JO de Los Angeles 2028 : Amandine Buchard se confie sur son double projet : « En rugby, je suis personne »
Déterminée, la judokate de 29 ans, quadruple médaillée olympique, a expliqué son double projet sportif. Aux Jeux Olympiques de Los Angeles 2028, elle rêve d'une participation en judo et en rugby à 7.
« Non, pas deux médailles. Trois ! »
Aussi énergique que sur un tatami, Amandine Buchard reprend un journaliste avec le sourire. En effet, ce sont bien trois médailles olympiques qu'elle vise à travers son projet olympique.
La Française ambitionne une participation aux Jeux Olympiques de Los Angeles 2028 en judo et en rugby à 7. Pour réussir son pari, la quadruple médaillée olympique a rejoint les rangs du Stade Français dans l'ouest parisien, qui va l'accompagner tout au long de cette olympiade.
Ce mardi 15 octobre 2024, à une centaine de mètres du Parc des Princes, un des symboles de son ancien club, le PSG, Amandine Buchard a présenté son incroyable défi aux médias, dont Olympics.com.
« L'objectif, c'est de faire les Jeux Olympiques en judo et en rugby », confie Amandine Buchard, le regard déterminé.
« Je ne vais pas m'ennuyer. Mais moi, je m'éclate à pratiquer du sport. On va être dans l'adaptation et l’aménagement. Je vais avoir la chance de pratiquer deux sports que j'affectionne, que j'aime et d'être accompagnée. »
« Là, je suis au début de mon projet, il n'est même pas envisageable que j'en abandonne l'un des deux, parce que c'est ça aussi la beauté du projet, d'essayer d'être performante dans les deux. »
Si l'athlète a conscience de l'immense masse de travail qui l'attend, elle ne semble pas effrayée bien au contraire.
« Plus les challenges sont hauts, plus ils me transcendent et plus ils me donnent envie de travailler dur. Le projet judo/rugby, c'est quelque chose qui n'existe pas. C'est encore plus excitant de se dire que tu seras peut-être la première à le réaliser. »
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Judo et rugby à 7 : Comment Amandine Buchard compte réussir son incroyable défi
Elle ne s'en est pas cachée, sans le rugby, Amandine Buchard n'aurait pas décroché sa seconde médaille olympique en individuel lors des JO de Paris 2024.
Ce sport lui a permis de se régénérer sur le plan mental après une olympiade difficile psychologiquement.
« J'ai fait un peu un rejet du judo parce que j'avais un statut et un devoir de ramener tout le temps des médailles. Je n'avais plus l'impression de faire les choses pour moi. À partir de ce moment-là, j'ai commencé à mettre la pression et à perdre un peu cette flamme. »
La quadruple médaillée olympique va alors prendre une forte décision. Conseillée par son préparateur mental, elle va se trouver une activité « ressource ». S'autodéfinissant comme une « accro au sport », elle va se diriger vers le rugby là où d'autres athlètes se trouvent des passions loin des terrains comme le cinéma, la mode ou l'art.
« J'ai dû assumer mes choix auprès du monde du judo, mais au final, je m'éclate au rugby. J'ai fait les Jeux Olympiques et en plus je suis médaillée. »
Épanouie sur les terrains de rugby et toujours ambitieuse sur les tatamis de judo, l'athlète de 29 ans va alors imaginer le projet d'une participation aux Jeux Olympiques de Los Angeles 2028 dans les deux disciplines. Elle s'associe au Stade Français Paris en octobre : « L’un des premiers clubs qui m'a tendu la main et qui a été à l'écoute pour m’accompagner. »
Buchard croit fortement en ses chances de réussite, mais a également conscience du long chemin qui l'attend dans sa quête de devenir une joueuse sélectionnable pour l'équipe de France féminine de rugby à 7.
« Je n’imagine pas le judo sans le rugby, ni le rugby sans le judo. J'ai un objectif d'être performant dans les deux, de me faire ma place dans le monde du rugby parce que je pars de zéro. »
Je n'ai pas de statut au rugby, je suis personne et ça ne me met pas de pression. Au contraire, j'ai tout à prouver.
Directeur sportif au Stade Français Paris, Yohanne Penot nous en dit plus sur les semaines XXL qui attendent Amandine Buchard, sur la route vers Los Angeles.
« On veut travailler en commun avec les staffs pour la préparer au mieux. Elle va s'entraîner le lundi et le jeudi à Noisy-le-Grand, puis avec le Stade Français le mardi, jeudi et vendredi. On ne veut pas griller les étapes. »
« Noisy-le-Grand joue en Fédérale 2, en catégorie C, donc les plaquages doivent être en dessous de la taille. En catégorie A où les Pinks (joueuses du Stade Français) jouent, vous pouvez plaquer en dessous des épaules, donc tout ça, il faut l'accompagner. »
« Il est hors de question qu'on laisse le judo de côté »
Squash, jeux vidéo, football à 5... dans tout ce qu'elle pratique, Amandine Buchard ne vise qu'une seule chose : la victoire.
Grande compétitrice, hors de question pour elle de délaisser son sport de toujours, le judo. Laisser sa place à une autre athlète dans sa catégorie ? Ce serait mal la connaître.
« En étant performante, en étant la meilleure dans ma catégorie en judo, je ne laisserai pas le choix de ne pas me sélectionner. Je ne me suis pas entraînée de novembre à mars en judo et ça ne m'a pas empêché d'être performante et médaillée aux Championnats du monde et aux Jeux Olympiques. »
Après être montée sur le second podium olympique à Paris, la native de Noisy-le-Sec garde de fortes ambitions dans sa carrière de judokate. Une histoire de... cadre.
« Il me reste encore des choses à faire et c'est pour ça que je n'avais pas envie d'arrêter. Certes, j'ai quatre médailles olympiques, mais je n'ai pas de titre de championne du monde senior. D'autant plus que, lorsqu'on arrive à l'INSEP, je n'ai pas mon cadre individuel sur les murs, parce que je ne suis pas championne du monde et je ne suis pas championne olympique en individuel. C'est un petit objectif personnel. »
Ma flamme pour le judo n'est pas éteinte.
Côté agenda, Amandine Buchard ne reviendra pas en compétition sur les tatamis en 2024. Désormais, elle vise seulement les grandes compétitions internationales, ne disputant plus les tournois par équipes en club.
« J'ai pour objectif de préparer les Championnats d'Europe (23 - 27 avril 2025 à Podgorica) et les Championnats du monde en 2025 (du 13 au 20 juin à Budapest), donc ça me laisse pas mal de temps. Mais pour l'instant, en toute honnêteté, ma priorité c'est le rugby, parce que c'est le domaine où il va falloir que je progresse très très rapidement pour pouvoir atteindre le niveau que je souhaite. »
D'un hochement de la tête, Yohanne Penot acquiesce aux propos de sa nouvelle joueuse avant de poursuivre sur le dispositif qui va être mis en place.
« Aujourd'hui, elle est championne de judo, il est hors de question qu'on laisse le judo de côté. Il est important qu'on puisse vite travailler en équipe, et elle va avoir de la chance d'avoir quatre entraîneurs, donc deux de Noisy, deux du Stade Français, deux préparateurs physiques, une préparatrice mentale, une kiné, un docteur, et je pense qu'il va y avoir la même chose au judo. »
« Si avec ça, ça ne fonctionne pas ! » conclut Amandine Buchard, suscitant un éclat de rire général.
Palmarès d'Amandine Buchard aux Jeux Olympiques en judo
- 🥇 Médaille d'or par équipes mixte aux JO de Tokyo 2020
- 🥇 Médaille d'or par équipes mixte aux JO de Paris 2024
- 🥈 Médaille d'argent en -52 kg aux JO de Tokyo 2020
- 🥉 Médaille de bronze en -52 kg aux JO de Paris 2024
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