Émilien Jacquelin, une blessure qui ne freine pas ses ambitions olympiques
Émilien Jacquelin a terminé la saison 2020-2021 avec un titre mondial en poursuite et une septième place au général de la Coupe du monde de biathlon, avant de se fracturer le radius durant l'été. Mais il en faudra plus pour l'empêcher de viser un podium aux JO de Beijing 2022.
« La blessure renforce mes ambitions olympiques », affirme Émilien Jacquelin lors d'un entretien avec l'AFP.
Après Vincent Defrasne, Vincent Jay et Martin Fourcade, Émilien Jacquelin sera-t-il le quatrième Français à remporter un titre olympique dans une épreuve individuelle de biathlon ? Le double champion du monde en titre de la poursuite a les atouts pour se présenter à Beijing 2022 avec cet objectif, même s'il a été victime d'une fracture du radius cet été.
Depuis la retraite sportive de Martin Fourcade, il est le seul biathlète tricolore à avoir remporter un titre planétaire. C'était en 2021, avec une nouvelle médaille d'or en poursuite. Le natif de Grenoble avait déjà remporté la poursuite en 2020, et décroché l'or en relais avec son illustre aîné.
Avant les Championnats du monde 2021, le biathlète de 26 ans avait pu compter sur les conseils de Martin Fourcade. Les deux anciens coéquipiers avaient partagé plusieurs séances d'entraînement. Un passage de témoin ? Même si Quentin Fillon-Maillet a terminé devant lui en Coupe du monde l'an passé (3e pour Fillon-Maillet, 7e pour Jacquelin), le natif de Grenoble est l'un des leaders de l'équipe de France et pourrait bien marcher dans les pas de l'olympien français le plus titré de l'histoire.
Et si la blessure est venu s'immiscer dans sa préparation olympique, ses rêves dorés sont toujours bien intacts.
Émilien Jacquelin travaille pour décrocher sa première médaille olympique
Pour s'affirmer comme le digne héritier du septuple médaillé olympique, Émilien Jacquelin devra briller à Beijing 2022. Mais alors que tous les voyants semblaient au vert pour lui, une blessure est venue perturber la préparation de sa saison olympique. Cet été, Émilien Jacquelin a été victime d'une chute à vélo et a dû passer sur la table d'opération.
Neuf vis et une plaque ont été nécessaires pour soigner une fracture du radius avec déplacement. Si ce contre-temps l'a contraint à revoir son programme, il n'a pas réduit ses ambitions olympiques.
Parfois irrégulier sur la longueur d'une saison mais capable de se sublimer dans les grands rendez-vous, Jacquelin veut briller aux Jeux Olympiques d'hiver. Dans un entretien à l'AFP, il a confié les atouts qui lui semblent importants dans cette optique.
« Les courses d’un jour, c’est ce que j’affectionne, je l’ai prouvé par le passé, et on dit souvent qu’aux JO, il y a de très belles histoires qui s’écrivent. J’ai envie d’écrire la mienne. De prouver aussi à tous ceux qui vont regarder les Jeux cet hiver que malgré les coups durs, les coups du sort, si on redouble de travail, d’abnégation, de volonté, on est capable de faire face et de continuer à avancer. Mon challenge sera de garder beaucoup de calme, de sérénité et de continuer à travailler en vue des JO. »
Émilien Jacquelin sait que « cet hiver sera rude »
Malgré une perte de mobilité, le biathlète du CS Villard De Lans a perdu peu de temps dans sa préparation estivale. Sans solliciter sa main gauche, laissée au repos pendant un mois et demi, le sextuple médaillé mondial a rapidement repris le travail physique.
Dans sa course contre-la-montre pour être prêt aux Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022, il a expliqué à L'Équipe avoir perdu « à peine quatre ou cinq jours de volume d'entraînement ».
À la mi-septembre, celui qui avait 85% de réussite face aux cibles la saison dernière a pu revenir sur le pas de tir. Et c'est à ce niveau que se trouve le véritable challenge pour lui. Pendant le stage de Font-Romeu auquel il a participé avec l'équipe de France, le champion du monde de la poursuite a dû utiliser une nouvelle technique à cause de sa blessure.
Le membre du relais masculin cinquième des Jeux Olympiques d'hiver de PyeongChang place désormais sa carabine entre l'index et son majeur, mais ne sait pas encore s'il utilisera cette technique en compétition.
« C’est une position beaucoup moins optimale : la carabine bouge beaucoup plus et je suis moins relâché, mais pour autant, pour le moment, je tire bien. Je dis pour le moment parce que peut-être que c’est juste que je mets beaucoup d’effort mental là-dessus et qu’à un moment, je vais lâcher mentalement, je n’en sais rien. Il va falloir que je choisisse si je tente ça (en compétition) ou mon tir normal. »
Pour se rôder avant les Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022 et laisser sa blessure derrière lui, Émilien Jacquelin peut miser sur la reprise de la saison.
« Je sais que cet hiver sera rude. C’est un challenge. Ma chance, c’est que les JO arrivent trois mois après l’ouverture de la saison, ça laisse beaucoup de temps pour travailler pendant les courses. Mais c’est vrai que lorsque je suis tombé, ma première pensée a été de me dire : « C’est terminé pour les Jeux ». Avec du recul, j’ai envie de toujours croire en ma bonne étoile », a-t-il relativisé dans des propos rapportés par l'AFP.
C'est à Östersund à partir du 26 novembre qu'Émilien Jacquelin va pouvoir renouer avec la compétition et se tester en prévision des Jeux Olympiques d'hiver. Moins d'un mois plus tard, le Français sera particulièrement attendu sur l'étape du Grand-Bornand où il évoluera devant son public du 13-19 décembre.