Pas de gloire sans courage pour les espoirs du skeleton aux JOJ

En haut de l'Olympia Bob Run, le skeletoneur canadien Ryan Kuehn avale sa boisson énergisante et fait raisonner une chanson de heavy metal dans ses oreillettes. Il se balance ensuite sur la piste de glace à plat ventre sur son engin, atteignant une vitesse de pointe supérieure à 128 km/h.

Pas de gloire sans courage pour les espoirs du skeleton aux JOJ
(OIS/IOC)

Lorsqu'il arrive en bas du parcours, 1 minute, 11 secondes et 73 centièmes plus tard, son visage est tout cabossé. Des taches rouges éclaboussent ses cheveux et sa combinaison. "Ça a été un peu sévère", lâche-t-il, "Le casque frappe mon visage, mon nez s'écrase, et il encaisse toute la force G".

"Ça arrive tout le temps. Je dois me nettoyer et me changer complètement à chaque fois, parce que ma combinaison se couvre de sang. Heureusement, elle est rouge, mais je passe 50 % de mon temps à la nettoyer".

Bienvenue à la compétition de skeleton aux Jeux Olympiques de la Jeunesse d'hiver de Lausanne 2020, où les concurrents de cette épreuve à haute pression et à grande vitesse prennent des risques pour obtenir la médaille d'or. 

Dans un sport où les marges sont infimes, le plus petit ajustement technique peut faire toute la différence, entre une descente fluide et couronnée de succès, et une course complètement terrifiante. Lorsque l'Américain Teddy Fitzsimons a poncé son skeleton durant trois heures à la veille de sa deuxième journée d'entraînement, l'impact a été complètement inattendu.

"Je ne m'attendais pas à atteindre une telle vitesse", explique-t-il. "C'était trop rapide. Au début, j'ai dérapé parce que j'ai paniqué. C'est difficile pour moi de trouver les bons réglages. Au moins, je ne me suis pas crashé. "

Dans les compétitions masculine et féminine, les Allemands sont attendus aux avant-postes. Lukas David Nydegger, 17 ans, est l’un des meilleurs espoirs de sa formation, conscient des attentes qui entourent son niveau de performance mais souhaitant malgré tout profiter de l’événement.

"Je ressens une certaine pression, mais pas tant que ça", révèle-t-il. "Quand j'étais plus jeune, j'ai déménagé près d'une piste de skeleton en glace artificielle. Les gens du skeleton sont venus à mon école et nous en ont parlé. J'ai pensé : "oh mon Dieu, ça a l'air cool." Je suis juste allé faire des tests et j'ai vraiment aimé ça. "

Les athlètes estiment que la clé pour réaliser de belles performances dans une compétition de haut niveau telle que celle de Lausanne 2020, est de penser calmement. Lorsque vous foncez à des vitesses aussi extrêmes, il n'y a aucune place pour l'hésitation.

"Vous ne devez pas paniquer, sinon vous dérapez et vous ruinez toute votre course", explique Teddy Fitzsimons. "Faire corps avec votre skeleton et la poussée sont les parties les plus importantes de ce sport."

En même temps, les égratignures et les nez sanglants, lorsque cela arrive, sont considérés comme un risque professionnel acceptable. "Il s'agit d'une expérience unique, c'est sûr", insiste Ryan Kuehn. "Il n'y a rien de tel que les Jeux olympiques d'hiver de la jeunesse. Cela vaut vraiment la peine de prendre des coups en chemin. "

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