JO de Paris 2024 | Triathlon - Cassandre Beaugrand, championne olympique au bluff et au mental : « Une revanche sur le passé »
« Plusieurs fois mon mental m’a lâché, mais aujourd’hui, c’est lui qui m’a permis de gagner, c’est incroyable. »
Cassandre Beaugrand a été la meilleure pour nager, pédaler et courir sur le triathlon femmes des Jeux Olympiques de Paris 2024, mais sa victoire s'est peut-être jouée ailleurs. La tête a certainement fait plus de travail que ses jambes pour s'imposer en 1 h 54 min 55.
Les doutes sur le vélo et la crainte d'une chute sur les pavés des Champs-Élysées rendus glissants par la pluie ? Effacés par sa volonté de prouver qu'elle ne « souffrait pas plus que ça ».
Les sensations pas optimales sur la course à pied, son point fort ? « Un coup de bluff » et une attaque décisive à 1,5 km de l’arrivée sur le Pont Alexandre III pour se transformer et devenir championne olympique.
La triathlète de 27 ans a fait preuve d'un incroyable mental pour s'offrir la médaille d'or. Pour y arriver, elle a eu davantage besoin de vaincre ses démons que ses adversaires. Beaugrand l'a réussi avec brio même si en début journée, tout n'était pas gagné d'avance.
« Je me suis mise à vomir avant le départ tellement je stressais, Georgia Taylor-Brown m’a dit que ce n’était qu’une course. J’étais complètement paniquée, ce n’était pas l’idéal de vomir avant une course, ça ne m’était jamais arrivée, mais j’ai réussi à me remobiliser comme il fallait », a avoué Cassandre Beaugrand alors qu'elle peinait encore à réaliser qu'elle était la nouvelle championne olympique.
LIRE AUSSI - Tous les médaillés français aux Jeux Olympiques de Paris 2024
Cassandre Beaugrand, des émotions même en regardant Pauline Ferrand-Prévot ou Léon Marchand
Encore émue de son sacre, Cassandre Beaugrand n'a eu aucun mal à évoquer son naturel émotif. En participant aux Jeux Olympiques à domicile, le « meilleur souvenir de sa vie », elle a forcément dû batailler encore un peu plus que les autres pour se sublimer.
« Tous les autres de l’équipe regardaient le sport le soir à la télé et moi je suis capable de pleurer en regardant La Marseillaise de Pauline ou Léon nager. J’ai essayé de me protéger, d’être dans ma bulle. C’était très dur avec le public parce que j’étais poussée mais en même temps tout mon corps se tendait, cette médaille ce n’est pas que la mienne, je suis au courant de tous ceux qui m’ont aidé à me relever quand j’étais au plus bas, surtout après Tokyo 2020. Je ne voulais jamais revivre ça, je ne voulais pas avoir de regrets. »
Aux JO de Tokyo 2020, déjà présente parmi les favorites, Cassandre Beaugrand avait décroché la médaille de bronze en relais mixte mais n'était pas allée au bout de la course individuelle. S'imposer trois ans plus tard sur cette même scène olympique est un merveilleux signe du destin. Mais aussi un peu plus.
Prouver à ceux qui ont pu douter de son mental ou de ses capacités « à réaliser de grandes choses » a aussi forger sa détermination à aller au bout de son effort.
« C’est une revanche sur le passé », admet-elle.
Maintenant que Cassandre Beaugrand est devenue la première championne olympique de l'histoire du triathlon français, plus aucun doute sur son mental n'est permis.
Même pour elle.
LIRE AUSSI - Cinq choses à savoir sur Cassandre Beaugrand