Le surfeur américain Conner Coffin veut entrer dans l’histoire à Tokyo en 2020
S’inspirer d’olympiens d’hiver n’est peut-être pas une évidence pour un surfeur, mais l’Américain Conner Coffin, qui ambitionne de remporter l’une des toutes premières médailles olympiques de son sport, n’est pas un concurrent ordinaire…
L’Américain Conner Coffin, qui vise l’une des premières médailles olympiques en surf, a cherché l’inspiration pour les Jeux du côté de la neige et de la glace plutôt que sur les plages de sable.
"Mes parents avaient l’habitude de regarder les Jeux Olympiques et j’ai toujours adoré le snowboard, le ski alpin et le patinage sur glace, confie Conner Coffin, âgé de 25 ans. Pour moi, d’une certaine façon, cela ressemblait au surf."
"Plus récemment, j’ai vu Red Gerard [Américain lui aussi] remporter la médaille d’or en snowboard slopestyle [aux Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang 2018] alors qu’il n’était qu’un outsider et cette performance a été vraiment sympa et inspirante. La prochaine fois, ce pourrait être mon tour."
Dans sa quête de qualification pour la première compétition olympique de surf aux Jeux de Tokyo 2020, Conner Coffin s’est tourné vers une autre olympienne d’hiver : sa compatriote Julia Mancuso, ancienne skieuse alpine. Quadruple médaillée olympique aujourd’hui à la retraite, cette dernière, qui a remporté l’or en slalom géant à Turin en 2006, est mariée à l’un de ses amis et lui a prodigué quelques conseils sur la façon d’aborder la scène olympique.
"C’était sympa d’avoir son avis sur les Jeux Olympiques et de savoir un peu de quoi il retourne, de voir comment elle s’est préparée et d’autres trucs du même genre", déclare Conner Coffin. "Elle m’a parlé de son expérience olympique et de la façon dont elle s’est entraînée avant les Jeux."
Les héros de Conner Coffin, qui a grandi à Santa Barbara en Californie, étaient des surfeurs américains locaux comme Bobby Martinez, Dane Reynolds et Tom Curren, triple champion du monde.
"J’ai toujours adoré le regarder surfer [Curren] et j’ai essayé de l’étudier autant que j’ai pu", dit-il. "Il y a une forte tradition de surf ici et beaucoup de grands surfeurs et je suis donc prêt à reprendre le flambeau [aux Jeux Olympiques] en notre nom à tous."
Conner Coffin, qui a terminé septième de la Ligue mondiale de surf l’an dernier, a mis la barre encore plus haut cette saison.
"Mon objectif est de terminer dans les cinq premiers à la fin de l’année et, je l’espère, d’aller chercher le titre mondial", précise-t-il.
"Si cela arrive, il y a de fortes chances que j’aille aussi aux Jeux Olympiques, donc voilà mes projets. Tout le monde dit que ce serait une expérience très sympa. Tout le monde essaie de faire de son mieux cette année, de mettre les bouchées doubles à l’entraînement, d’aller au bout de son surf ; les Jeux Olympiques seraient la cerise sur le gâteau d’une bonne année sur le circuit."
Habitué à côtoyer les meilleurs mondiaux sur le circuit depuis 2016, Conner Coffin ne pense pas que la perspective de gagner une médaille historique va accentuer la pression lors de la compétition à Tokyo.
"D’après ce que j’ai entendu dire, pour beaucoup d’athlètes, la seule chance de victoire dans leur sport n’arrive que tous les quatre ans, alors ils se mettent beaucoup plus de pression. De mon côté, je participe régulièrement à des compétitions et j’ai l’habitude de gérer mentalement tout ce qui se passe lors des finales et des séries", dit-il.
La chasse aux médailles historique mise à part, Conner Coffin estime que l'admission du surf pour la première fois au programme olympique pourrait être bénéfique.
"La possibilité d’aller aux Jeux Olympiques n’est devenue une réalité que récemment, puisque le sport a seulement été accepté pour les Jeux de Tokyo il y a quelques années, alors en grandissant, je n’ai jamais aspiré à devenir un athlète olympique", confesse-t-il. "C’est sympa et en même temps, c’est une bonne chose de ne pas l’avoir dans un coin de ma tête depuis 20 ans ou dans ces eaux-là."
Lorsque Conner Coffin part pour une compétition, sa planche de surf n’est pas le seul objet qui bénéficie d’une place privilégiée dans ses bagages.
"Je voyage toujours avec ma guitare et je joue quand je suis en déplacement. C’est une excellente façon de passer le temps entre les séries, comme hier quand nous avons eu droit à cinq calls pour la compétition. Entre chacun d’eux, je suis allé prendre ma guitare, histoire de m’évader un peu et de faire le vide dans ma tête. Je l’utilise comme un exutoire créatif et j’adore ça."
"C’est vraiment une de mes grandes passions et j’espère enregistrer un jour mes propres compositions", ajoute Conner Coffin, qui a sorti l’année dernière son premier album de reprises, Conner Coffin and friends.
Conner Coffin, qui ambitionne d’être l’un des deux meilleurs surfeurs américains dans les dix premiers de la Ligue mondiale de surf et de se qualifier, va continuer à s’entraîner dur et peut-être limiter davantage ses activités d’après-surf.
"J’ai toujours essayé de bien manger et de prendre soin de moi, alors je vais peut-être faire un peu moins la fête cette année. Ce n’est pas tant que je sois un gros fêtard, mais entre les épreuves, il m’arrive de temps en temps de passer quelques soirées avec les autres et je suis parfois un peu fatigué. Je vais donc peut-être lever un peu le pied pour essayer de rester à mon meilleur niveau tout au long de l’année."