TQO africain de boxe : Pape Mamadou Sow Jr veut décrocher un quota olympique pour faire mieux que son père
À domicile, Pape Mamadou Sow Jr sera l'un des boxeurs sénégalais les plus attendus lors du Tournoi de Qualification Olympique de boxe (9-15 septembre à Dakar). S’il obtient un quota pour les Jeux de Paris 2024, il pourra faire mieux que son père, véritable légende du noble art dans son pays.
Pape Mamadou Sow Jr. a beau être champion du Sénégal et médaillé de bronze aux Championnats d’Afrique, il se considère avant tout comme un fils de champion.
Son père qui porte le même nom que lui a marqué l’histoire de la boxe au pays de la Teranga. Premier Sénégalais champion d’Afrique, il rêvait des Championnats du monde et des Jeux Olympiques avant que son état de santé ne l’en empêche, devenant partiellement paralysé après un combat.
C’est désormais son fils qui court après ces objectifs. Encore plus que décrocher des titres de prestige, c’est faire mieux que son paternel qui motive le jeune boxeur de Dakar.
« Je lui dis toujours que je veux tout faire pour battre tous ses records. C'est une motivation de faire mieux que lui. À chaque fois, quand je m'entraîne, quand je dors, quand je mange, je me dis que je veux battre les records de mon père. Personne n'a fait mieux que lui, c'est mon objectif d'y arriver », explique depuis son quartier d’HLM 5 le jeune boxeur à Olympics.com.
« À chaque fois que je vois les JO à la télé, ça me donne envie d’y être »
Les ambitions et la passion de la boxe sont un véritable héritage pour lui. Pape Mamadou Sow Jr n’avait que deux ou trois ans quand il est allé à la salle pour la première fois. Son père l’emmenait sur ses épaules et lui donnait ensuite des petits gants pour qu’il puisse frapper dans un sac.
La transmission avait commencé.
Ces premiers souvenirs ont marqué celui qui reste sur un succès aux Championnats d’Afrique Zone II et vise une qualification aux Jeux de Paris 2024. Le boxeur de 27 ans va participer au Tournoi de Qualification olympique de boxe organisé du 9 au 15 septembre à Dakar avec la volonté d’obtenir le quota pour les prochains JO qui sera mis en jeu en -51 kg.
Cet objectif est double. Véritable passionné de sport, le Sénégalais également ceinture noire de taekwondo a l’occasion de réaliser son rêve de participer aux JO tout en faisant mieux que son père.
« Je veux y arriver pour faire l’honneur de ma famille. Si je décroche le quota, ça va être quelque chose, pour moi, ma famille, mon père, mais aussi le Sénégal. À chaque fois que je vois les JO à la télé, ça me donne envie d’y être », explique celui qui avoue regarder autant d’épreuves que possible à la télévision, passant notamment du canoë slalom à l’escrime sans oublier la boxe, évidemment.
Rien que penser à l’éventualité de pouvoir boxer sur cette même scène le laisse sans voix et le fait d’avoir découvert les JO à la télévision avec son père n’y est peut-être pas pour rien…
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Un même entraîneur, mais un style différent
Pape Mamadou Sow Jr peut compter sur l’expérience de son père pour se rapprocher de Paris 2024. Même s’il habite désormais en Italie, il le conseille régulièrement, lui rappelle l’importance de l’entraînement ou lui envoie des gants pour le motiver.
Et le téléphone n’est pas le seul lien entre les deux hommes. Ils partagent également un même entraîneur.
« Ça me fait plaisir, il me raconte toujours son histoire. Il me dit toujours de rester concentré pour dépasser mon père », confie celui qui est surnommé Showman. L’inspiration est peut-être la même, mais les styles sont bien différents, comme si le fils voulait suivre sa propre voie. Ou plutôt suivre celle que son sport a pris au cours de son évolution.
« Mon père était un bagarreur, il ne lâchait pas et frappait fort, moi je suis plus technicien. Je donne des coups sans trop en prendre. Je suis malin dans ma boxe, j’utilise ma tête. »
Les attentes ne sont pas les mêmes non plus. Alors que la boxe sénégalaise en était à ses premiers exploits à la fin du siècle dernier, elle attend désormais un successeur à Pape Mamadou Sow. L’heure est venue pour son fils de prouver qu’il a le patronyme et les épaules pour endosser ce rôle. Cette attente est forcément synonyme de pression, et pas seulement au niveau sénégalais !
« Oui, c’est une sorte de pression. Au niveau international, quand les gens voient mon nom, ils font le lien. Tout le monde connaît mon père, donc quand je monte sur le ring, ils attendent de voir ce que je vais faire en tant que boxeur, mais aussi en tant que fils de champion. C'est une pression. »
Participer aux Jeux Olympiques de Paris 2024, où il pourrait alors être le premier représentant de sa famille, semble être le meilleur moyen de se débarrasser de cette pression. Une fois sur la scène olympique, l’héritage ne sera plus familial, mais national avec la volonté de décrocher la première médaille de son pays aux JO depuis Amadou Dia Ba à Séoul 1988.