Canoë slalom : Marjorie Delassus arrive aux Championnats du monde avec un « meilleur mental »
Marjorie Delassus est l'une des céistes les plus attendues aux Championnats du monde de canoë slalom organisés à Augsbourg du 27 au 31 juillet. La Française, finaliste des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, a décroché ses premières médailles internationales cette saison et vise désormais un podium mondial pour monter en puissance sur la route de Paris 2024.
Beaucoup de choses ont changé dans la carrière de Marjorie Delassus au cours des 12 derniers mois.
L’été dernier, elle découvrait les Jeux Olympiques en tant qu’outsider. Cette année, elle se présente aux Championnats du monde de canoë slalom comme une des favorites de l’épreuve femmes.
« L'objectif, c'est d'aller chercher la médaille d'or, mais il ne faut pas brûler les étapes », a expliqué la Française à Olympics.com.
Si elle a de telles ambitions pour le rendez-vous mondial prévu à Augsbourg du 27 au 31 juillet, c’est parce que la céiste de 24 ans arrive en Bavière avec le plein de confiance. Au printemps 2022, elle est devenue vice-championne d’Europe avant de décrocher la médaille d’argent à la Coupe du monde de Prague.
Sur ces deux épreuves, elle n’a été devancée que par la Britannique Mallory Franklin, vice-championne olympique en titre. La native de Bourg-Saint-Maurice est fière de ces deux performances, mais elle est surtout soulagée.
« C'est vrai que ça fait du bien. Après les JO, j'ai eu un petit peu de pression sur les premières courses et notamment les sélections nationales qui ne se sont pas très bien passées pour moi, on va dire, je me qualifie tout juste. Forcément, ça fait du bien de voir que les résultats arrivent et que tous les efforts et tout le travail fourni pendant l'hiver commence à payer. Ça donne envie d'aller chercher toujours plus et ça, c'est motivant. »
En quête de repères après les Jeux, elle a débuté l’année idéalement avec une médaille d’argent aux Championnats d’Europe. « C'est beaucoup de bonheur et de fierté d'avoir réussi ce que je voulais. »
Ce résultat lui a permis de se mettre moins de pression pour confirmer immédiatement en Coupe du monde.
Paris 2024, un objectif en famille
La gestion des émotions quand les enjeux s’élèvent, revêt d’une importance capitale pour elle. Ces podiums ont été rendus possibles par le déclic d’une quatrième place.
Marjorie Delassus avait terminé à moins de cinq secondes du podium aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, en 2021. En atteignant la finale, son objectif, celle qui avait été sacrée championne d’Europe U23 en 2019 a gagné l’expérience qui l’a menée vers les podiums internationaux du printemps 2022.
« Ce qui me manquait peut-être sur les courses internationales et que j'ai réussi à trouver là, c'est vraiment un mental qui me permettait justement d'être concentrée sur moi et de mettre en place mon projet. Et ça, j'ai réussi à le trouver au départ des Jeux Olympiques. Réussir à garder cet état d'esprit au départ de grands championnats, c'était vraiment quelque chose d'important pour moi. »
Marjorie Delassus sait que c’est sur ce détail que sa place sur le podium mondial peut se jouer.
Plus qu’un objectif de résultat, elle veut « être dans le bon état d'esprit pour pouvoir s'engager pleinement dans sa course et n'avoir aucun regret. » Pour y arriver, elle pourra compter sur le soutien des siens.
Son frère Anatole a aussi été sélectionné pour les Championnats du monde. Il sera aligné en slalom extrême alors que leur sœur Doriane, médaillée d’or aux Jeux Olympiques de la Jeunesses de Buenos Aires 2018, pourra aussi postuler à une place en équipe de France dans un avenir proche. Ce soutien familial est un vrai atout pour Marjorie Delassus.
« On est super soudé. C'est chouette parce qu'on se tire tous vers le haut et on partage cette passion commune », a expliqué l’aînée de la fratrie de quatre enfants.
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Un travail technique pour succéder à Jessica Fox
Si le plan mental est important pour elle, l’athlète de 22 ans veut aussi progresser sur certains aspects techniques, à deux ans des Jeux de Paris 2024. Elle disputera d'ailleurs l'épreuve olympique sur son bassin d'entraînement, à Vaires-sur-Marne.
« Le chrono, il nous permet d'avoir des repères par rapport aux autres pagayeurs et c'est important. Mais ce que je cherche, c'est plutôt la mise en place de certains points techniques que j'ai cherché à travailler. »
Pour tenter de succéder à Jessica Fox, Marjorie Delassus veut notamment switcher aussi bien que l’Australienne, qui peut changer de côté avec aisance pour faire le choix le plus rapide et non pas celui qui lui convient le mieux.
Les Championnats du monde seront l’occasion pour elle de se situer face aux meilleurs céistes de la planète, mais aussi d’évaluer ses progrès aussi bien sur le plan mental que technique.
Marjorie Delassus a peut-être beaucoup évolué au cours des 12 derniers mois, mais elle ne compte pas s’arrêter là à deux ans des Jeux Olympiques de Paris 2024.