Du 9 au 15 septembre, Dakar accueille le Tournoi de qualification olympique (TQO) africain de boxe, où seront attribués 18 quotas* pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Parmi les boxeuses attendues : Khadija El Mardi, championne du monde 2023 chez les poids lourds qui, à 32 ans, poursuit son ascension dans les plus hautes sphères du noble art.
Femme dans un milieu d’hommes, l’athlète marocaine a dû travailler d’arrache-pied pour atteindre le niveau qu’aucune autre femme africaine n’a jamais atteint.
Engagée en +75 kg, la boxeuse espère saisir l'opportunité de représenter son pays une deuxième fois aux Jeux Olympiques.
*Les Comités Olympiques Nationaux (CNO) étant les seules autorités habilitées à déterminer qui représentera leur pays aux Jeux Olympiques, la participation de chaque athlète aux Jeux de Paris 2024 sera de fait du ressort desdits CNO, qui sélectionneront leur délégation nationale respective à Paris.
Le prix de la persévérance pour arriver au sommet
À un âge où beaucoup de combattants raccrochent les gants, Khadija El Mardi atteint tout juste le pic de sa carrière. Sacrée championne du monde en mars 2023, la boxeuse a su prendre son mal en patience, se faire sa place et surtout faire ses armes, pour savourer sa position actuelle.
Avant d’être élue sportive marocaine de l’année 2022 par le service sportif de la SNRT, Khadija El Mardi a d’abord dû convaincre ses parents, et surtout son père, de la laisser boxer :
« Quand j’ai révélé l’idée à mes parents, ils étaient strictement contre, même mon père, bien qu’il soit lui-même boxeur », avait-elle confié à la MAP.
« Je n’ai pas fléchi. J’adorais ce sport et je continuais à m’entraîner. Finalement, j’ai eu mon premier combat et j’ai convenu avec ma famille que si je gagnais ce premier combat, je pourrais continuer la boxe et si je perdais, j’arrêterais », avait-elle déclaré.
S’en était suivie une première victoire, émancipation symbolique, marquant le début d’une longue route vers le succès.
Après un titre continental en -75 kg en 2019, suivi d’une médaille de bronze mondiale la même année, Khadija El Mardi accède à la catégorie poids-lourds. Lors des Championnats du monde 2022, la Marocaine passe juste à côté de la victoire et repart avec la médaille d’argent, qu’elle troque ensuite pour l’or en janvier 2023.
De cette consécration, Khadija El Mardi a confié à 2M qu’il s’agissait du résultat de la persévérance : « Je suis une championne issue du peuple, une championne qui à force de patience et de sacrifices a pu réaliser son objectif. Je peux vous dire que celui qui ne lâche rien finit par être récompensé pour son travail et sa persévérance. »
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Khadija El Mardi, À jamais la première
Lors de son sacre mondial en poids-lourds, Khadija El Mardi s’est inscrit comme la première femme africaine et arabe championne du monde de boxe, une victoire qu’elle a voulu dédiée à son peuple comme elle l’a partagé à 2M.
« Je voudrais remercier les Marocains pour leur soutien. [...] Je me disais que je devais gagner pour rendre fier ma famille et le peuple marocain. » Une reconnaissance qu’ont su lui rendre les Marocains. Lors de son retour au pays, elle a reçu un accueil exceptionnel.
Son parcours inspire les jeunes filles à suivre leur voie. Une émancipation qu’elle espère notamment pour ses trois filles. « Si mes filles veulent faire de la boxe plus tard, je serais ravie et je les aiderais sur leur chemin. Sinon, je les laisse choisir leur parcours. La chose la plus importante est qu’elles réalisent leurs rêves », avait-elle partagé dans Femmes du Maroc.
Son rêve à elle, c’est le podium olympique. « Le rêve olympique m’anime. [...] Je vais m’entraîner avec acharnement, tout le staff m’encourage. J'ai un objectif à réaliser, celui de me qualifier à l’édition parisienne et faire un bon résultat aux JO » , avait-elle déclaré dans des propos relayés par La Quotidienne.
Si Khadija El Mardi parvient à se rendre aux Jeux Olympiques de Paris 2024, elle pourrait également devenir la première marocaine médaillée olympique en boxe.