Cinq choses à savoir sur Frank Ntilikina, seul Français des finales de conférences NBA
Il ne reste plus qu’un joueur français en lice dans les play-offs NBA : Frank Ntilikina. Le meneur va participer aux finales de conférence avec les Dallas Mavericks à partir de ce mercredi. Découvrez cinq choses à savoir sur le vice-champion olympique de Tokyo 2020.
Frank Ntilikina est le dernier joueur français encore en lice dans les play-offs NBA. Non utilisé lors du premier tour face à Utah, le meneur a joué un rôle important dans la qualification des Dallas Mavericks pour les finales de la Conférence Ouest aux dépens de Phoenix, la meilleure équipe de la saison régulière. Il défiera à partir de mercredi 18 mai les Golden State Warriors de Stephen Curry.
C’est une véritable rédemption pour le joueur de 23 ans après quatre saisons compliquées à New York. Il peut désormais espérer soulever le trophée Larry O’Brien moins d’un an après être monté sur le podium aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, en 2021 où la France a terminé deuxième après sa défaite en finale contre les États-Unis (82-87).
Formation, précocité, style de jeu : découvrez cinq choses à savoir sur Frank Ntilikina avant les finales de conférence en NBA.
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Né en Belgique mais formé en Alsace
Frank Ntilikina et Tony Parker sont deux meneurs français qui ont percé en NBA, mais ils partagent aussi un autre point commun : ils sont nés en Belgique.
Alors que l’ancienne légende des San Antonio Spurs a vu le jour à Bruges à l’époque où son père y jouait, l’actuel joueur des Dallas Mavericks est né à Ixelles, dans la banlieue de Bruxelles. Ses parents s’y étaient installés pour fuir les massacres au Rwanda.
Ils ont ensuite rejoint Strasbourg quand le futur joueur NBA n’avait que trois ans. C’est en Alsace que Frank Ntilikina a découvert le basket en suivant ses grands frères. Il y a fait toute sa formation.
Le futur médaillé olympique a rejoint Saint-Joseph, son premier club, puis a gravi les échelons jusqu’à découvrir la Pro A avec la SIG Strasbourg en avril 2015.
Aujourd’hui encore, le club alsacien est fier du parcours de son ancien protégé. Une bannière célébrant la draft de Frank Ntilikina est accrochée au plafond du Rhénus Sport au même titre que celles qui mettent à l’honneur les titres nationaux de l'institution quasi-centenaire.
Un Prince à New York
Jusqu’en 2020 et l’arrivée de Killian Hayes en NBA, Frank Ntilikina était le joueur français drafté le plus haut. Il avait été choisi par les New York Knicks avec le huitième choix en 2017.
La franchise qui réside au Madison Square Garden misait beaucoup sur lui. Il n’avait pas encore 20 ans, mais restait sur deux saisons pleines dans l’élite du basket français. Son potentiel avait convaincu Phil Jackson, mythique entraîneur des Chicago Bulls de Michael Jordan puis des Los Angeles Lakers de Kobe Bryant, de miser sur lui juste avant d'être démis de ses fonctions de président des Knicks.
Les attentes étaient tellement importantes que le meilleur espoir du championnat de France 2017 apparaissait sur un immeuble de Manhattan avec une publicité qui s’étalait sur une vingtaine d’étages.
Le Français a compilé 5,9 points, 2,3 rebonds et 3,2 passes décisives par match lors de sa saison rookie, héritant du surnom de French Prince.
Ses qualités avaient même été mises en avant par LeBron James. « Il sait jouer, c’est le plus important. Ntilikina est un joueur très cérébral. Je pense qu’il est plus en avance défensivement qu’offensivement. Mais il progresse en attaque à mesure qu’il joue et en fonction des opportunités. À chaque match, plus il a l’opportunité de jouer, plus il devient à l’aise avec le jeu NBA, plus son jeu offensif progresse. »
Des exploits en équipe de France
Frank Ntilikina s’est fait un nom très tôt en brillant avec les équipes de France jeunes.
Il a remporté l’Euro U16 en 2014 puis l’Euro U18 deux ans plus tard. Avec les A, le natif d’Ixelles a aussi participé à deux campagnes et décroché deux médailles : le bronze à la Coupe du monde 2019 et l’argent aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020.
Avant d’être diminué par une blessure pendant les JO l’été dernier, le meneur avait su élever son niveau de jeu dans les matchs couperets du mondial chinois. Et pas uniquement parce que son style de jeu défensif colle parfaitement à l’ADN du sélectionneur Vincent Collet qui l’avait lancé chez les pros à Strasbourg.
Il avait terminé le quart de finale victorieux face aux États-Unis (89-79) avec onze points, et pas les moins importants ! Le meneur a égalisé à 4 min 33 du buzzer sur un tir à 3 points puis il a donné six unités d’avance aux Bleus sur un tir en fin de possession deux minutes plus tard. Cette action avait été l'un des tournants du match.
Les Français n’avaient pas réussi à rallier la finale après ce succès historique, mais Frank Ntilikina n’avait pas grand chose à se reprocher. Il avait été le co-meilleur marqueur de son équipe lors de la demi-finale perdue face à l’Argentine (66-80). Ce jour-là avec 16 points, l’international français a établi son record de points en équipe nationale.
Un défenseur né
Depuis qu’il est professionnel, Frank Ntilikina n’a jamais terminé une saison en marquant plus de dix points par match. Mais ce n’est pas son rôle ! Le meneur a toujours été réputé pour ses qualités défensives.
Parfois timide offensivement, il est appliqué à être un véritable poison pour l’adversaire. Le joueur d'1,98 m profite d'une envergure qui dépasse les 2,10 m pour gêner l’équipe adverse et notamment leurs joueurs extérieurs.
Il en a fait une arme pour exercer une pression permanente sur le porteur du ballon. Le Français s’illustre plus souvent en interceptant des ballons ou en contrant qu’en marquant. Il l’a encore prouvé lors de la série entre Dallas et Phoenix où son abattage défensif a beaucoup fait parler.
Son implication défensive a beaucoup gêné le duo Chris Paul - Devin Booker qui a vu son adresse péricliter quand le Frenchie était leur adversaire direct. Les deux joueurs qui ont participé aux All-Star Game cette année ont tourné à moins de 20% de réussite face à lui.
À temps de jeu égal, Frank Ntilikina est proche du top 20 en terme de ballons déviés depuis le début des play-offs.
Rédemption dans le Texas
Frank Ntilikina est l'un des héros inattendus des plays-offs. Lors de la saison régulière, il n'a participé qu'à 58 matchs avec seulement 11,8 minutes par match pour des moyennes de 4,1 points, 1,4 rebond et 1,2 passe décisive.
Le meneur était utilisé en sortie de banc et n’a été titularisé que quand la star Luka Doncic a contracté le Covid-19 pendant l’hiver. Son rôle mineur dans la rotation des Mavericks ne lui a pas permis de participer au premier tour des play-offs face à Utah.
Mais le numéro 21 de la franchise texane a participé aux sept matchs des demi-finales face à Phoenix. Et avec un rôle de plus en plus important.
Il a joué au moins 13 minutes lors des trois derniers matchs de la série qui ont permis à Dallas de rallier les finales de conférence. « Frank n'a pas marqué jeudi, mais il a eu un impact énorme grâce à ses déviations et ses interceptions. Il a énormément pesé sur le terrain quand il jouait », a dit de lui Jason Kidd, son entraîneur.
En finales de conférence face aux Golden State Warriors, son apport défensif pourrait encore être bien utile aux Mavs. Comme Phoenix avec Chris Paul et Devin Booker, la franchise basée à San Francisco compte beaucoup sur son duo meneur - arrière composé de Stephen Curry et Klay Thompson. Frank Ntilikina sera amené à défendre sur eux quand il sera sur le terrain.