Il se disait « quasi prêt », il est désormais « prêt ».
C’est ce qu’Émilien Jacquelin a assuré à Olympics.com, lors d’un interview après sa cinquième place obtenue lors de la mass-start de Sjusjoen, en Norvège, ce dimanche 14 novembre.
Après deux attaques placées en montée contre certains des meilleurs biathlètes du monde comme Sturla Holm Lægreid, Tarjei Boe et Quentin Fillion Maillet, il a réalisé une faute sur chaque tir debout, pour enregistrer un 18/20. Mais au ski, c’est bien le double champion du monde de la poursuite qui a été le plus rapide.
Victime d’un fracture du radius au début du mois d’août, sa préparation a été perturbée par une rééducation mais au fur et à mesure que le temps passait, Émilien Jacquelin est monté en puissance jusqu’à ce week-end en Norvège, où il a participé à un sprint et une mass-start avec l’équipe de France, contre les biathlètes norvégiens et des Tchèques, Lituaniens et Belges.
Avec une huitième place lors du sprint (8/10 au tir) et une cinquième place en mass-start, Jacquelin évoque de bonnes sensations, à deux semaines de l’ouverture de la Coupe du monde à Östersund, en Suède (26-28 novembre).
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Après ce week-end norvégien, comment vous sentez-vous ?
Je peux dire je suis prêt. Il y a quelques jours, je sentais que la forme était présente. Mentalement, j'avais énormément d'envie. Finalement, quand je suis stressé, j'ai de l’appréhension et c'est plutôt bon signe. C'est quelque chose qui m'avait manqué l'an dernier, où je ne ressentais pas cette passion. Je pense que le Covid y était pour quelque chose.
Aujourd’hui, j'ai été très satisfait de ce que j'ai pu mettre en place sur les skis. Je pense que je suis prêt et je suis content, malgré la blessure, de répondre présent.
Votre blessure au poignet a été l’une des raisons des deux fautes lors des tirs debout ?
Le poignet n'y est pour rien, mais ça aurait pu être une belle excuse ! On va dire que c'était des erreurs de capacités mentales, un manque de concentration. Un 4/5, n’est pas un mauvais tir, mais c'est vrai en tout cas que si je veux aller chercher une médaille olympique, il vaut mieux faire 5/5 que 4/5. Il manquait un petit peu d'intensité mentale dans mes tirs. Il ne faut pas viser le noir, mais le centre de la cible. Ce sont des petits détails, mais ils peuvent faire des grosses différences. Et je sens que depuis une semaine, on va dire j'ai du mal à vraiment aller chercher le cœur de la cible et donc ça peut faire des petites erreurs.
Après ces deux belles dernières saisons, quels sont vos objectifs pour 2021/22 ?
Avant, avant la blessure, j'étais très concentré pour devenir un biathlète plus régulier pour viser cette année, et surtout les années futures, le classement général de la Coupe du monde. Ça ne va pas avec mes qualités naturelles. Ça me demande d'aller un peu contre nature et d'évoluer aussi en tant que personne. Je pense être un coureur instinctif, qui aime les courses d'un jour, et c'est encore compliqué pour moi d'avoir cette régularité mentale. J'ai vraiment pris le temps de réfléchir à ça. Est ce que vraiment j'en ai envie ? Est ce que que j’accepte ce challenge, ou je ne me sens pas capable ? J'ai envie de voir si je peux le faire.
Après la blessure, j’ai vu que j'allais prendre du retard sur la préparation. Je n'ai pas changé d’objectif, parce que sur le long terme, c'est toujours là où je veux aller. Mais les Jeux Olympiques sont devenus la seule et unique priorité de la saison car je voyais bien que le début de saison allait être compliqué.
Avec ce week-end, je me rassure, tant sur la forme physique que sur le tir. À moi d’évoluer encore pour être encore plus performant avec la carabine. Mais ce ne sont que des courses de préparation. Tout reste encore à faire.