Championnat du monde de ski freestyle 2023 : Kevin Rolland est de retour pour une dernière danse
Champion du monde 2009, médaillé olympique et porte-drapeau de la délégation française aux Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022, Kevin Rolland dispute la dernière compétition de sa carrière lors des Championnats du monde de ski freestyle, qui se déroulent actuellement à Bakuriani en Géorgie.
Ski acrobatique
À 33 ans, Kevin Rolland dispute la dernière compétition de sa carrière, lors des Championnats du monde de ski freestyle à Bakuriani en Géorgie (19 février - 5 mars).
Sa dernière compétition remonte aux Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022 où il s'était classé sixième. C'est également la place qu'il a obtenu lors des qualifications, ce mercredi 1er mars, avant la finale de samedi.
« Beaucoup de gens pensaient que les JO seraient ma dernière compétition », confie-t-il à L'Équipe. « Mais je ne voulais pas me fermer de porte. »
Le Français se mêle donc à la fête du freestyle mondiale lors de laquelle sa compatriote Perrine Laffont a réalisé un doublé en remportant l'or en bosses simples et parallèles les 25 et 26 février. Il retrouve également sa cousine Tess Ledeux, qui participera à l'épreuve de ski big air vendredi 3 mars après avoir disputé le slopestyle où elle n'a pas réussi à décrocher une médaille à cause d'une chute lors de son premier run en finale (12e).
Kevin Rolland, un titre mondial et une médaille olympique
Kevin Rolland a entamé sa carrière internationale lors de la saison 2005-2006, et a participé à toutes les plus grandes compétitions de ski freestyle du monde depuis : le Winter Dew Tour, les Winter X Games, les Championnats du monde, les Coupes du monde et bien sûr les Jeux Olympiques d'hiver.
Si encore aujourd’hui, il reste une référence dans le paysage sportif français c’est parce qu'il a multiplié les exploits. Les médailles et les trophées ont jalonné son parcours, avec notamment : quinze podiums en Coupe du monde, dont six victoires, un titre de champion du monde, neuf podiums aux X Games dont quatre victoires, et bien sûr une médaille de bronze lors des Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi 2014. Il avait pris la troisième place du ski halfpipe hommes derrière l'Américain David Wise et le Canadien Mike Riddle. Au moment de prendre sa retraite, Kevin Rolland a tout gagné sauf la médaille d'or olympique. Il avait terminé 11e à PyeongChang 2018 et 6e à Beijing 2022.
En Coupe du monde, Kevin Rolland a connu son meilleur hiver en 2016 avec une deuxième place au classement général. Si en France on pense à lui grâce à ses exploits olympiques, il est aussi resté dans les mémoires outre-Atlantique pour s’être imposé aux X Games en superpipe deux années consécutives, en 2010 et 2011.
Kevin Rolland, porte-drapeau à Beijing 2022 après avoir été miraculé
En mai 2019, peu de temps après sa médaille d'argent aux Championnats du monde, Kevin Rolland a été victime d’un grave accident à La Plagne alors qu’il tentait de battre le record du monde de hauteur sur un quaterpipe. Son état de santé a été préoccupant avec une longue liste de blessures suite à cette chute : bassin luxé, vertèbres fracturées avec la rate, le foie et le pancréas touchés ainsi que les poumons perforés... Dans le coma, il était entre la vie et la mort.
Mais Kevin Rolland a récupéré et contre toute attente, il a repris sa carrière, avec les Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022 comme motivation. Il a été porte-drapeau de la délégation tricolore et le voici désormais présent aux Championnats du monde de ski freestyle 2023 à la surprise générale.
« Après ce qui m'est arrivé, quand tous les médecins m'ont dit que le ski, c'était terminé, pour moi, être au départ des JO, c'était un signe très fort », estime Rolland, toujours à L'Équipe. « Et plus que ça, être porte-drapeau en tant que freestyleur, le premier... Ça aurait été inimaginable quelques années auparavant. »
S'il a bien réussi à se qualifier en finale, ce n'est pas une fin en soi pour autant.
« J'aimerais impressioner pour ma dernière compétition, que les gens qui me pensent un peu mort soient obligés de se rendre à l'évidence. Forcément, dans un monde idéal, j'aimerais être sur le podium. Ça va être compliqué, mais c'est possible. »