JO de Paris 2024 | Escrime : Cécilia Berder et Auriane Mallo-Breton, deux jeunes mamans en lice au Grand Palais
L’une est sabreuse et droitière, l’autre manie l’épée de la main gauche.
Si Cécilia Berder et Auriane Mallo-Breton n’ont pas la même arme de prédilection ni la même expérience olympique, ces deux escrimeuses françaises ont un point commun : la maternité. Et surtout, elles ont réussi le même exploit de revenir au plus haut niveau en se qualifiant pour les JO de Paris 2024 à domicile.
« Maman ! », pourra-t-on entendre résonner dans le Grand Palais pendant la compétition féminine d’escrime, du 27 juillet au 3 août. Et plutôt deux fois qu’une !
« Forcément, ma fille me manque beaucoup parce que je ne la vois pas souvent, mais c'est ma meilleure supportrice », expliquait Cécilia Berder en conférence de presse en juin.
Un sentiment partagé par sa compatriote Auriane Mallo-Breton, qui s’était confiée à propos de son plus grand fan, après son titre de championne de France 2023.
« Quand je suis rentrée de Vancouver, mon fils m’a demandé si j’avais gagné, je lui ai répondu que non », avait-t-elle confié en faisant référence à l’étape de Coupe du monde au Canada, où elle s’était inclinée en 32es de finale contre l’épéiste japonaise Sato Nozomi la semaine précédente.
« Mais là, je vais pouvoir rentrer et lui dire 'C'est bon, maman elle a gagné' ! [Rires] Donc c'est vraiment cool ! »
Découvrez comment la maternité a changé la vie de ces deux athlètes en leur permettant notamment d’avoir un parti-pris plus aiguisé. Pour Olympics.com, elles ont fait tomber le masque en enfilant leur cape de super-maman !
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Moins d’un an après son titre de vice-championne olympique en sabre femmes par équipes à Tokyo, Cécilia Berder a donné naissance à une petite Ambre en mai 2022.
La native de Morlaix a alors croisé le fer avec un nouveau défi : revenir au plus haut niveau après son congé maternité. Elle a su parer les doutes pour être sélectionnée pour Paris 2024 : une première touche réussie !
La sabreuse, qui a également été journaliste pour France Info, reconnaît toutefois avoir eu besoin de temps pour retrouver sa pointe compétitive : « Je pense que ça a mis un peu plus d'un an pour que je digère tout ce qui est arrivé dans ma vie. »
Les Championnats d'Europe par équipes en juin 2023 ont été l’un des éléments déclencheurs, car elle ne se sentait pas encore au niveau malgré son titre continental avec les Bleues.
« Si dans un an je veux être au top, il y a quelque chose à trouver. Pourquoi je pars aux quatre coins du monde en laissant ma fille toute seule, même si elle est très bien entourée avec mon conjoint ? », s’interrogeait-elle à l’époque. « Dans le doute se crée beaucoup de vie aussi, donc c'était chouette de traverser ça ! »
Le tournant s'est produit le 9 décembre 2023 lorsque la licenciée du Cercle d’Escrime Orléanais a fait mouche en remontant sur le podium d’un Grand Prix, à la maison. Ce jour-là, à Orléans, elle avait envie de voir de la fierté dans les yeux de son enfant.
« Ce déclic, ça a vraiment été ma fille », confie celle qui a décroché son cinquième titre national une semaine plus tard.
Berder pointe du doigt le fait que l'humain est quand même bien fait, doté de vraies ressources car, à 34 ans, elle a conscience d’être plutôt sur une fin de carrière.
« Un enfant, par définition, ça a toujours envie de grandir », explique-t-elle, touchée au cœur par cette leçon de vie qui a transformé son approche de l'escrime, affûtant sa détermination à toute épreuve.
La double médaillée mondiale (2015 et 2017) souligne aussi l'impact positif de la maternité sur sa carrière sportive en précisant que sa fille l’aide considérablement en lui apportant beaucoup de fraîcheur, de joie et de sourires.
« Quand je rentre à la maison, que j'aie perdu ou gagné, elle est quand même là et j'ai l'impression qu'elle m'aime pareil. Donc c'est une chance absolue ! C'est un amour infini pour un enfant, c'est incroyable ! J'ai découvert ça grâce à elle. »
La maternité a également permis à Cécilia Berder de faire un pas de côté, comme une esquive, pour prendre un peu de hauteur et relativiser.
« Je suis beaucoup plus légère grâce au fait d'être devenue maman. Je suis tellement détachée. C'est que du bonus maintenant ! »
Par ailleurs, elle a récemment témoigné aux côtés d'autres mamans athlètes dont la judokate Clarisse Agbégnénou et l'ancienne épéiste Laura Flessel, dans un documentaire de Jérôme Weibel, intitulé Championnes, mamans et alors ?, qui est disponible en replay sur Public Sénat jusqu'en juin 2026*.*
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La native de Lyon s’est confiée à propos de sa nouvelle gestion du temps en tant que jeune maman, masseur-kinésithérapeute et athlète de haut niveau.
« L'organisation, c'est vrai que c'est chaud, surtout que mon mari est hockeyeur professionnel », expliquait-elle en parlant de Jules Breton, défenseur sur la glace du Hockey Club Neuilly-sur-Marne 93 avec les Bisons.
Consciente que cette logistique bien rôdée ne serait pas possible sans son conjoint et leurs parents respectifs, l’actuelle sixième mondiale en épée féminine ajoute : « Tout le monde se plie en quatre pour que je sois au mieux, donc je n'ai pas le droit d'aller en compét' et de cueillir des fleurs [Rires]. »
La licenciée au Cercle d’Escrime Saint-Gratien a justement réalisé un début d’année olympique prometteur avec notamment un titre début mai en Coupe du monde à Cali, en Colombie, et une médaille d’argent européenne en Suisse au mois de juin.
Son objectif ? « Avoir mon fils dans les gradins au Grand Palais ! »
Cette idée, qu’elle garde dans un coin de sa tête et qui la « pousse vraiment à essayer d'être la plus forte », aura fait son petit bonhomme de chemin jusqu’à sa sélection pour Paris 2024.
Celui qui « est né une semaine avant les Jeux de Tokyo » vient de souffler sa troisième bougie le 16 juillet. « C'était ma médaille : on ne peut pas tout faire dans la vie [Rires]. »
Et si Auriane Mallo-Breton décrochait sa première médaille olympique au sens propre cet été pour offrir à son petit Mathis un cadeau d’anniversaire pas comme les autres, malgré quelques semaines retard ?
« Le plus beau titre de ma vie: être ta maman ❤️ » (Auriane Mallo-Breton)
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