5 choses à savoir sur Cassandre Beaugrand
À 24 ans, la triathlète Cassandre Beaugrand a disputé ses deuxièmes Jeux Olympiques, à Tokyo 2020. Elle a remporté une médaille de bronze en équipes mixtes avec Léonie Periault, Dorian Coninx et Vincent Luis.
Les triathlètes français ont remporté la médaille de bronze du relais mixte des Jeux Olympiques de Tokyo, décrochant la première médaille olympique de l'histoire de la discipline pour la France.
Troisième relayeuse tricolore dans cette course, Cassandre Beaugrand a effectué une excellente natation, terminant avec le deuxième temps. Elle a préféré se relever en vélo pour laisser revenir le groupe de poursuivants avant de repartir à l’attaque en course à pied.
Beaugrand a permis à Vincent Luis, le double champion du monde en individuel français chargé de conclure le relais, de partir dans les meilleures conditions et de décrocher cette belle médaille de bronze.
« J’avais à cœur de montrer ce que je valais vraiment sur un relais. J’ai pu le prouver un peu aujourd’hui », a-t-elle déclaré après la course cette spécialiste de la course à pied.
Mais connaissez-vous bien Cassandre Beaugrand ? Voici 5 choses à savoir sur la triathlète.
1. Ses premiers Jeux à seulement 19 ans
En 2016, Cassandre Beaugrand n’a que 19 ans et pourtant, elle prend l’avion au sein de la délégation française pour se rendre à Rio et disputer ses tout premiers Jeux Olympiques.
Une qualification tardive puisqu’elle a bénéficié d’une ré-attribution de quota par le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF).
« À Rio, je n’ai pas eu l’impression d’être actrice, j’ai eu le sentiment d’être spectatrice tout le long et de ne pas avoir mérité ma sélection. Mais je sais que c’était pour prendre de l’expérience et cela m’a beaucoup aidé », expliquait-elle au micro de Sunday Night Sports.
Cinq ans plus tard et avec une victoire en World Triathlon Series (WTS) à Hambourg en 2018, la jeune athlète a pu devenir actrice de son rêve olympique.
2. Quintuple championne de France de cross country
La course à pied est incontestablement le point fort de Cassandre Beaugrand.
D’une mère triathlète et d’un père entraineur d’athlétisme, elle foule les pistes dès son plus jeune âge. Elle prend goût à la course à pied mais ne veut pas pour autant arrêter la natation qu’elle pratique en parallèle. Le triathlon s’impose alors comme une évidence bien que le vélo ne soit pas son fort.
« J'ai emmené mes enfants avec moi sur toutes les pistes lorsque j'entraînais », racontait Ludovic Beaugrand, le père de Cassandre, dans une interview avec le journal l'Équipe. « Elle participait à des morceaux de séances en course à pied. Elle a très vite obtenu des résultats. »
Mais courir reste son plus grand plaisir. « Enfant, j'ai tout essayé, y compris la perche, mais je n'étais pas douée. En revanche, j'adorais courir », ajoutait la triathlète.
Elle a remporté cinq titres de championne de France de cross-country consécutifs et n’exclue pas un retour en compétition purement en athlétisme.
En 2016, elle s'est même emparée du record de France juniors et espoirs du 10 km sur route en 33 min 12 s.
3. La gagne ou rien, une qualité comme un défaut
Ses victoires, Cassandre les doit à ses qualités indéniables mais aussi à son caractère bien trempé. La victoire est son principal moteur et cela ne l’a pas toujours servi par le passé.
Plus jeune, elle a remporté de nombreuses médailles nationales et internationales « sans se faire mal » comme elle l’explique elle-même.
Mais la réalité des compétitions à plus haut niveau a été un choc. Elle qui ne supportait pas d’être deuxième s’est rendue compte que ses acquis ne suffiraient pas pour la faire gagner.
Un long processus d’accompagnement psychologique et de préparation mentale a donc été indispensable pour la jeune femme.
« Dans les catégories jeunes, je ne m’entrainais pas beaucoup, donc j’avais le plaisir de gagner et de ne pas trop souffrir. J’ai dû apprendre à accepter cette souffrance à l’entraînement. »
« Quand j’étais plus jeune j’avais beaucoup de mal à relativiser. J’en avais marre, je voulais arrêter, je ne prenais plus de plaisir parce que moi ce que je voulais, c’était gagner. Du coup j’ai beaucoup travaillé l’aspect mental et c’était la partie la plus importante je pense. »
Ne plus se focaliser sur la place finale mais sur des objectifs par segment de course lui ont permis de s’épanouir davantage et de prendre du plaisir et de la confiance pour les échéances à venir.
4. L’enfer de la thermoroom
À Tokyo lors des Jeux Olympiques en 2021, les conditions climatiques étaient bien différentes de celles en France, et la triathlète en a eu un avant goût un peu compliqué lors de l'épreuve test de 2019.
En plus de douleurs au ventre l’obligeant à marcher pendant la course à pied, une situation que Cassandre n’avait jamais expérimentée auparavant, elle a souffert d’une insolation en fin de course. Même si elle retient le positif, le constat s’est posé pour tous les membres de l’équipe de France : il faut s’acclimater.
Outre des stages à l’étranger, à la Réunion notamment, les sportifs ont désormais accès a de nouvelles technologies, notamment la thermoroom. Une petite pièce où la température et l’hygrométrie sont réglables afin de s’approcher au plus près des conditions au Japon.
Si ce dispositif est efficace, ce n'est pas la passion de Cassandre Beaugrand.
« C’est comme s’entraîner dans un sauna, ce n’est pas agréable. »
Dans une vidéo de présentation récemment postée par la fédération Française de triathlon, elle a même indiqué que cette thermoroom faisait partie des choses qu’elle aimait le moins.
5. Un long chemin vers Tokyo
Cassandre Beaugrand a su qu'elle ferait partie de la sélection française pour Tokyo 2020 lors de l’annonce officielle.
Une décision logique compte tenu des performances de l’athlète, mais cela n'a pas été de tout repos.
Après l'épreuve test à Tokyo en 2019, qui a laissé quelques marques physiquement et psychologiquement chez Cassandre, elle s'est blessée à la fin de l’année 2019. Une fissure sur un os du pied l’a empêchée de poursuivre sa préparation en course à pied. Elle a donc dû se focaliser sur les autres disciplines et affronter ses frustrations de voir son groupe d’entraînement partir en footing sans elle. Une convalescence longue pour Cassandre qui voyait le temps se raccourcir vers Tokyo, initialement prévu en 2020.
L’annonce du report des Jeux Olympiques d’une année a donc été une déception mais aussi une sorte de soulagement pour la triathlète qui a pu prendre le temps de revenir à son meilleur niveau.
Finalement sélectionnée, elle a pu prendre part à ses deuxièmes Jeux Olympiques et décrocher une médaille de brozne historique pour le sport français.