Alerte médaille: Odermatt champion olympique du slalom géant, Mathieu Faivre en bronze

Le Suisse Marco Odermatt, leader de la Coupe du monde, est désormais le champion olympique du slalom géant 2022. Son dauphin est le Slovène Zan Kranjec tandis que le Français Mathieu Faivre, champion du monde en titre dans la discipline, remporte le bronze.

5 minPar Emma Hingant
Marco Odermatt of Switzerland reacts following his second run on the men's giant slalom
(2022 Getty Images)

Odermatt répond présent !

Le Suisse Marco Odermatt a enfin lancé ses Jeux Olympiques de Beijing 2022, ce dimanche 13 février, en devenant champion olympique du slalom géant, une épreuve où le dossard rouge de la discipline en Coupe du monde était très attendu après des débuts de JO difficiles.

Premier après la première manche, il a confirmé dans la deuxième manche malgré la suspension de quelques heures de la compétition en raison des chutes de neige. Sur une piste recouverte d’un manteau épais, il a finalement enregistré un chrono cumulé de 2 min 09 s 35.

C’est 0,19 s plus rapide que le Slovène Zan Kranjec qui a réalisé une deuxième manche de toute beauté après avoir fini huitième dans la première. Il a signé un podium, la troisième place, en Coupe du monde cette saison, à Soelden au mois d’octobre.

Le Français Mathieu Faivre, spécialiste du géant, a lui aussi brillé dans sa première épreuve aux JO. Le champion du monde 2021 de la discipline a terminé à 1,34 s d’Odermatt.

Ses compatriotes Alexis Pinturault et Thibault Favrot ont pris la cinquième place ex æquo avec un chrono 2 min 11 s 04. Souffrant d’une épaule, Pinturault, le détenteur du gros globe de cristal et triple médaillé olympique, n’est pas encore monté sur le podium des Jeux à Pékin.

« Les gênes impactent ma gestuelle, et c’est ce qui me fait défaut pour créer un maximum de vitesse », a expliqué Pinturault au micro de France TV. « Malgré les conditions, j’arrive à serrer les dents et être dans la bagarre, à peu près. Aux Jeux, on veut être dans la bagarre pour la médaille mais aujourd’hui, je suis à la bagarre avec les armes. Et elles ne me permettent pas d’être aux avant-postes, mais l’esprit des Jeux est de toujours donner le maximum. »

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Le film de la journée

Après une septième place en descente le 7 février et un abandon au super-G le lendemain, Odermatt, qui dispute ses premiers Jeux Olympiques, a enfin réussi à s’exprimer. Il a fallu des conditions difficiles, avec de fortes chutes de neige, pour qu’il se distingue sur les skis, dans la première épreuve technique du ski alpin à Pékin.

Il s’est mis en confiance en remportant la première manche en 1 min 02 s 93, mais savait que la différence était infime sur l’Autrichien Stefan Brennsteiner à 0,04 s et sur le Français Mathieu Faivre à 0,08 s.

Il n’a pas tremblé sur la deuxième manche, qu’il a finie en 1 min 06 s 42 pour remporter la première médaille d’or alors qu’il vit une saison incroyable. En Coupe du monde, il a signé cinq podiums en cinq slaloms géants, dont quatre victoires.

« C’est incroyable ! », a réagi Odermatt. « C’était difficile aujourd’hui, avec les conditions et la longue attente entre les deux manches. Pour moi, c’était plus de cinq heures. C’était très long pour tout repenser et dur de rester concentré. J’ai essayé de dormir quelques minutes entre-temps. Je n’en avais jamais rêvé, mais j’ai l’impression d’être dans un rêve. »

Odermatt n’a toutefois pas pris la première place de la deuxième manche. Cet honneur est revenu au Slovène Zan Kranjec, huitième sur la première manche, qui a dévalé la piste du Centre national de ski alpin de Yanqing en 1 min 05 s 83, ce qui lui a permis de décrocher l’argent. Le Slovène a fait huit podiums de Coupe du monde depuis le début de sa carrière en 2011.

Mathieu Faivre, lui, a fait le plus gros du travail dans la première manche qu’il terminait à seulement 0,08 s d’Odermatt. Il a conservé sa place sur la troisième marche du podium malgré une 13e place sur la deuxième manche après une perte de vitesse en deuxième partie de course. Il n’a toutefois pas commis les erreurs de ses adversaires.

En effet, Manuel Feller et Luca de Aliprandini sont tous les deux partis à la faute à peu près au même endroit dans la deuxième manche alors qu’ils prenaient tous les risques pour tenter d’aller chercher les premières places. Le Norvégien Stefan Brennsteiner commettait lui aussi une erreur et se place finalement huitième alors qu’il avait fini deuxième dans la première manche.

« Je ne regarde pas ce qui se fait avant, ni comment la manche se passe », a toutefois expliqué Faivre sur France TV. « Je me suis juste senti à la bataille, pendant toute la course. Je me disais que je pouvais faire mieux, aller plus vite. Mais aujourd’hui, les conditions sont dantesques. Et avec l’expérience, je sais qu’il fallait aller jusqu’au bout de la manche, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Aujourd’hui en est la preuve. Quand ça n’allait pas, j’ai continué de pousser et reprendre le tempo dans la justesse, et ça fait médaille de bronze. Je suis vraiment content. »

Thibaut Favrot, lui, a commis une erreur à la mi-course de la deuxième manche et a perdu un temps précieux. Il termine tout de même dans le top 5. Il a réalisé un seul podium en Coupe du monde dans sa carrière, à Alta Badia en décembre 2018. Il avait alors terminé devant un certain Alexis Pinturault.

Ce dernier a admis qu’il n’était pas au mieux à Pékin : « Ce ne sera pas des Jeux faciles pour moi. Ça n’a pas bien commencé, je tombe pendant le combiné et je continue avec une douleur à l’épaule. Ce ne sera pas forcément les meilleurs Jeux de ma carrière. Il faut que je garde le dos rond, c’est le sport. Ça ne sourit pas toujours, il y a toujours des blessures et des coups durs. »

Du côté des skieurs « exotiques », Yohan Gonçalves Goutt, le skieur de Timor-Leste, a fini la première manche, mais pas la deuxième. Le Marocain Yassine Aouich, le seul représentant du Maroc à Pékin, n’a pas terminé la première manche. Il en va de même pour le Malgache Mathieu Neumuller et le Haïtien Richardson Vianno.

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