Coupe du monde de ski alpin | Alexis Pinturault avant la reprise de la saison à Sölden : « L'impression d'attaquer une nouvelle carrière »
Double médaillé des derniers Championnats du monde, Alexis Pinturault s’est livré dans une interview exclusive à Olympics.com sur ses objectifs et les challenges qui l’attendent lors de sa saison 2023/24 de ski alpin, qui promet énormément.
Ski alpin
Alexis Pinturault a réussi son premier objectif de la saison.
En mars dernier, lors d’une interview exclusive avec Olympics.com, le skieur français avouait sa nécessité de prendre en masse musculaire lors de sa prochaine préparation physique en vue de ses objectifs de descente à venir.
Challenge réussi pour Pintu qui se présente en pleine forme physique en ce début d’automne, avant le début de la saison de ski alpin, 2023/24 avec le slalom géant de Sölden (Autriche), le 29 octobre.
« Ce ne fut pas un été facile, l’entraînement physique notamment. Il fallait s'employer pour pouvoir aller chercher ces objectifs de poids en vue des objectifs de performance sur les skis. Je l'ai ressenti un peu éreintant, mais ça s'est bien passé. J'ai réussi à prendre ces trois-quatre kilos en volume musculaire. »
Le Français de 32 ans, considéré comme l'un des skieurs les plus polyvalents du circuit, s’apprête à entamer une saison particulière. Celle du plaisir, du challenge, mais également celle de la « page blanche », comme il le confie, car de nombreux chapitres s’apprêtent à être écrits par Pinturault.
Alexis Pinturault revient pour Olympics.com sur ses objectifs, sa préparation, ses rêves de victoires en descente et les prochains Jeux Olympiques d’hiver de Milano Cortina 2026.
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Alexis Pinturault : Une préparation inédite
« C'est marrant, depuis que l'on a attaqué les entraînements de descente, tu es toujours avec la banane, avec le sourire, comme un enfant qui s'amuse dans ce qu'il fait et qui est épanoui. »
Prononcées par l’un de ses entraîneurs lors de la préparation estivale, ces paroles résument bien Alexis Pinturault pour ce cru 2023/24. Souriant et optimiste, le Français s’est entraîné sur une nouvelle épreuve durant l’intersaison, la descente. Là où règnent deux cadors : le détenteur du gros globe de cristal Marco Odermatt et le vainqueur du petit globe de la descente, Aleksander Aamodt Kilde.
Spécialiste du slalom géant et du slalom, Pintu avait « toujours laissé de côté » la descente pour prioriser ses résultats et sa quête de victoire. Mais à la fin de la saison 2022/23, il a pris une grande décision : réussir en descente.
« Je me suis dit : 'pourquoi pas y aller maintenant ?' J'ai réussi un bon nombre de choses et c'était naturel de tenter cette aventure. C'est la seule discipline où je n’ai jamais gagné, donc pourquoi pas accrocher une descente à mon palmarès, ce qui serait extraordinaire. »
La descente est l’épreuve où la vitesse est le maître-mot, l'élément essentiel de la performance. Discipline reine du ski alpin, elle requiert une préparation physique et technique adéquate, différente que celle qu'il a pu connaître auparavant. Pour maximiser ses chances de réussite, le Savoyard laisse tomber le slalom, où il a remporté trois victoires en Coupe du monde.
« C'est assez naturel de passer des disciplines techniques aux disciplines de vitesse. Toutefois, ça demande du temps et de la préparation, c'est pour ça que ça me semblait difficile, voire impossible, de devenir performant en descente si je continuais à faire du slalom. J’ai fait un choix qui a été fort pour pouvoir devenir performant en descente. »
« Pendant ma préparation estivale, je voyais des slaloms sur les glaciers et dans l'hémisphère sud et ça ne me manquait pas du tout, c'était acté. »
Loin d’être parmi les favoris en descente cette saison, Alexis Pinturault n’en a cure. Il rentre dans une partie de carrière où le plaisir prime sur l’obsession du résultat. La découverte de techniques d’entraînement, des sensations de la descente, d’un nouveau staff permet également au champion du monde de combiné alpin 2023 de retrouver une certaine fraîcheur mentale.
« C'est une nouvelle forme de motivation. J'ai un peu l'impression d'attaquer une nouvelle carrière. Je m'attaque à un nouvel objectif qui est complètement différent. Je repars d'une page blanche, je dois faire d'abord un peu mes gammes. Ces nouveaux objectifs me donnent énormément de fraîcheur. »
Alexis Pinturault : « C'est une nouvelle aventure ! »
Si la saison dernière était placée sous le signe du retour après sa médaille d’or en combiné et sa médaille de bronze en super-G lors des Mondiaux 2023 de ski alpin, comment qualifier cette saison 2023/24 à venir, pleine de défis ?
À cette interrogation, Pintu sourit – « c’est vraiment dur » (rires) – avant de s’essayer à une petite liste d’envies.
« Je suis dans une situation très particulière. Autant pour le géant et le super-G, ce sont deux disciplines fortes pour moi, où j'ai une régularité très intéressante. L'objectif, c'est de garder ça, voire de l'améliorer concernant le super-G. »
Pas d’objectif de classement certes, mais une volonté de réussir en super-G et en géant. Et pour la descente ? Alexis Pinturault mesure le chemin qu’il lui reste à parcourir avec un discours intelligent et patient, seulement trahi par son regard perçant et plus qu’ambitieux.
« C'est une nouvelle aventure où il faudra laisser du temps et être probablement un peu plus indulgent. Mon objectif, c'est de pouvoir continuer à aller chercher les podiums et aller chercher des victoires, que ce soit en géant, mais aussi maintenant en super-G, où j'aimerais gagner en régularité. J'ai fait le choix justement d'aller en descente et donc, du coup, j'espère pouvoir aussi bénéficier de cet entraînement pour le super-G. »
La Coupe du monde de ski alpin débutera ce dimanche 29 octobre avec le géant d’ouverture de Sölden en Autriche. Alexis Pinturault fait partie de la sélection de l’équipe de France et commencera sa saison dès ce week-end. Pour le voir en descente, il faudra patienter début décembre sur la piste américaine de la station de Beaver Creek (1ᵉʳ et 2 décembre 2023).
« Pour la descente, Zermatt (8-12 novembre) nous semblait un peu précipité, on ne voulait pas commencer trop tôt. Je dois faire ma place. Si je n’y vais pas, je ne perds rien, alors au contraire, nous, on se dit, on va optimiser ce temps pour aller faire cinq manches par jour d'entraînement pour se préparer au mieux pour la saison dans son ensemble, et pas uniquement pour ces deux premières courses. Derrière, j'attaquerai les descentes à Beaver Creek. »
Un début de saison chargé pour Alexis Pinturault lancé à pleine vitesse vers ses objectifs, placés sous le signe du plaisir, mais également de la performance, toujours.
« L'objectif d'ici Beaver Creek, ça va être de prendre de la confiance et voir à quel point je peux potentiellement devenir performant. Mais, le premier adversaire à battre, c'est aussi nous-mêmes. La première course que l'on fait, on la fait vis-à-vis de nous-mêmes. »
Et cette saison, Alexis Pinturault va aussi la faire pour lui.
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