Une herbe plus verte à Paris ? Avec Jacco Verhaeren, l’équipe de France de natation veut prendre un nouveau départ
Plusieurs Fédérations françaises ont fait appel à des spécialistes étrangers pour optimiser leurs chances de médailles aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Fernando Rivas en badminton, Oh Seon Tek en tir à l'arc... Olympics.com vous présente ces experts reconnus dans le monde entier chargés de mener les athlètes français vers des sommets. Avant les Championnats du monde de natation, faites connaissance avec Jacco Verhaeren, le premier étranger à occuper le rôle de Directeur des équipes de France de natation.
Lors des Championnats du monde de natation prévus à Budapest du 18 au 25 juin, les nageurs français vont vivre une situation inédite. Pour la première fois, ils seront encadrés par un Directeur des équipes de France qui n’est pas originaire de l’Hexagone.
Jacco Verhaeren a été nommé à ce poste il y a maintenant un an. Le Néerlandais a accepté d’intégrer la Fédération Française de natation après des expériences fructueuses aux Pays-Bas puis en Australie.
C'est lui qui a accompagné des champions olympiques comme Pieter van den Hoogenband ou Ranomi Kromowidjodjo puis permis à l’île-continent de redevenir une des nations phares de la natation mondiale. Il a maintenant l’objectif d’aider les nageurs français à réussir les Jeux Olympiques de Paris 2024.
En tant que directeur des équipes de France, son rôle est de s’assurer que l’ensemble des parties impliquées dans la performance des nageurs tricolores s’entendent et collaborent bien. Le quinquagénaire a des échanges permanents avec les athlètes, les coachs et leurs staffs pour obtenir un environnement de travail optimal qui favorise la réussite.
Malgré l’obstacle de la langue qu’il essaye d’effacer le plus vite possible « pour être transparent », Jacco Verhaeren pense que le fait d’être un étranger est un véritable atout pour mener sa mission à bien.
« L’avantage en venant de l’extérieur, c’est que vous ne portez pas le poids de la culture et de l’histoire de ce qui a été fait avant. Vous n’êtes pas responsable de tout ce qui a marché et moins marché dans le passé et cela permet de réellement prendre un nouveau départ », a expliqué à Olympics.com celui qui avait déjà été le premier étranger à obtenir un rôle similaire en Australie.
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« Aborder les JO quasiment en pilote automatique »
Le Néerlandais cherche à mettre son expérience personnelle au profit du collectif français pour lui apporter des perspectives différentes. Pour cela, il aura besoin de fédérer pour convaincre les personnes en place d’embarquer dans cette nouvelle aventure. Un véritable challenge qu’il est prêt à relever.
« Le plus gros défi dans cette mission, c’est de rassembler autant de gens que possible avec la volonté de faire les choses différemment. D’une certaine manière, ils doivent rompre avec ce qu’ils faisaient avant, garder les choses qui fonctionnaient, mais aussi être ouverts à de nouvelles idées. »
Le natif de Rijsbergen a peut-être mené plusieurs athlètes jusqu’aux podiums olympiques, il sait qu’il a besoin de faire ses preuves dans l’Hexagone. « Ces résultats m’apportent de la crédibilité et m’ouvrent des portes, mais ensuite, je dois entrer et prouver ma valeur aux gens avec qui je travaille. Si j'échoue, cet avantage disparaîtra rapidement. »
Pour que son expérience française soit aussi réussie que les autres, Jacco Verhaeren a déjà identifié des axes de travail.
Un plan de route menant jusqu’aux Jeux Olympiques de Paris 2024 a même déjà été défini. Il se divise en deux grandes étapes : une première année pour apprendre et recueillir autant d’informations que possibles puis à partir de 2023 et des Championnats du monde de Fukuoka, une montée en puissance.
« Il n'y aura plus qu'un an avant les JO. Je ne dis pas qu'il faudra tout gagner dans l'année avant, mais il faudra se rapprocher de ses objectifs et avoir un plan très précis pour pouvoir capitaliser dessus à Paris 2024 », a analysé celui pour qui tout se joue en amont de l’échéance olympique. Selon lui, cela fait déjà quelques mois que le travail a commencé pour que « les JO soient abordés quasiment en pilote automatique .»
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Jacco Verhaeren veut innover en respectant l'histoire de la natation française
L’approche de Jacco Verhaeren n’est pas uniquement centrée sur le résultat. Elle englobe tout un ensemble d’automatismes influençant le mental, le physique, la technique, la récupération, la nutrition ou même l’ambiance au sein du collectif tricolore. Tous ces éléments doivent tirer les nageurs vers le haut et rendre leurs succès possibles. C’est un peu la même philosophie que celle qu’il veut mettre en place avec les équipes qui l’entourent.
« J'ai confiance en cette équipe. Il y a des bons entraîneurs et de bons athlètes. Quand ils partagent leurs expériences, cela permet d'accélérer, de grandir » a avoué celui qui cherche une collaboration encore plus poussée entre les entraîneurs pour faciliter les interactions entre tous les acteurs.
Si Jacco Verhaeren a une idée claire de ce qu’il veut mettre en place, il veut aussi le faire en respectant l’histoire de la natation française et ses spécificités. Son regard extérieur ne doit pas renier l’identité française, au contraire même, il veut en faire l'un des socles de l’équipe qu’il cherche à construire.
« Évidemment, j’écoute attentivement les coachs qui sont là depuis longtemps, mais aussi les athlètes et les staffs, car la culture d’équipe est importante. Il faut que cela marche en respectant cette identité », a reconnu celui qui considère que la passion qui anime les Français peut être cette valeur cardinale.
La nomination de Jacco Verhaeren a peut-être été inédite, ses méthodes nouvelles, certains éléments qui ont fait la renommée de la natation française perdureront aux Championnats du monde de Budapest, aux Jeux Olympiques de Paris 2024 et bien au-delà.
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