Surtout ne rien lâcher, mais réussir à faire le vide.
Samedi 12 février, les danseurs sur glace français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron vont devoir trouver la bonne formule pour dompter leurs peurs et prendre la tête de la danse rythmique de leur épreuve de danse sur glace en patinage artistique.
Les deux patineurs, qui se connaissent depuis qu’ils sont enfants, savent que pour aller battre les patineurs du ROC Victoria Sinitsina/Nikita Katsalapov, ou encore les Américains Madison Hubbell/Zachary Donohue, ça se passe beaucoup dans la tête.
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Un travail mental à réaliser
« C’est de plus en plus mental parce que nous sommes capables de tout faire à la perfection, on l’a déjà fait, mais maintenant, il faut avoir la force mentale intérieure pour être au meilleur de nous-mêmes et ne pas laisser nos pensées nous perturber pendant notre danse », expliquait Gabriella (26 ans) dans un entretien exclusif avec Olympics.com avant les Jeux.
Les quadruples champions du monde savent en effet qu’ils peuvent atteindre la quasi-perfection, eux qui détiennent le record mondial de points en danse rythmique, au programme libre et au score cumulé.
Mais ils n’oublient pas non plus leurs déboires de PyeongChang 2018 où, là aussi favoris pour l’or, ils avaient échoué en danse rythmique en raison notamment d’un souci de robe. Ils avaient terminé deuxièmes derrière les Canadiens Tessa Virtue/Scott Moir.
La pression des JO
« Les Jeux Olympiques, c’est quelque chose de spécial. Et je pense que cette pression, ce sentiment de "ça n’arrive qu’une fois dans la vie", c’est très lourd à porter », ajoute Guillaume Cizeron (27 ans) qui se prépare pour la danse rythmique, ce samedi 12 février. « Il y a énormément de pression et de stress, c’est très éprouvant. Tu passes par différentes phases : il y a l’entraînement, puis le jour de compétition, puis juste avant le premier échauffement le matin, et l’échauffement des cinq minutes. Ensuite, c’est l’attente. Le stress monte crescendo jusqu’à ce que tu sois sur la glace pour faire ton show. Ensuite, tu espères "faire le vide" pendant quelques minutes. »
Et c'est exactement ce qu'ils vont devoir réaliser s’ils veulent remporter la compétition et devenir les premiers danseurs sur glace français à décrocher l’or aux JO depuis Marina Anissina/Gwendal Peizerat à Salt Lake 2002.
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« Vraiment vivre le programme »
« On doit être capable d’être parfait techniquement, mais aussi d’oublier cet aspect technique pour vraiment "vivre" le programme », poursuit Cizeron. « À chaque fois, ton corps te donne l’impression de ne jamais pouvoir surmonter cette épreuve. Mais finalement, tu te retrouves dans ta pause de départ et ton corps prend le dessus pour faire le travail. Parce que tu es programmé pour. »
« Le grand défi, c’est de laisser couler et de ne pas laisser ton esprit te dicter ce qu’il va se passer. C’est quelque chose qui se pratique. C’est comme un muscle. Donc oui, il ne faut pas laisser ta tête t’empêcher de faire ce que tu sais faire. À ce moment-là, ton pire ennemi, c'est toi. »
Espérons pour eux qu’ils puissent vaincre cet ennemi pour se couvrir d’or.