Bienvenue dans le monde fascinant du baseball

Durant les neuf ans qui ont suivi la dernière participation du baseball aux Jeux Olympiques, la discipline a compris qu’elle devait absolument démontrer son attrait planétaire pour espérer effectuer un retour spectaculaire sur la plus grande des scènes sportives. Riccardo Fraccari, président de la Confédération mondiale de baseball et de softball (WBSC), explique comment son organisation y est parvenue. Il se montre aussi impatient de faire belle impression aux yeux du monde entier à Tokyo en 2020.

Bienvenue dans le monde fascinant du baseball
(Getty Images)

"Nous sommes un sport mondial et pas seulement un sport américain", clame Riccardo Fraccari, le président de la WBSC.

Selon l’Italien, c’est la question majeure qui a conditionné le retour de son sport au programme olympique pour les Jeux de Tokyo 2020. Le baseball – et son cousin le softball – avait figuré pour la dernière fois à Beijing en 2008.

"Notre disparition des Jeux Olympiques nous a perturbés, mais lorsque cela s’est produit, j’ai tout de suite dit : ‘Nous devons comprendre ce qu’il s’est passé, sinon nous ne pourrons pas régler les problèmes et être réadmis’", explique Riccardo Fraccari.

"J’en suis arrivé à la conclusion que l'organisation de notre sport était trop dispersée. Il y avait la MLB (Ligue majeure de baseball) aux États-Unis et des entités professionnelles énormes au Japon et en République de Corée, puis tous les autres pays, et enfin la Fédération Internationale. Mais chacun travaillait dans son coin. J’ai donc essayé de rassembler tout ça sous une bannière mondiale."

"Dans le football, par exemple, si chacun a une identité forte, tout le monde reconnaît la valeur et l’importance de la Fédération. Cela manquait au baseball et j’ai dû multiplier les discussions et dire aux gens : ‘Voici les avantages d’un sport mondial, mettons notre produit en valeur et diffusons-le dans le monde entier.’ Et finalement, les choses ont commencé à se mettre en place."

La passion de Riccardo Fraccari pour son sport remonte à l’enfance. À l’époque, s’il n’était pas un joueur trop doué, il n’en était pas moins très enthousiaste.

"Quand j’étais jeune, mon entraîneur m’a demandé si j’aimais le baseball et j’ai répondu que je l’adorais. Mais il a ajouté : ‘Rends-moi ton gant et ne retourne plus sur le terrain, car tu joues très mal’", dit-il en riant.

L’Italien se tourne alors vers l’arbitrage, devenant l’un des officiels les plus respectés de la discipline. Il poursuit ensuite une carrière de dirigeant occupant des fonctions au sein de la Fédération italienne de baseball et de softball (FIBS) et de la Confédération européenne de baseball (CEB), avant d’enchaîner sur le rôle qu’il aime tant.

La fusion de la Fédération Internationale de baseball, dont Riccardo Fraccari a pris la tête en 2009, et de la Fédération Internationale de softball constitue un moment charnière pour les deux sports. L’Italien visionnaire de 68 ans en est le grand inspirateur.

"Quand j’étais président de la FIBS, je pouvais voir les avantages liés à la réunification des deux sports, dit-il. Je ne me rendais pas compte que dans de nombreux pays, ils étaient séparés et ne collaboraient pas. Pourquoi ? À l’école, les garçons et les filles jouent ensemble. J’ai donc souhaité promouvoir cette fusion."

"Les deux sports peuvent être dynamiques et passionnants. J’ai donc commencé à discuter avec les gens pour que l'on comprenne ma vision de la réunification des deux sports, l’un de ses principaux avantages étant les possibilités de développement qu'elle offre."

Riccardo Fraccari est entendu et après des années de discussions, la WBSC voit le jour en 2012. Mais comme à son habitude, il ne se repose pas sur ses lauriers et se tourne vers le prochain objectif : l’admission aux Jeux Olympiques. Comptant des licenciés dans 141 pays et proposant des compétitions dans toutes les catégories d’âge et pour les deux sexes, la WBSC voit son message reçu avec enthousiasme.

"Dans certains endroits, le sport est professionnel et solidement ancré, mais ce qui nous intéresse c’est de nous développer partout, et notamment en Afrique, estime Riccardo Fraccari. Il y a eu un sommet des pays africains et nous sommes en train d’analyser avec eux ce qu’il leur manque pour prendre leur essor."

"Nous voulons également séduire davantage de jeunes. Nous sommes en train d’élaborer un nouveau format de jeu sans trop de matériel et de petits équipements spécifiques. Cela devrait rendre le baseball et le softball plus accessibles."

La récompense n’a pas tardé avec l’admission aux Jeux de Tokyo 2020. La décision du CIO a été accueillie avec jubilation par les fans et les joueurs du monde entier.

"Le baseball et le softball prennent énormément d’importance à Tokyo, souligne Riccardo Fraccari. Le baseball est le sport national et les Japonaises sont classées au premier rang mondial en softball. L’affluence devrait être massive."

"Lorsque nous avons organisé le Premier12 de baseball en 2015 au Japon (le nouveau tournoi de la WBSC réservé aux douze meilleurs pays, remporté par la République de Corée), il y a eu jusqu'à 45 000 spectateurs et une audience globale de 90 millions de téléspectateurs. Ce soutien peut nous permettre de conserver notre place dans le programme des futurs Jeux Olympiques. Et maintenant que nous sommes réunis, le softball et le baseball peuvent se pousser mutuellement."

Tout comme les cinq autres sports intégrés au programme des Jeux de 2020, le baseball et le softball sont en phase avec l’Agenda olympique 2020, la feuille de route stratégique du CIO pour l’avenir des Jeux Olympiques.

"L’égalité des sexes est déjà une réalité dans nos sports, précise Riccardo Fraccari. Je suis enthousiasmé par toutes les nouvelles disciplines introduites à Tokyo, car elles vont apporter quelque chose de plus aux Jeux Olympiques. Nous souhaitons tous séduire les jeunes et la société."

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