Ça valait le coup d’attendre pour Manuela Di Centa, star hors pair
La fondeuse italienne Manuela Di Centa est une baroudeuse olympique, qui a effectué ses débuts en 1984 aux Jeux de Sarajevo. Elle y a fait plutôt de la figuration, et cela sera le cas quatre ans plus tard pour son retour dans l’arène olympique.
Mais en 1992, malgré des troubles thyroïdiens, Manuela Di Centa gagne sa première médaille olympique avec ses partenaires du relais 4 x 5 km. Dans les épreuves individuelles toutefois, ses meilleures performances restent deux places de sixième, l’une en 1988 et l’autre en 1992.
Lorsqu’elle arrive à Lillehammer, toutefois, Manuela s’est débarrassée de sa maladie thyroïdienne et elle semble dans l’ensemble plus confiante sur les skis. À 31 ans, elle est en plein dans la fleur de l’âge, semble-t-il, et elle va avoir l’occasion de le montrer rapidement dans le 15 km qui inaugure la compétition olympique.
Sur le papier, toutes les conditions sont réunies pour une course serrée, avec cinq skieuses en lice pour la victoire. Mais en réalité, Manuela Di Centa oublie toutes ses déceptions des années passées et adopte un train rapide, que personne ne peut suivre.
Elle mène de 5 s 5 au premier chrono intermédiaire, avantage qui se transforme en gouffre à mi-course (38 s).
À partir de là, tout devient beaucoup plus facile pour l’Italienne, qui franchit la ligne d’arrivée avec plus d’une minute d’avance sur ses rivales. Elle tient enfin la médaille d’or qu’elle convoite depuis toujours.
Une médaille en appelant une autre, elle récidive avec l’argent dans le 5 km, ainsi que dans la poursuite, avant de décrocher le bronze avec ses amies du relais 4 x 5 km. Hier symbole de malchance, l'athlète affiche désormais un record de quatre médailles obtenues en autant d’épreuves.
Il lui reste encore une cinquième et dernière épreuve à disputer : le 30 km. 11 jours sont passés depuis son succès inaugural, mais cela n’empêche pas Manuela Di Centa de prendre rapidement le large pour s’octroyer une avance confortable de 2 s 5 au premier point de contrôle puis de 18 s au deuxième. Elle va même la porter à 30 secondes, ce qui lui permet de ralentir dans la dernière partie du parcours et de gagner malgré tout facilement devant la Norvégienne Marit Wold-Mikkelsplass.
Cinq épreuves, cinq médailles. Une sixième suivra quatre ans plus tard à Nagano, de l’or avec le relais, à l’âge de 35 ans. Manuela deviendra plus tard membre du Comité National Olympique italien, participera à l’organisation des Jeux de 2006 à Turin et vaincra également l’Everest.