandé des billets, et la zone des spectateurs est carrément bondée. La course va se transformer en une bagarre haletante entre l’Italie et la Norvège, au sein de laquelle Dæhlie fermera la marche.

La course se résume finalement à une joute entre lui et l’Italien Silvio Fauner qui lui colle aux skis durant tout le relais, se refusant à attaquer jusqu’au dernier moment. C’est alors qu’il lance le sprint de derrière, passe Dæhlie et s’impose de 4 dixièmes. Le norvégien doit se contenter de l’argent, tout en portant sa moisson personnelle des Jeux à deux médailles d’or et deux d’argent.

Dæhlie gagnera trois nouvelles médailles d’or et une d’argent, quatre ans plus tard à Nagano, pour terminer sa carrière olympique avec huit médailles d’or et quatre d’argent. Il se lancera ensuite dans les affaires, dans l’immobilier et la mode. Fidèle à son habitude, il se montrera également brillant dans ce domaine !

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