Pour la France, cette finale de la VNL 2022 représentait l’opportunité de remporter un cinquième titre international après les Ligues mondiales de 2015 et 2017, l’Euro 2015 et les Jeux Olympiques 2020 en 2021. Et les coéquipiers d’un Earvin Ngapeth magistral (meilleur marqueur du match avec 22 points) n’ont pas raté l’occasion, malgré une superbe réaction des Américains, archi-dominés dans les deux premiers sets, mais qui ont poussé les Bleus au tie-break.
Super Bowl
Anecdote symptomatique de la bonne humeur et de la folie des Bleus, ceux-ci ont fait leur entrée sur le terrain avec des casques de foot US, comme l’entrée du Super Bowl de la NFL en se marrant comme des baleines. Une décontraction qui n’empêche pas la concentration.
Car tout de suite les Français sont dans le rythme. Jean Patry fait mal aux Américains, au service et à la pointe, obligeant John Speraw à prendre un temps mort très tôt (5-2). Hyper sérieux et variant toujours autant en attaque, les hommes d’Andrea Giani conservent leur avance et font douter les Américains (12-6).
Ngapeth est parfaitement réglé au service, rendant la réception US très délicate. Résultat, les Français récupèrent beaucoup de deuxièmes ballons, remportent tous les rallyes et s’envolent au score (17-7). Côté américain, seul David Smith le central, semble être entré dans son match, mais ça ne suffit pas pour ramener les siens. Sur un block à trois, le premier set est plié (25-16).
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Rien ne tombe
Le début de deuxième set est crucial. Les Américains tentent de s’accrocher mais les Bleus ne laissent tomber aucun ballon et deviennent monstrueux au block par l’intermédiaire de Nicolas Le Goff notamment (7-2). À ce stade, rien ne semble pouvoir gêner la progression tricolore.
Un nouveau rallye ponctué d’une défense miraculeuse de Ngapeth oblige les Américains à une attaque supplémentaire et Aaron Russell, le pointu US, rate la cible (12-7). C’est à peu près le résumé du match jusque-là : les Bleus ne laissent aucun point facile à leurs adversaires.
La supériorité française au service et en défense est trop importante pour laisser le moindre espoir aux Etats-Unis. Et c’est Ngapeth, sur une diagonale grand bras à sa manière unique, qui conclut le deuxième set en marquant son 11e point, déjà (25-19).
La révolte US
Dans le troisième set, les Américains commencent à gêner les Français au service et la conséquence est immédiate : ils défendent mieux les attaques françaises et font un petit écart (15-11). Torey Defalco, invisible jusque-là, se réveille, tandis que le contre français n’arrive plus à le lire.
De fait, les points longs sont désormais gagnés par les Etats-Unis et Aaron Russell retrouve son niveau (20-14), alors que Ngapeth et cie faiblissent en réception. Le troisième set est dans appel, les Américains s’imposent 25-15, les « USA, USA, USA ! » montent des tribunes de Bologne.
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À couteaux tirés
Le quatrième set est à couteaux tirés, les Américains requinqués se battent comme des morts de faim. Aaron Russell domine les débats en attaque et le block US est de plus en plus efficace. En milieu de set, Trévor Clévenot conclut un rallye monumental pour ramener les Bleus, mais les Américains sont toujours devant (12-10).
Un énième rallye est remporté par les Américains sur une petite erreur de Stephen Boyer entré en jeu (20-18), le tournant de ce set, que les Etats-Uniens gagnent 25-21. Bien malin qui pourrait dire le vainqueur de cette finale qui tient toutes ses promesses…
La série d'Antoine Brizard
Le cinquième se jouant en 15 points, toute erreur peut être fatale. Lorsque Antoine Brizard part au service et réussit deux aces pour mettre les siens à 5-2 avant que Ngapteth ne climatise la salle très pro-américaine sur un block de mammouth (6-2), l’issue semble proche. Et en effet, plus rien ne bouge, chaque équipe remporte ses side-out et logiquement la France conclut sur un nouveau block collectif (15-10).
« Vous savez, on aime être ensemble, sur et en dehors du terrain, je crois que c’est ce qui fait la différence pour nous. Le niveau international est très élevé, aucun match n’est facile », expliquait Antoine Brizard à la fin de la rencontre, grand sourire aux lèvres. Au plan individuel, Trévor Clévenot a été élu meilleur attaquant-réceptionneur, Jenia Grebennikov meilleur libéro, Jean Patry meilleur pointu et Earvin Ngapeth MVP du tournoi.
Prochaine étape pour les Bleus, les Championnats du Monde qui se tiendront du 26 août au 12 septembre, pour le seul titre que l'équipe de France n'a encore jamais gagné...