Justine Braisaz-Bouchet après sa médaille d'or en mass start : « C’est la course rêvée »

Justine Braisaz-Bouchet a été sacrée championne olympique de la mass start femmes à Beijing 2022. Une course de folie qui lui permet de repartir de ces Jeux Olympiques avec l'or autour du cou, devant les Norvégiennes Eckhoff et Roeiseland.

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« Je suis désolée, je ne me rends pas compte du tout que je suis championne olympique de mass start », a déclaré Justine Braisaz-Bouchet, au micro d'Eurosport, un peu déboussolée par les événements.

Pourtant, l'Albertvilloise est bel et bien championne olympique de mass start depuis sa victoire à Beijing 2022.

C'est le tout premier titre olympique pour une Française en mass start de biathlon et le deuxième de l'histoire après l'or de Florence Baverel-Robert, à Turin 2006 en sprint.

Un exploit difficile a intégrer pour la biathlète de 25 ans qui ne partait pas avec le statut de favorite sur cette course. « À l’arrivée j’étais choquée, je ne réalisais pas trop », a-t-elle ajouté après course.

Pour revoir Justine Braisaz-Bouchet sur la plus haute marche du podium d'une mass start, il faut remonter au 17 décembre 2017, lors de la Coupe du monde à Annecy le Grand-Bornand. Sa première victoire en Coupe du monde. Cela faisait donc cinq ans que la pensionnaire des Saisies n'avait pas remporté cette course emblématique du biathlon.

Un format qu'elle apprécie tout particulièrement comme elle l'avait expliqué à l'Union International du Biathlon en décembre 2019 : «Entre l'individuel et la mass start, je pense que je préfère la mass start, c'est plus court », disait-elle en riant.

Car l'une des plus grandes forces de Braisaz-Bouchet est sa vitesse sur les skis. Si elle peut être irrégulière au tir, au grand damne de ses entraîneurs, on peut toujours compter sur elle pour pousser fort sur les parties de ski.

« Justine a beaucoup évolué, mais son tir reste irrégulier », expliquait Jean-Paul Giachino, l'entraîneur de tir des biathlètes femmes, au micro de France TV. « Elle est très scolaire et se perd parfois sur les aspects techniques. Elle perd parfois son naturel. Le contexte de la compétition la stress. »

Et cela tombe bien, puisque cette mass start à Beijing 2022, Braisaz-Bouchet l'a vécue sans pression.

Une course détendue

« Je ne me suis pas affolée. Il fallait saisir l’opportunité, mais je suis étonnamment restée très calme. »

Pourtant, la course n'avait pas commencé sous les meilleurs auspices pour Justine. Dès le premier tir couché, Braisaz-Bouchet a fait deux tours de pénalité, passant de la 3e à la 21e place. Sur le deuxième tir couché, elle a de nouveau tourné une fois sur l'anneau.

C'est au tir debout que la double vice-championne du monde s'est révélée. Elle a blanchi toutes ses cibles lors du premier tir debout, faisant une énorme remontée au classement, passant de la 7e place à la 2e, au coude à coude avec la n°1 mondiale, la Norvégienne Marte Olsbu Roeiseland. C'est à se moment là que Justine Braisaz-Bouchet a fait parler sa vitesse sur les skis.

« Je n’avais pas regardé autour de moi quand je suis sortie du premier tir debout, et je me suis retrouvée très vite toute seule, je n’ai pas compris », a-t-elle commenté.

« Je suis restée hyper calme, je me suis dis "je vais finir ma course et profiter d’être en tête pour le moment". Je n’ai pensé au tir debout que quand je suis arrivée sur le pas de tir. »

Sur le second tir debout, la Française a laissé échapper une balle mais avec son avance considérable, et avec ses qualités de skieuse, elle s'est envolée vers l'or olympique.

« Le dernier tour de ski a été très long », se souvient-elle en riant. « C’est la course rêvée. »

La nouvelle championne olympique s'est donc enfin libérée, elle qui avait tant attendu cette victoire en individuel. Une victoire qui pourrait bien être l'élément déclencheur de très belles choses à venir pour Justine Braisaz-Bouchet dans sa carrière de biathlète.

« Oui, elle peut devenir une très grande du biathlon international. Elle peut encore évoluer physiquement, mais sa grosse marge de progression est au niveau du tir », poursuivait Jean-Paul Giachino.

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