Fanning impatient de surfer à Tokyo pour les JO
Mick Fanning est triple champion du monde de surf. Il a battu deux fois le légendaire Kelly Slater pour s’adjuger la place de n°1 mondial au terme de duels parmi les plus spectaculaires de l’Histoire. C’est un grand fan de l’inclusion de son sport dans le programme olympique. Ah, et c’est aussi l’homme qui a combattu un grand requin blanc en pleine compétition.
Débutons par l’histoire du requin : difficile de ne pas évoquer la question. Ça se passe en 2015, lors des finales de l’Open de Jeffreys Bay (Afrique du Sud), une étape majeure du Championship Tour de la World Surf League (WSL). Fanning est dans l’eau et ça ne fait pas deux minutes que sa finale contre son compatriote australien Julian Wilson a commencé qu’un immense grand requin blanc s’approche de lui. Fanning est brièvement tiré sous l’eau avant de se débattre avec l’énergie du désespoir. Au final, le requin déchire son leash et Fanning réussit à s’échapper.
« Je ne peux plus faire d’interview sans qu’on m’interroge sur les requins », lance Fanning avec un mélange d’amusement et de résignation.
Preuve de son courage, l’Australien était de retour à l’eau dans la semaine, et 12 mois plus tard il revenait à Jeffreys Bay pour remporter une victoire en forme d’ode à la vie. Moins réjouissant, des images ont circulé récemment montrant Manning sauvé des eaux à Jeffreys Bay, une nouvelle fois, alors d’un grand requin blanc de trois mètres passait sous lui, dans l’édition de cette année de l’Open.
Pas étonnant donc que ce surfeur de 36 ans ait été ravi d’être associé récemment à un autre genre de créature : le public australien a en effet voté pour donner son nom à une nouvelle espèce d’araignée d’eau qui venait d’être découverte.
Je suis un grand amateur de sport et j’ai toujours aimé regarder les Jeux Olympiques, donc j’ai hâte de voir les performances et la pression qu’il y aura, avec des médailles en jeu Mick Fanning - Mick Fanning
« J’avoue que j’ai été très surpris de l’apprendre, confie Fanning. Ça fait du bien de parler d’une autre bestiole. Je n’en ai vu qu’en photo, mais on en trouve pas très loin de chez moi. Je pense qu’un de ces quatre, je partirai en mission pour essayer d’en trouver une dans la nature. »
Revenons au sport dans lequel il brille depuis 14 ans. Fanning était aux anges quand il a appris que le surf intégrait le programme olympique de Tokyo 2020.
« Je suis un grand amateur de sport et j’ai toujours aimé regarder les Jeux Olympiques, donc j’ai hâte de voir les performances et la pression qu’il y aura, avec des médailles en jeu », déclare l’homme sacré champion du monde de surf en 2007, 2009 et 2013.
Aujourd’hui, Fanning a 36 ans et ne fait plus partie du Top 10 du classement du WSL Tour. S’il ne sait pas encore quel rôle l’attend à Tokyo, une chose est certaine pour lui : il doit y être.
« Je ne dirais pas que j’ai complètement abandonné l’idée [de participer aux Jeux 2020], mais il y a énormément de jeunes bourrés de talent qui percent sur la scène internationale de nos jours, et je pense que d’ici 2020, il y aura sans doute de meilleures chances de médaille pour l’Australie, confie-t-il. Si c’est le cas, je serais ravi d’aider l’équipe australienne dans un rôle d’entraîneur. » Il n’y aurait sans doute pas beaucoup de meilleurs candidats pour préparer l’élite des surfeurs australiens, qui domine les classements mondiaux chez les hommes (Matt Wilkinson) comme chez les femmes (Tyler Wright, championne du monde 2016).
Étonnamment, Fanning est convaincu que le mouvement olympique aurait beaucoup à apprendre du surf.
« Évidemment, les Jeux Olympiques bénéficient d’audiences gigantesques, donc cela pourrait attirer de nouveaux fans vers la WSL. Mais je pense surtout que le surf pourrait également avoir un impact très positif sur les JO, explique-t-il. C’est un sport tellement unique, tellement à part… Il n’existe pas tellement d’autres sports qui confrontent les athlètes à la nature de cette manière. »
Après s’être frotté à la nature d’un peu trop près, Fanning a passé la plupart de l’année 2016 en dehors des circuits, sa première pause hors de la WSL depuis pratiquement 15 ans. Ce qu’il a fait pour s’occuper témoigne de son amour inconditionnel pour cette discipline.
« Le surf, c’est un sport tellement unique que lorsque vous quittez la compétition, vous n’avez qu’une envie : surfer », déclare l’homme qui a passé la majorité de l’an dernier à surfer en Norvège sous les aurores boréales. « Il s’agit parfois d’événements organisés par des sponsors, mais la plupart du temps, on sort juste pour le plaisir de surfer la vague. »
Pour les profanes, Fanning tente de décrire plus en détails la nature obsessive de la plupart de ses collègues surfeurs.
« C’est vraiment difficile d’expliquer ce que l’on ressent quand on flotte sur une planche de surf sur l’océan, mais une fois qu’on l’a vécu, il y a quelque chose qui se passe en vous, décrit-il. Vous avez envie d’y retourner pour pouvoir surfer différentes partie de la vague, découvrir de nouveaux spots, améliorer votre lecture de l’océan, tester de nouveaux équipements et vous frotter à de plus gros déferlements. »
« Je pense que le plus addictif au final, c’est sa propre évolution de surfeur. Peu importe son niveau, on ressent cette progression et c’est incroyablement gratifiant. »
Si Fanning est sans doute le surfeur le plus célèbre du monde à l’heure actuelle, il n’en reste pas moins incertain concernant son avenir.
« J’ai ressenti la faim de la compétition au début de la saison (en 2017), mais pour être honnête, je suis un peu entre deux eaux en ce moment, glisse-t-il. J’adore la compétition, mais la vie en dehors du circuit m’attire aussi beaucoup. »
« Je me suis engagé pour la saison 2017, mais je ferai le point à la fin de l’année. »
Quelle que soit sa décision, nous le verrons à Tokyo.