Sandro Bazadze ou l'ambition d'écrire l'histoire de l'escrime en Géorgie
À l'approche des Jeux Olympiques de Paris 2024, l'escrimeur géorgien Sandro Bazadze explique de quelle manière une bourse de la Solidarité Olympique l'a aidé à suivre les traces de sa famille pour se hisser au plus haut niveau de l'escrime mondiale.
Sandro Bazadze, l'un des meilleurs sabreurs de ces dernières années, est une figure dominante dans le monde de l'escrime et sera l'un des athlètes à battre aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
Ainsi qu'il l'a confié : "Je suis ravi d'aller aux Jeux Olympiques. Ma carrière se passe bien, je suis fier de moi en ce moment. J'espère terminer la saison en tant que numéro un, car cela signifierait que j'ai gagné aux Jeux de Paris 2024."
Malgré de bons résultats ces dernières années, notamment des médailles d'or aux Championnats d'Europe d'escrime 2022 et 2023 et une médaille d'argent aux Championnats du monde 2023, Sandro Bazadze ne rêve que d'une chose : pouvoir enfin se distinguer sur la scène olympique. Lors de ses deux participations aux Jeux à ce jour, il n'a en effet pas remporté de médaille, ayant terminé treizième aux Jeux de Rio 2016 et s'étant hissé péniblement à la quatrième place aux Jeux de Tokyo 2020.
Et d'expliquer : "C'était vraiment difficile parce que je pense que j'étais prêt à remporter des médailles. J'ai énormément évolué après Tokyo. Mon mental s'est amélioré et je suis devenu beaucoup plus fort. Ces trois dernières années, j'étais dans le haut du classement et mes saisons ont été parmi les meilleures. Aujourd'hui, j'ai besoin d'aller décrocher une médaille parce que je dois me prouver que je la mérite."
Je ne peux pas attendre car je travaille d'arrache-pied dans ce seul et unique but depuis des années. Je veux juste y aller, ressentir l'ambiance et montrer au monde qui je suis vraiment. J'espère que tout se passera bien pour moi, ma famille et mon pays.
Atteindre de nouveaux sommets avec le soutien de la Solidarité Olympique
L'escrime est un sport extrêmement populaire en Géorgie et Sandro Bazadze en est non seulement l'une des plus grandes stars, mais aussi l'un des plus sérieux espoirs de médaille olympique. Aux Jeux de Paris 2024, il espère ainsi devenir le premier médaillé olympique d'escrime de son pays. Mais malgré la popularité de ce sport, il a été confronté aux mêmes difficultés que de nombreux athlètes pratiquant d'autres disciplines.
Le soutien de sa bourse de la Solidarité Olympique s'est alors avéré inestimable dans sa carrière et l'a aidé dans ses efforts pour atteindre le plus haut niveau dans son sport.
"Dans le sport, il y a énormément de choses pour lesquelles on a besoin d'un peu d'aide, notamment pour payer les kiné, les entraîneurs personnels et la salle de sport. La Solidarité Olympique m'a aidé à organiser tout cela et surtout à le financer", précise-t-il.
Fort du soutien de la Solidarité Olympique, et afin de se tester au plus haut niveau, Sandro Bazadze a pris la difficile décision de quitter la Géorgie pour s'installer en France.
"J'ai décidé d'aller en France après les Jeux de Rio parce qu'en Géorgie, de nombreux jeunes escrimeurs avaient arrêté de pratiquer ce sport faisant ainsi baisser un peu le niveau. Ce n'était donc plus un bon endroit pour m'entraîner. Il faut que celles et ceux qui vous entourent soient au même niveau. Mon père, qui était mon entraîneur, et moi-même avons donc décidé de nous installer en France, où le niveau d'escrime est très élevé. J'ai commencé à travailler avec un très bon entraîneur, Christian Bauer, et mes résultats se sont rapidement améliorés."
Aussi pour Sandro Bazadze, qui est installé depuis 2018 à Orléans, à seulement deux heures de Paris, les prochains Jeux Olympiques seront-ils un peu des Jeux disputés à domicile, lui qui a hâte de concourir devant les supporteurs français.
"Je suis ici depuis presque six ans ; bon nombre de personnes me connaissent et me soutiennent", révèle-t-il. "Je pense que cela va m'aider et que l'ambiance sera bonne pour moi à Paris."
S'inspirer et apprendre de sa famille
À l'âge de 13 ans, Sandro Bazadze a été initié à l'escrime par quelqu'un qui connaissait très bien ce sport : son père, Merab, qui avait été président de la Fédération géorgienne d'escrime. Bien que sa famille n'ait jamais exercé de pression pour qu'il s'engage dans cette voie, Sandro Bazadze s'est pris de passion pour ce sport lorsqu'il a assisté aux Championnats du monde d'escrime et vu son frère aîné, Beka, représenter la Géorgie.
Si Sandro Bazadze a commencé à pratiquer l'escrime relativement tard, le soutien et l'expérience de sa famille lui ont permis de progresser rapidement et, à 19 ans, il remportait déjà les Championnats d'Europe juniors.
"Nous nous entraînions tout le temps à la maison. Nous ne parlions que d'escrime, c'était donc plus facile pour moi", admet-il. "Je suis vraiment reconnaissant aux membres de ma famille, car sans eux, je ne pense pas que je serais devenu qui je suis aujourd'hui."
Plus de 1 300 athlètes soutenus par la Solidarité Olympique
Ce sont 1 319 athlètes au total, originaires de 159 Comités Nationaux Olympiques (CNO) et pratiquant 26 sports, qui ont reçu une bourse de la Solidarité Olympique pour les Jeux de Paris 2024. La Solidarité Olympique a pour ambition d'offrir aux athlètes talentueux de tous horizons les mêmes chances de se qualifier pour les Jeux et de briller sur la scène olympique en leur accordant les fonds indispensables au financement de leur rêve olympique. L'accent est mis sur les athlètes et les CNO qui en ont le plus besoin. Les bourses individuelles de la Solidarité Olympique offrent en effet aux athlètes un soutien financier sous forme d'une subvention mensuelle destinée à couvrir leur préparation – que ce soit dans leur pays d'origine ou dans un centre d'entraînement de haut niveau basé ailleurs – et à les aider à se qualifier pour les Jeux.