JO de Paris 2024 - Judo : Amandine Buchard, une quête de médaille d'or pour récompenser une histoire olympique particulière
« Aujourd'hui, je suis vice-championne olympique, je suis médaillée, mais je ne veux pas m'en contenter. J'aimerais bien plus, j'aimerais vraiment réaliser mon rêve d'être championne olympique. »
Amandine Buchard sait ce qu'elle veut aux Jeux Olympiques de Paris 2024 : la médaille d'or des -52 kg femmes.
Ce dimanche 28 juillet à l'Arena Champ-de-Mars, la judokate de 29 ans a l'occasion de réaliser ce rêve qu'elle a toujours eu. Il la transcende autant que son esprit de compétition depuis son plus jeune âge, depuis sa découverte du judo.
Bubuche aimait déjà la victoire à l'école en jouant au football avec les garçons à la récréation, alors c'était une évidence que le même état d'esprit allait être adopté à sa montée sur le tatami.
« J'ai toujours visé le plus haut et pour nous en judo, ce sont les Jeux Olympiques, il n'y a rien au-dessus donc ça a toujours été mon objectif d'être championne olympique », explique-t-elle dans une interview exclusive avec Olympics.com.
Cette force de caractère lui a permis de ne jamais perdre ce but de vue, même si son histoire avec les Jeux Olympiques a parfois été contrariée. Dans les succès comme dans la difficulté, la combattante, au sens premier du terme, n'a jamais abdiqué et le plus beau des métaux pourrait bientôt venir la récompenser.
LIRE AUSSI - Calendrier du judo aux JO de Paris 2024
Amandine Buchard et les Jeux Olympiques : un rêve partagé et « des moments sombres » avant la consécration
Les Jeux Olympiques ont une signification particulière pour Amandine Buchard, et pas uniquement à cause de leurs enjeux sportifs.
Elle les a découvert pendant son enfance en compagnie de son père. Ce dernier est depuis décédé à cause d'une embolie pulmonaire suite à l'infection d'une blessure anodine pendant un entraînement de judo, mais il avait eu des mots qui ont une résonnance particulière aujourd'hui.
« Il y a eu des années où je regardais les Jeux Olympiques avec mon père et il me disait ‘Ma fille, je te vois là-bas, j'adorerais te voir y participer’ », explique la licenciée au PSG Judo.
Elle tire désormais une véritable fierté d'avoir réalisé son rêve et celui de son père, celui qu'elle considère comme son exemple, sa force ou son repère. Si la native de Noisy-le-Sec y est parvenu, c'est aussi parce qu'elle a su tirer une énergie supplémentaire de ce deuil.
Avec sa détermination, chaque épreuve se transforme en tremplin pour se projeter vers les sommets et les hauteurs atteintes ne suffisent pas pour traduire les moments passés « au plus bas ».
Aux JO de Rio 2016, Bubuche a touché son rêve olympique du bout des doigts. La Française était déjà médaillée mondiale et pouvait rêver d'un podium à seulement 21 ans. Elle ne sera finalement pas du voyage à l'Arena Carioca.
Elle est allée au-delà des limites de son corps pour tenter de faire le poids pour combattre dans sa catégorie des -48 kg, en vain. Le rêve d’une vie s’envolait.
La frustration était énorme, l’envie d’arrêter le judo aussi. Malgré une dépression, la Française n’a pas abandonné, puisant des ressources incroyables dans son parcours pour poursuivre son ascension et finalement découvrir les Jeux Olympiques lors de l'édition suivante et viser encore mieux celle d'après.
« Il y a eu une période où j'étais mal, mais il fallait relever la tête. J'avais toujours été une guerrière, mon père m'a éduqué comme ça : se battre pour ce qu'on veut. Je me suis relevée, j'ai travaillé énormément et j'avais les crocs. J'étais frustrée mais cette expérience m'a forgée. Je suis passé par des étapes très douloureuses et des moments sombres, mais je ne regrette rien, c’est ce qui fait la personne que je suis, c'est ce qui fait que je suis médaillé européenne, mondiale et olympique et j'espère que c'est ce qui va m'aider à être championne olympique », se rappelle-t-elle pour Olympics.com.
LIRE AUSSI - Amandine Buchard : « Réaliser l'un des rêves de mon père »
Amandine Buchard, une médaille d'argent et des promesses
Après ce crève-cœur, la catégorie de poids d'Amandine Buchard a changé mais pas ses rêves, ni son kata-guruma ravageur. La nouvelle -52 kg a poursuivi sa progression, son mouvement d'épaule fétiche lui permettant de se frayer un chemin vers le podium des plus grandes compétitions au monde.
Aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, elle était de retour parmi les favorites et son rêve de devenir olympienne est cette fois devenue réalité. Son abgnégation a même failli être récompensée par une médaille d'or, mais l'obstacle Abe Uta s'est dressée sur sa route avec une immobilisation dans le golden score de la finale. Cette défaite n'a rien enlevé à sa fierté d'atteindre son objectif et il lui donne envie de faire encore mieux aux JO de Paris 2024.
La Japonaise semble être une adversaire invincible à renverser pour devenir championne olympique, mais Amandine Buchard en a vu d'autres. Elle est même la seule non-Japonaise à l'avoir battue dans une épreuve individuelle du circuit mondial IJF, en finale du Grand Slam Osaka 2019, et la dernière à l'avoir fait chuter, en demi-finales des Championnats du monde 2022.
Un tel bilan lui prouve que c'est possible et même si ça ne l'était pas, Amandine Buchard aurait trouvé un moyen d'y arriver. Comme toujours !
« J’ai encore pris des informations et c'est un être humain comme moi. Elle a deux bras, deux jambes. Elle est tombée sur cette action, elle a été mise en danger sur d’autres donc ça je vais le travailler, je vais l'étudier pour pouvoir essayer de la faire tomber plus souvent et essayer de gagner les prochaines rencontres », affirme-t-elle avec ambition.
Son tempérament lui a toujours permis d'obtenir ce qu'elle voulait et Bubuche a une nouvelle occasion de le prouver car elle sait exactement ce qu'elle veut aux JO de Paris 2024.
LIRE AUSSI - Catégories de poids du judo aux JO de Paris 2024