Bienvenue dans le monde exaltant du softball
Durant les deux décennies qu’elle a passées sous le maillot de l’équipe australienne de softball, Stacey Porter a connu les hauts d’un double podium olympique et les bas d’avoir vu son sport retiré du programme olympique. Elle est aujourd'hui persuadée que le style ô combien particulier du softball fera de la discipline l’une des préférées du public aux Jeux de Tokyo 2020.
Stacey Porter, capitaine de la formation australienne, est un guide enthousiaste de ce sport, qui effectuera son grand retour au programme olympique de Tokyo 2020 après 12 ans d'absence. Elle reconnaît toutefois que les différences qui existent entre son sport et le baseball laissent certains observateurs perplexes.
« Il y a beaucoup de similitudes, admet-elle. Mais le softball est plus rapide et, à mon avis, plus intéressant. Le terrain est beaucoup plus petit, les bases ne sont pas aussi éloignées et les lancers s’effectuent de plus près. Nous disputons aussi sept manches et non neuf. »
« Au baseball, on effectue des lancers sur base et des choses du même style, ce qui n’existe pas en softball, si bien que notre sport est plus rapide. Je suppose qu’il compte moins de subtilités et davantage de frappes. »
« Au Japon, le softball, c’est de la folie. Ça fait maintenant plus de 10 ans que j’évolue chez les pros là-bas, précise Stacey Porter. L’affluence est énorme et on peut disputer plus de 60 matches par an. Les Championnats du monde se dérouleront ici, au Japon, l’an prochain et ça va nous mettre en appétit pour 2020. L’équipe du Japon qui a gagné la médaille d’or à Beijing en 2008 est célèbre ici. C’est donc la vitrine idéale pour ce sport. »
Stacey Porter a déjà participé aux Jeux Olympiques à deux reprises. En 2004 à Athènes, elle a réussi ce que personne d’autre n’a pu faire. « J’ai été la seule joueuse de tout le tournoi à frapper un run hors de portée des lanceuses de l’équipe américaine », explique-t-elle.
« Les Américaines avaient une équipe extraordinaire. Mais pour être honnête, lorsque nous avons battu une très bonne équipe japonaise pour nous qualifier pour la finale, je pensais que nous pourrions battre les États-Unis. La médaille d’argent, c’était super, mais je pense qu’on aurait pu gagner. »
Elle a ensuite ajouté le bronze à sa collection quatre ans plus tard à Beijing. « C’était également fantastique et j’ai vraiment pu savourer l’expérience olympique. Quand on participe à ses premiers Jeux, on est sur un petit nuage. J’ai un peu plus apprécié les seconds. »
« Je me suis d'abord concentrée sur mon sport, mais une fois que c'était fini, j’ai pu mesurer toute l'ampleur de la manifestation olympique en allant voir d’autres compétitions et en encourageant les autres athlètes australiens. C'était le summum. Je me souviens avoir suivi les Jeux d'Atlanta 1996 alors que j’étais en troisième au collège. Alors être aux Jeux, c’était très spécial. »
C’est son aptitude à la batte – « J’adore ça, frapper, c’est incomparable » – qui lui a permis de mener une si longue carrière.
« Je suis originaire de Tamworth en Nouvelle-Galles du Sud, poursuit Stacey Porter. C’est une petite bourgade, mais le softball y est populaire. Ma mère et ma sœur y jouaient. Le softball faisait donc partie de la famille. À 15 ans, je m’y suis mise sérieusement et je me suis rendu compte plus tard que je pouvais aller jouer au softball à l'université aux États-Unis. J’ai quitté l’aéroport de Tamworth pour l’université d’Hawaï, en me demandant ce que j’allais faire de ma vie et en laissant tout le monde derrière moi. Mais il s’avère avec le recul que ce fut la meilleure décision de ma vie. »
Stacey Porter est alors devenue "All-American" – elle a été élue l’une des meilleures joueuses universitaires de l’année, un exploit rare pour une étrangère. Elle est ensuite passée professionnelle en Italie. Mais c’est au pays des prochains Jeux Olympiques qu’elle a trouvé sa Mecque du softball.
À 38 ans, il n’est pas certain que Stacey Porter soit présente à Tokyo, mais elle n’en a pas moins fait son objectif. « C’est mon projet, assure-t-elle. Mon activité a des répercussions sur mon physique car on dispute beaucoup de matches au Japon. Je joue six jours par semaine, à raison de quatre ou cinq heures par jour. »
« Mais je profite de l’intersaison pour me reposer et récupérer. Je continuerai à jouer tant que mon corps me le permettra. Beaucoup de joueuses ne dépassent guère les 35 ans, mais moi, je veux aller à Tokyo avec l’Australie. »
Le fait qu’elle ait été privée de cette chance à Londres en 2012 et à Rio en 2016 constitue une motivation supplémentaire. « Ce fut une grosse déception de voirle softball retiré du programme. Ça m’a davantage ennuyée pour les filles qui n’avaient jamais eu la chance d’aller aux Jeux Olympiques. Mais j’avais bâti ma vie en fonction de cet objectif. »
La conquête d’une autre médaille figure parmi les plans australiens.
« Les Américaines seront au rendez-vous, car leur système universitaire leur permet de continuer à sortir des joueuses. Le Japon est déjà fort et il sera encore plus redoutable devant son public, ajoute Stacey Porter. Mais nous avons des filles de bon niveau qui sont en train d’émerger et nous sommes classées au quatrième rang mondial. Nous avons donc toutes les chances d'arriver à nos fins. »