Yona Knight-Wisdom, le plongeur qui écrit l'histoire sportive de la Jamaïque

Yona Knight-Wisdom a été en 2016 le premier athlète jamaïcain à participer à un concours olympique de plongeon lors des Jeux de Rio. Il ne s'est pas arrêté en si bon chemin et vise à présent les honneurs à Tokyo l'année prochaine en mettant tous les atouts de son côté.

Yona Knight-Wisdom, le plongeur qui écrit l'histoire sportive de la Jamaïque

Yona Knight-Wisdom est né à Leeds (Royaume-Uni) le 12 mai 1995, d'un père jamaïcain et d'une mère originaire de la Barbade. Il est emmené très jeune par ses parents dans un club local de natation puis, alors qu'il est âgé de 9 ans, c'est la révélation. " Je regardais les Jeux d'Athènes en 2004. Je venais de commencer le plongeon et j'ai vu Leon Taylor et Peter Waterfield remporter une médaille d'argent au 10 m synchronisé. C'est après les avoir vus que j'ai commencé à me dire que je pourrais aller un jour aux JO », raconte-t-il.

Progressant vers le plus haut niveau, il choisit en 2012 de représenter le pays de son père, la Jamaïque. Le plongeon est un sport quasi inexistant sur l'île caribéenne qui a amassé titres et médailles en athlétisme sur la scène mondiale et olympique, le pays du plus grand sprinter de tous les temps, Usain Bolt. Yona Knight-Wilson lui aussi va se charger d'écrire son histoire sportive.

Comme il l'a dit, "Je mesure 1,90 m, je pèse 90 kg, je suis un plongeur lourd, je suis noir. Regardez des compétitions de plongeon et ça n'est pas quelque chose que vous verrez souvent". Lors des Jeux du Commonwealth 2014 à Glasgow, il se classe cinquième sur le tremplin et onzième sur celui de 3 m, et obtient des résultats inédits pour la Jamaïque dans ce sport qui demande qualités d'impulsion, perception de son corps dans l'espace, précision et timing extrêmes ainsi que la mobilisation de tous les muscles.

Lors de la Coupe du monde de plongeon FINA 2016 disputée en février à Rio, il termine à la deuxième place de l'épreuve sur tremplin 3 m. La première médaille de la Jamaïque dans une compétition planétaire de plongeon. Il gagne sa place pour les Jeux 2016 qui vont se disputer au même endroit. Il réalise son rêve d'enfance et devient non seulement le premier jamaïcain mais également le premier plongeur des îles caraïbes à participer à un tournoi olympique. "Ce qui était déjà énorme en soi", remarque-t-il. "J'ai été submergé par les émotions. J'étais en pleurs au bord du bassin, mes amis se sont mis eux aussi à pleurer. Cette "victoire" n'était pas que pour moi, elle était pour eux tous également".

À Rio, où il ne passe pas inaperçu, il est 11e du tour préliminaire du tremplin 3 m, ce qui lui permet de passer au stade suivant, les demi-finales. Mais il s'arrête là et prend la quatorzième place finale. Il n'a alors que 21 ans et se projette déjà vers la prochaine échéance olympique, à Tokyo en 2020. En attendant, il est élu sportif de l'année de son université de Leeds Beckett.

Deux ans plus tard, on retrouve Yona Knight-Wisdom aux Jeux du Commonwealth disputés à Gold Coast en Australie. Il a déjà largement établi sa réputation et compte parmi les favoris pour les podiums des tremplins 1 m et 3 m. Sur le plus bas des deux, il obtient sa place en finale avec un score de 368.15 points. Il s'améliore encore dans le moment de vérité, battant son record personnel avec 388.65 points, mais cela ne suffit pas pour accrocher une médaille : il se classe quatrième. Au tremplin 3m, il gagne aussi sa place en finale et termine au neuvième rang.

Pour la série "Anatomy of a Champion" d'Olympic Channel, le plongeur anglo-jamaïcain se rend dans un laboratoire de Liverpool, où toutes ses qualités physiques vont être évaluées. Notamment sa détente à plus de 70 cm de hauteur, soit mieux que certains basketteurs ! On remarque également sa ceinture abdominale. Il explique : "J'ai travaillé très dur sur des années pour la renforcer. Et ça m'a énormément aidé, parce que je veux réaliser une bonne entrée dans l'eau, et c'est ce que les juges voient en dernier, c'est une note importante, et ma ceinture abdominale m'aide beaucoup pour ça".

À raison de plus de 25 heures d'entraînement par semaine, ayant décidé de quitter Leeds pour rejoindre l'Écosse, le "Royal Commonwealth Pool" d'Édimbourg et la réputée coach Jenny Leeming afin de préparer au mieux son défi olympique 2020, Yona Knight-Wisdom poursuit son rêve : monter sur le podium. Rendez-vous au centre olympique aquatique de Tokyo fin juillet-début août l'an prochain !

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