Arthur Bauchet commence les Jeux Paralympiques d'hiver de Beijing 2022 avec une médaille d'or

Arthur Bauchet a remporté le titre qui s'était refusé à lui aux Jeux Paralympiques d'hiver de PyeongChang 2018. Quadruple médaillé d'argent il y a quatre ans, le Français a remporté l'or dès sa première course à Beijing 2022. Il s'est imposé en descente ce samedi 5 mars. 

4 minPar Emma Hingant et Nicolas Kohlhuber
Arthur Bauchet of team France competes in the Para Alpine Skiing Men's Downhill Standing at Yanqing National Alpine Skiing Centre during Day One of the Beijing 2022 Winter Paralympics
(2022 Getty Images)

Arthur Bauchet n’est plus « vice-champion » paralympique.

Non, le skieur alpin français est désormais champion ! En descente ce samedi 5 mars, il a remporté la médaille d'or avec un temps d'1 min 14 s 92.

À seulement 21 ans, il vient d’être sacré pour la toute première fois aux Jeux Paralympiques. Il y a quatre ans à PyeongChang 2018, le benjamin de la délégation française à l’époque, 17 ans, avait réalisé un exploit en décrochant quatre médailles paralympiques. Mais elles étaient toutes en argent.

Il a cette fois réussi à confirmer son statut de favori. Oui, malgré son jeune âge, Bauchet est arrivé à Pékin, en République populaire de Chine, auréolé de deux titres de champion du monde, en slalom et super combiné, lors des derniers Mondiaux disputés en janvier 2022 à Lillehammer. En plus de deux deuxièmes place en descente et slalom géant.

« Magique. C’est le seul mot qui peut décrire ce que je ressens actuellement. Gagner ici, c’est incroyable », a-t-il réagi après sa première médaille d'or aux Jeux Paralympiques d'hiver

LIRE AUSSI - Revivez la première journée des Jeux Paralympiques d'hiver de Beijing 2022

Un palmarès qui entraîne les attentes

En 2019, après PyeongChang, il avait enlevé trois titres mondiaux en slalom, slalom géant et super combiné. Deux ans plus tôt, deux médailles d’or en slalom et slalom géant. À Beijing 2022, c'est pourtant en descente que le Français a été titré. Malgré sa polyvalence c'est presque une surprise : il n'avait jamais gagné une médaille d'or dans cette épreuve dans un grand rendez-vous planétaire.

« Je suis plutôt spécialiste des épreuves techniques, mais nous avons effectué beaucoup de travail dans les épreuves de vitesse. Je ne m’attendais pas à l’or en descente, mais remporter la première course des Jeux, c’est fou ! Cela fait quatre ans que j’attends cette victoire. »

Quelques indices annonçaient ce sacre. Les 1er, 2 et 3 mars, Bauchet s’était placé en tête du classement dans les trois entraînements de la descente à Beijing 2022. En traduisant ce niveau de performance le jour-J, il a assuré le carton plein. Un moyen d'effacer un douloureux souvenir des Championnats du monde où le skieur de 21 ans n'y était pas parvenu. Il a confié à L'Équipe avoir pensé à cette déception avant de s'élancer.

« J'avais l'expérience des Mondiaux où j'avais gagné les entraînements mais pas la course. Je me suis dit : "Là, tu ne fais pas la même, c'est la course que tu gagnes." J'ai gagné les deux, c'est encore mieux ! »

Le Français était donc attendu, ce samedi 5 mars. Mais la pression est loin de l’impressionner. Sa maladie, une paraparésie spastique héréditaire (qui provoque des contractures musculaires dans les jambes) aide le Tropézien à relativiser ce genre d’événements.

« Je me dis qu’il faut profiter, là maintenant, car quoi que je fasse, la maladie va s’intensifier », expliquait-il au JDD. « Si un jour je dois être en fauteuil, bah voilà, je serai en fauteuil. Et je trouverai encore des adaptations pour faire ce que j’aime. En étant dans ce monde du handisport, j’ai compris que la vie n’a pas seulement de sens debout. »

Le « monde du handisport », Bauchet l’a découvert alors qu’il avait 10 ans. S’il skiait depuis ses 5 ans, il a commencé à ressentir les symptômes de la maladie quelques années plus tard et a dû passer aux compétitions de handiski. Vous connaissez la suite.

LIRE AUSSI - Cinq Français à suivre aux Jeux Paralympiques de Beijing 2022

« Je vais au bout de moi-même physiquement »

Après les Mondiaux 2021, en 2022, où il a donc remporté quatre médailles en cinq épreuves disputées, il a toutefois avoué que les contraintes physiques le rattrapaient. « Je finis sur les rotules mais c’était aussi le but recherché car cette compétition devait me servir de répétition générale avant les Jeux », affirmait-il dans le Dauphiné Libéré avant de faire part de ses ambitions à Pékin.

« C’est compliqué à l’arrivée parce que je vais au bout de moi-même physiquement. Je suis potentiellement médaillable dans les cinq disciplines donc je ne ferai aucune impasse et je vais serrer les dents. Je vais tout donner pour n’avoir aucun regret. Si ça passe tant mieux, si ça ne passe pas, tant pis. »

Et pour l’instant, ça passe !

(GETTY IMAGES +491728296845)

La suite du programme pour Arthur Bauchet

  • Dimanche 6 mars, 10h : super-G hommes, debout
  • Mardi 8 mars : super-G du super combiné hommes, debout
  • Mardi 8 mars : slalom du super combiné hommes, debout
  • Jeudi 10 mars : slalom géant hommes, debout manche 1
  • Jeudi 10 mars : slalom géant hommes, debout manche 2
  • Samedi 12 mars : slalom hommes, debout, manche 1
  • Samedi 12 mars : slalom hommes, debout, manche 2
Plus de