La fin d’une belle histoire.
Tessa Worley a disputé la dernière course de sa carrière ce dimanche 19 mars. Une 11e place anecdotique lors du slalom géant des finales de Soldeu à Andorre est venue clôturer son aventure avec le ski de haut niveau, à l’âge de 33 ans.
Championne du monde du géant en 2013 et en 2017, la Puce avait également remporté le bronze de la discipline, sa spécialité, en 2011 ainsi que deux titres planétaires par équipes (2011, 2017).
La saison passée, elle avait remporté le petit globe du géant, qui récompense la meilleure skieuse de la saison pour chaque épreuve. Worley l’avait également remporté en 2017, terminé deuxième à deux reprises (2011, 2018) et trois fois troisième (2012, 2019, 2021).
En 255 départs de Coupes du monde, elle est montée sur 36 podiums pour 16 victoires au total, toutes en géant.
Aux Jeux Olympiques d'hiver, la Française n’a cependant jamais remporté de médaille, connaissant à chaque fois des déconvenues lors de ses trois participations, à Vancouver 2010, PyeongChang 2018 et Beijing 2022. Lors des dernières Jeux en République populaire de Chine, elle avait porté le drapeau de la délégation française aux côtés de Kevin Rolland.
Le 19 mars 2023, Worley quitte donc le Cirque blanc, avec l’une des plus belles carrières du ski alpin français.
« Je suis tellement heureuse et reconnaissante d'avoir fait partie de ce petit monde du ski », a-t-elle déclaré lors d’une interview avec la Fédération française de ski, qu’Olympics.com vous livre dans son intégralité.
Sa dernière course
« C'était spécial, difficile. J'avais envie de rester concentrée jusqu'au bout, d'être engagée et de prendre des risques. C'était difficile de garder cette bulle de concentration car j'avais aussi envie de m'imprégner de chaque petit moment que je vivais pour la dernière fois. Je suis très heureuse de cette journée. C'était une super course. Je suis vraiment fière. Le public était à fond, c'était génial. J'ai vraiment savouré de bout en bout ma journée. »
Une carrière fantastique
« Des moments inoubliables. C'était long, mais je ne l'ai pas vu passer ! C'était tellement incroyable. J'ai fait des rencontres de dingue, je me suis dépassée... Le sport apprend tellement. Je suis heureuse et reconnaissante d'avoir fait partie de ce petit monde du ski. C'est lorsqu’on le quitte qu'on se rend compte de la chance qu'on a. Mais je pars fière, sereine et heureuse. »
Des rencontres précieuses, dont Mikaela Shiffrin
« J’ai eu des témoignages supers. Ce sont des rencontres incroyables, des athlètes dingues, et Mikaela [Shiffrin] en fait partie. C'est une grande athlète. Je l'ai déjà dit cet hiver, mais je me sens hyper chanceuse d'avoir pu courir avec elle. Elle a fait élever mon niveau. Il y a plein d'autres filles que je peux désormais appeler des amies. Les rencontres que l'on fait sont folles. La solidarité, le respect... C'est vraiment quelque chose que j'aime et qui m'a beaucoup appris. Et ces filles m'ont beaucoup appris. Je vais maintenant regarder les courses avec énormément d'intérêt, encourager tout le monde. J'adore le ski et je vais les suivre de près. »
Un style de combattante unique
« Je pense que ça faisait partie aussi de ma manière de faire, de mon style : me battre vraiment jusqu'au bout. Ça m'a valu des belles deuxièmes manches, des beaux résultats car parfois, c'était un vrai combat. Je vais continuer à skier dans la vie de tous les jours. Moins intensément, le ski décuple tout : les émotions, les sensations. [Mon esprit de battante] était un peu ma marque de fabrique. Mais tout le monde est comme ça. Dans le ski, il faut se battre, aller au bout. Il ne faut rien lâcher et c'est ça le ski en général. »