Gwladys Epangue : "Un moment de partage unique au monde"
Gwladys Epangue, aujourd’hui co-présidente de la commission des athlètes du CNO français, a remporté la médaille de bronze dans la catégorie des – 67 kg en taekwondo à Beijing en 2008. Double championne du monde, également présente à Athènes en 2004, puis à Rio en 2016, elle raconte l’immense émotion vécue dans la capitale chinoise lors de la cérémonie de clôture des Jeux de la XXIXe Olympiade.
"L’un des deux plus grands regrets de ma carrière, l’autre étant de n’avoir jamais gagné l’or aux Jeux, c’est que je n’ai pas pu participer aux cérémonies d’ouverture à Athènes, à Beijing et à Rio. Les épreuves de taekwondo sont en effet toujours placées en fin de programme, ce qui fait que, nous, les athlètes, arrivions sur place plutôt en deuxième semaine. À chaque fois, devant la télévision, j’ai vu défiler mes camarades, je les ai vu partager ce moment unique qui n’est pas donné à tout le monde, j’ai pensé très fort à eux !"
"En revanche, je garde un souvenir ému de la cérémonie de clôture des Jeux de Beijing. Pour commencer, tous les Français sont réunis dans les travées du stade, rigolent, se congratulent et chantent la Marseillaise à plein poumons avant d’aller faire la fête sur la pelouse avec les athlètes du monde entier. On profite à fond de cette dernière soirée olympique, c’est le moment de joie ultime puisque tout le monde est détendu, dans la mesure où il n’y a plus de compétitions à disputer ! Alors on se lâche !"
"On entre dans le stade en équipe, on marche dans le stade olympique, et là, je me dis 'ouah', j’avance sur cette même piste où Usain Bolt a signé tous ses exploits !" Tous les athlètes du monde se mélangent. On va rechercher en priorité ceux de notre discipline. On est si contents de les retrouver ! Toute la famille du taekwondo est dans l’enceinte. Je cherche l’Américain Steven Lopez, le combattant iranien, ma copine italienne Veronica Calabrese, les Britanniques etc. On sait le chemin que nous avons tous parcouru. On partage nos impressions, notre bonheur, on est si contents ! C’est un moment incroyable et unique."
Avec Rafael Nadal, Kobe Bryant, Roger Federer…
"Ce qui est étonnant, c’est que tous ceux qui sont montés sur les podiums entrent dans le stade avec leurs médailles autour du cou. Le jeu est alors de trouver qui a été performant, et de deviner son sport. On le regarde, on jauge son gabarit et on lui demande 'judo' ? Il répond 'non, boxe !' Il y a aussi la chasse aux photos, on cherche du regard un Rafael Nadal, un Roger Federer ou un Kobe Bryant. Et là, devant eux, on se dit que c’est vraiment incroyable. Voilà des superstars du sport professionnel mondial, hyper heureux, et qui vivent ce moment à fond ! Si heureux et si fiers d’avoir gagné une médaille olympique !"
"C’est un incroyable instant d’unité. Toute l’humanité est réunie dans le stade pour un moment de partage et je pense que tout d’abord, il faut le vivre ! Le sport est au centre du monde à ce moment-là. Et on ne se dit qu’une chose : 'à dans quatre ans !', alors qu’on ne se connaît même pas, et que personne n’est sûr de pouvoir revenir sur la grande scène olympique. Le spectacle de la cérémonie est à la hauteur de nos émotions. Le stade entre en ébullition, on est comme des enfants, on court partout, on s’émerveille devant le feu d’artifice géant qui clôture la cérémonie. Je n’oublierai jamais cette soirée du 24 août 2008."