JO de Paris 2024 - Judo : Clarisse Agbégnénou, un mental et des rêves olympiques renforcés par la maternité
« Paris 2024, pour moi, ce sont les Jeux Olympiques à la maison et mon objectif, le seul et l'unique, c'est de gagner à la maison. »
Avoir décroché une première médaille d'or aux JO de Tokyo 2020 n'a pas diminué la motivation de Clarisse Agbégnénou. Être devenue maman non plus.
Au contraire même !
Elle a été éloignée du judo international pendant plus d'un an pour donner naissance à Athéna en juin 2022 et est revenue dominer la catégorie des -63 kg comme si de rien n'était avec deux médailles mondiales dont une en or, un podium au Masters 2023 et une victoire au Paris Grand Slam 2024.
« Je suis sur la bonne lancée, le travail est fait. Maintenant, il n'y a plus qu'à continuer sur cette lancée et y aller », admet-elle un mois avant les Jeux dans une interview exclusive avec Olympics.com.
Les succès se sont multipliés ces derniers mois, mais tout n'a pas été facile pour elle. La -63 kg a eu besoin de temps dans son retour express, notamment au début. De nouveaux exercices ont été nécessaires pour lui permettre de s'approprier son nouveau corps et des efforts ont dû être fait pour s'adapter à un quotidien différent, complètement dédié à son bébé dans les premières semaines.
« Un petit jeu d’échecs », s’est mis en place pour faire les bons ajustements en terme de nutrition et de sommeil notamment. Elle a donné la vie et en a commencé une nouvelle. Véritablement.
« La plus grande difficulté, c’était vraiment le retour. En fait, en étant maman, en ayant un autre statut, en étant plus la même, et venir avec mon enfant, voir comment on pouvait m’incorporer avec mon enfant dans cette préparation olympique avec le groupe France. C’était quand même assez difficile de me faire confiance, comment on fait ? C’est du jamais-vu, est-ce que c’est possible ? […] Physiquement, il y a aussi eu des moments de grandes difficultés, des moments en étant très en dessous de ce que j’avais pu être avant, forcément, c’était un corps totalement différent, je suis totalement différente, j’apprends avec de nouvelles armes et j’en suis très fière », explique la nonuple médaillée mondiale.
Dans ce challenge inédit, Gnougnou a trouvé de nouveaux leviers qui lui ont permis d'être aussi performante dès son retour.
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Clarisse Agbégnénou après sa maternité : « Je me sens plus forte »
Une nouvelle Clarisse Agbégnénou a vu le jour en devenant maman.
Le bien-être de sa fille est devenu sa priorité, et cela change beaucoup de choses.
Pour elle, la judokate de 31 ans est prête à tout. Une telle motivation lui donne une force supplémentaire pour gagner les combats les plus intenses, même sans être à 100 %. C’était notamment le cas aux Championnats du monde 2023 ou au Paris Grand Slam 2024.
Pour sa première compétition de l’année 2024, d’interminables golden scores ont été nécessaires pour monter sur la plus haute marche du podium.
Après 32 min 36 s en cinq combats, un record pour elle sur une même journée de compétition, elle avait pu célébrer sa victoire en faisant le A de Athéna avec ses doigts.
Une évidence pour elle.
« Je lui dédie à chaque fois toutes ces heures d'entraînement, toutes ces difficultés. Je lui dédie mes victoires et mes médailles et je veux tout faire pour qu'elle ait cette médaille d'or autour du cou aussi parce que ce sera aussi sa médaille. »
Elle puise une force incroyable auprès de sa fille. La triple médaillée olympique est presque inspirée par elle, de quoi trouver les ressources mentales pour surmonter toutes les difficultés sur la route de l'Arena Champ-de-Mars. Et même au-delà…
« Quand on arrive à trouver cet assemblement, cette plénitude, cette zénitude et que tout est aligné, là, je me sens tellement plus forte et je me dis que je ne peux pas m’arrêter là, maintenant que je suis encore plus forte qu’avant en ayant des choses où je suis fatiguée, j’ai encore des choses à aller chercher. »
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Une seconde jeunesse pour Clarisse Agbégnénou qui vise les JO de Los Angeles 2028
Paris 2024 aurait pu être les derniers Jeux Olympiques de Clarisse Agbégnénou. C'était ce qu'elle avait prévu, mais ses plans ont été revus après la naissance d'Athèna. La vie de maman lui offrant une nouvelle jeunesse, elle compte désormais étirer sa carrière jusqu'aux JO de Los Angeles 2028.
C'est désormais un objectif annoncé, mais pas sans avoir eu un deuxième enfant.
« Je vais me reposer après Paris 2024, maintenant que je me sens bien et que je sais que tout est possible, j’aimerais refaire un enfant et revenir après parce que j’attends la septième étoile et Los Angeles 2028. C'est plus dur avec un enfant, mais ça découle plus. Quand on a des enfants le temps passe beaucoup plus vite », détaille-t-elle.
Ce quotidien partagé entre les tatamis et l'éducation de sa fille lui permet d'éviter la lassitude qui aurait pu s'installer à force de squatter les podiums de tous les grands rendez-vous. Les résultats sont peut-être les mêmes, mais les obtenir en étant maman les rendent différents, comme les périodes de préparation, de travail ou de stage.
Tout est nouveau pour elle, et les challenges inédits.
« Après Tokyo 2020, j’étais à bout de souffle. Je n’avais plus d’envie. Cette année pour avoir un enfant a laissé mon corps et ma tête se reposer. C’était dur, là, je me sens bien. Je suis à mon apogée, j’ai encore des choses à chercher, j’arrive encore à être forte comme ça alors pourquoi arrêter là ? »
Si vous en doutiez encore, Clarisse Agbégnénou est loin d'être rassasiée !
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